
Le jour des débats, la députée LREM Paula Forteza qui souhaitait faire comprendre le bienfondé de cette initiative législative a expliqué : « ;On sait aujourd’hui qu’Internet consomme plus de 10 % de l’électricité mondiale. Si Internet était un pays, par exemple, ce serait le troisième pays le plus consommateur en termes d’électricité ;». Comme cela se fait déjà chez certains voisins européens (la Belgique en l’occurrence), elle a par la suite proposé la mise en place d’un dispositif qui permettrait aux internautes de « ;mesurer concrètement ;» l’impact environnemental de leur accès au réseau en mettant en relation la « ;quantité de données consommées ;» par chacun d’entre eux et « ;l’équivalent des émissions de gaz à effet de serre correspondant ;».
Le Sénat avait déjà adopté le texte relatif à ce projet de loi « ;anti-gaspillage ;» en septembre dernier. Le programme prévoyait par la suite que les députés et les sénateurs se réuniraient plus tard dans le cadre d’une commission mixte paritaire afin de trouver un compromis sur les différents et nombreux points de divergence résiduels.
Récemment, un comité interne mandaté par le Sénat (la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat) a lancé une campagne d’information relative à « ;l’empreinte carbone du numérique ;» et au projet de loi « ;anti-gaspillage ;». Cette mission devrait durer au moins « ;jusqu’à la fin du premier semestre 2020 ;» et s’attèlera à « ;dresser un état des lieux de l’empreinte carbone du numérique, d’évaluer son évolution dans les prochaines années et de formuler des pistes d’action ;». Une première table ronde qui a vu la participation de membres du think tank « ;The Shift Project ;» et du site « ;GreenIT ;» a d’ailleurs déjà été organisée la semaine dernière dans le cadre de ce programme.
Afin de justifier le bienfondé de cette nouvelle initiative des législateurs, le Sénat a expliqué : « ;Dans un contexte de numérisation croissante de notre société, la mission a pour objectif d’évaluer les impacts environnementaux du digital en France, directs et indirects, en tenant compte aussi bien des usages que de la fabrication des terminaux, des réseaux et des centres informatiques ;».
On peut malgré tout se demander pourquoi les législateurs consacrent autant d’énergie et d’argent pour relier l’impact environnemental de l’accès au réseau (et par ricochet l’empreinte carbone des internautes) à la hausse des émissions des gaz à effet de serre, quand on sait que des facteurs plus marquants tels que la surpopulation ou la promotion de certains modes de vie (toujours connecté, mode de consommation, position des fabricants vis-à-vis de la réparabilité) sont de loin les premiers responsables de la dégradation accélérée de notre habitat naturel. Ne devraient-ils pas rediriger leurs efforts, par exemple, pour obliger les entreprises technologiques à adopter des comportements plus responsables, incluant la prise en compte et le soutient de la réparabilité, la conception de produits innovants durables, mais pas « ;jetables ;», la lutte à tous les niveaux contre le gaspillage… ;?
Source : Sénat (Table ronde relative à l'empreinte environnementale du numérique), Sénat 2
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