TikTok a prévenu qu'il allait "fermer" aux États-Unis ce mois de janvier 2025 si la Cour suprême n'intervenait pas pour l'épargner. Vendredi 10 janvier, la plus haute juridiction du pays a entendu des arguments oraux sur l'avenir de la plateforme de médias sociaux, qui est confrontée à une date limite de désinvestissement fixée au 19 janvier par une loi de désinvestissement ou d'interdiction. Selon certains observateurs, la Cour suprême a réservé un accueil glacial à TikTok exprimant sa sympathie pour les préoccupations du gouvernement en matière de sécurité nationale.
Le gouvernement soutient que la société mère chinoise de TikTok, ByteDance, constitue une menace pour la sécurité nationale. En réponse, le Congrès, avec un fort soutien des deux partis, a adopté une loi qui pourrait conduire à l'interdiction de TikTok aux États-Unis, à moins que ByteDance ne vende la plateforme. Cette loi, approuvée par les deux partis en 2024, est motivée par la crainte que TikTok ne soit utilisé par Pékin à des fins d'espionnage ou de diffusion de propagande. L'application est extrêmement populaire parmi les adolescents et compterait 170 millions d'utilisateurs aux États-Unis.
En décembre 2024, TikTok a déposé une demande d'injonction d'urgence, arguant qu'une interdiction "réduirait au silence le discours des candidats et des nombreux Américains qui utilisent la plateforme pour communiquer sur la politique, le commerce, les arts et d'autres sujets d'intérêt public". Elle a affirmé que la loi violait les protections du premier amendement en matière de liberté d'expression.
Le gouvernement américain prend des mesures strictes à l'encontre de TikTok depuis un certain temps déjà. En juillet 2024, le ministère de la Justice accusait l'application et sa société mère de collecter des données "en vrac" sur les opinions des utilisateurs américains sur des sujets sensibles tels que le contrôle des armes à feu, l'avortement et la religion, et d'envoyer ces informations en Chine. Quelques jours plus tard, le ministère de la justice les a poursuivis en justice, affirmant qu'ils ne faisaient pas assez pour protéger la vie privée des enfants sur la plateforme.
Une récente étude a également confirmé le rôle potentiel de la plateforme comme outil de propagande chinoise. Cette enquête, menée par des chercheurs spécialisés dans les médias sociaux, met en lumière les risques liés à l’influence étrangère sur les plateformes de médias sociaux largement utilisées, comme TikTok, qui compte plus d'un milliard d’utilisateurs dans le monde et plus de 170 millions rien qu'aux États-Unis. Fait intéressant, les résultats de cette étude ont été révélés la semaine de l'audience à la Cour suprême pour déterminer si TikTok peut être interdite.
Au cours de son premier mandat, le président élu Trump a fait pression pour interdire ou vendre TikTok, avertissant que la plateforme pourrait permettre à la Chine d'accéder aux données des Américains et de diffuser de la désinformation. Mais lorsque les législateurs ont réexaminé l'idée en mars 2024, Trump a assoupli sa position, soulignant la valeur de TikTok pour sa campagne de 2024 et critiquant Facebook en tant qu'"ennemi du peuple".
Fin décembre 2024, Donald Trump a demandé à la Cour suprême de suspendre le délai du 19 janvier pour l'interdiction de TikTok, qui est la veille de son investiture. Puis en récemment, Trump a posté une image de sa portée sur le site, en déclarant : "Pourquoi voudrais-je me débarrasser de TikTok ?". Le futur dirigeant s'est engagé à "sauver" l'application, sans révéler les détails de sa proposition.
Si la Cour ou l'administration Biden n'interviennent pas avant le 19 janvier, les géants de la technologie comme Apple, Google et les fournisseurs d'hébergement Internet pourraient se voir infliger des milliards d'euros d'amendes pour avoir laissé TikTok accessible après la date limite.
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