Alors que la célèbre application de partage de vidéos est confrontée à une échéance cruciale fixée par la loi « Divest or Ban », TikTok a prévenu qu'elle allait "fermer" aux États-Unis, si la Cour suprême n'intervenait pas pour épargner la plateforme d'ici le 19 janvier.
TikTok risque en effet d'être interdit aux États-Unis en vertu de la loi fédérale, qui exige que ByteDance, société mère de TikTok basée à Pékin, procède à un « désinvestissement qualifié » d'ici au dimanche 19 janvier, faute de quoi la distribution et l'hébergement de TikTok seront illégaux.
TikTok et ByteDance ont fait appel à la Cour suprême pour obtenir une injonction visant à bloquer l'application de la loi, en invoquant le droit au premier amendement de ses 170 millions d'utilisateurs américains. Mais il semblerait que les juges se rangent du côté des arguments du gouvernement, qui estime que l'application représente une menace pour la sécurité nationale.
Le jeudi 16 janvier, la Maison-Blanche a indiqué qu'elle ne prendrait pas de mesures pour faire respecter la date limite du 19 janvier, soit un jour avant l'investiture de Donald Trump pour un second mandat.
« Notre position à ce sujet a été claire : TikTok doit continuer à fonctionner sous propriété américaine. Étant donné que cette mesure entre en vigueur au cours d'un week-end férié, un jour avant l'investiture, il appartiendra à la prochaine administration de la mettre en œuvre », a déclaré un fonctionnaire de l'administration Biden dans un communiqué.
Si la date d'entrée en vigueur du 19 janvier n'est pas arrêtée, par la Cour suprême ou par d'autres moyens, TikTok prévoit de fermer l'application pour les utilisateurs américains le dimanche, selon les rapports.
Selon le Washington Post, Donald Trump envisagerait de prendre un décret pour suspendre l'application de la loi pendant 60 à 90 jours, le temps de trouver une solution pour que TikTok reste accessible. Toutefois, on peut se demander si Donald Trump est habilité à suspendre l'application de la loi sur le dessaisissement ou l'interdiction.
Dans un mémoire d'amicus curiae déposé le mois dernier, Donald Trump a demandé à la Cour suprême de suspendre l'entrée en vigueur de l'interdiction le 19 janvier afin de permettre à son administration de rechercher une « résolution négociée qui pourrait empêcher une fermeture nationale de TikTok, préservant ainsi les droits du premier amendement de dizaines de millions d'Américains, tout en répondant aux préoccupations du gouvernement en matière de sécurité nationale ». La demande ne fournit pas de détails sur la manière dont Donald Trump pourrait parvenir à ce résultat.
Lors d'une conférence de presse à Mar-a-Lago en décembre, Donald Trump, interrogé sur TikTok, a déclaré : « J'ai un petit pincement au cœur pour TikTok » parce qu'il est convaincu que l'application a contribué à attirer les jeunes électeurs de son côté de l'échiquier électoral. Le 4 septembre 2024, Trump a posté sur Truth Social, « POUR TOUS CEUX QUI VEULENT SAUVER TIK TOK EN AMÉRIQUE, VOTEZ TRUMP ! »
Au cours de son premier mandat, Donald Trump a tenté en vain de forcer la vente de TikTok à des parties basées aux États-Unis, également en raison de craintes liées à la sécurité nationale.
A l'approche de la date limite du 19 janvier, Mark Zuckerberg, PDG de Meta, voit enfin la ligne d'arrivée. Il est à deux doigts d'obtenir ce qu'il souhaite depuis des années. Le gouvernement américain tente de lui offrir le plus beau cadeau qu'il puisse imaginer : l'interdiction de TikTok. Il s'agirait d'une intervention des États-Unis contre le concurrent le plus crédible que Meta ait connu depuis des années, mais également d'une intervention des États-Unis pour éliminer un produit supérieur au profit d'une entreprise américaine.
Alors que Donald Trump s'apprête à entamer son second mandat présidentiel, plusieurs géants de la Tech, longtemps perçus comme critiques ou en opposition à son administration, semblent recalibrer leur approche. En effet, les entreprises technologiques les plus menacées par Donald Trump ont fait des dons pour financer son fonds d'investiture. Parmi elles, Meta, Amazon, et même le PDG d’OpenAI, Sam Altman, ont effectué des dons substantiels.
Pour Meta, le leadership de Donald Trump pourrait marquer un véritable tournant. L'entreprise a déjà annoncé des changements importants dans les politiques de ses plateformes, suggérant qu'elle cherche à s'attirer les faveurs de Donald Trump, qui l'accuse régulièrement de censure.
Récemment, Meta a mis fin à la vérification des faits par des tiers sur Facebook et Instagram en faveur d'un système de modération axé sur la communauté. Selon l'entreprise, l'initiative vise à « encourager la liberté d'expression sur ses plateformes ». Cependant, certains des changements les plus frappants ont été apportés à la politique de Meta en matière de « conduite haineuse », qui couvre les discussions sur l'immigration et le genre. Ces mises à jour ont notamment permis la publication de propos qualifiant les personnes transgenres de malades mentaux.
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L'hypothèse selon laquelle Donald Trump prendrait parti pour Meta au détriment de TikTok est-elle crédible ou pertinente selon vous ?
Voir aussi :
TikTok prévoit de fermer son application pour les utilisateurs américains le dimanche 19 janvier, le jour même de l'entrée en vigueur d'une loi interdisant l'application aux États-Unis
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