
L'autorité chinoise de régulation du marché a déclaré que Nvidia avait enfreint la loi anti-monopole du pays dans le cadre de son acquisition de la société israélienne Mellanox. Les autorités chinoises n'ont pas divulgué les infractions spécifiques, mais ont confirmé que l'enquête était en cours. Cette décision met en évidence les efforts plus larges déployés par la Chine pour renforcer la surveillance des entreprises technologiques étrangères dans un contexte de tensions géopolitiques et économiques croissantes.
Nvidia Corporation est une entreprise technologique américaine dont le siège social est situé à Santa Clara, en Californie. Fondée en 1993 par Jensen Huang (président-directeur général), Chris Malachowsky et Curtis Priem, elle développe des processeurs graphiques (GPU), des systèmes sur puce (SoC) et des interfaces de programmation d'applications (API) pour la science des données, le calcul haute performance et les applications mobiles et automobiles. Nvidia est considérée comme faisant partie du groupe Big Tech, aux côtés de Microsoft, Apple, Alphabet, Amazon et Meta.
À la fin de l'année dernière, l'Administration d'État chinoise pour la régulation du marché (SAMR) a ouvert une enquête sur Nvidia pour violation de la loi anti-monopole du pays concernant l'acquisition de Mellanox et certains accords conclus lors de cette opération. Nvidia a racheté en 2020 la société technologique israélienne qui crée des solutions réseau pour les centres de données et les serveurs, dans le cadre d'un accord qui avait été approuvé par la Chine sous certaines conditions à l'époque.
Le lundi 15 septembre 2025, l'autorité chinoise de régulation du marché a déclaré que Nvidia avait enfreint la loi anti-monopole du pays, selon une enquête préliminaire, ajoutant que Pékin poursuivrait son enquête sur le géant américain des puces électroniques. Dans le cadre de cette enquête préliminaire, la SAMR a déclaré que l'entreprise américaine avait enfreint les lois anti-monopole chinoises en rapport avec l'acquisition de Mellanox et ses conditions. L'autorité chinoise de régulation du marché n'a pas précisé en quoi Nvidia aurait enfreint la loi, mais a promis de mener une enquête plus approfondie.
Les actions de Nvidia ont chuté d'environ 2 % avant l'ouverture des marchés.
Le mardi 16 septembre, Nvidia a déclaré qu'elle respectait toutes les lois en vigueur et qu'elle continuerait de coopérer avec les autorités concernées.
« Nous respectons la loi à tous égards », a déclaré un porte-parole de Nvidia dans un communiqué. « Nous continuerons à coopérer avec toutes les agences gouvernementales concernées dans le cadre de leur évaluation de l'impact des contrôles à l'exportation sur la concurrence sur les marchés commerciaux. »
La mise à jour de la SAMR risque de compliquer les négociations commerciales entre les responsables chinois et américains qui ont débuté le dimanche 14 septembre 2025 à Madrid, en Espagne.
Les tensions entre Pékin et Washington semblent s'intensifier sur le front technologique. La Chine a ouvert le 13 septembre deux enquêtes distinctes sur les semi-conducteurs : l'une est une enquête antidumping sur certaines puces importées des États-Unis, tandis que l'autre est un examen antidiscriminatoire des restrictions américaines sur l'industrie chinoise des puces.
Par ailleurs, Nvidia a connu une relation tumultueuse avec le marché chinois ces derniers mois, la société ayant été prise dans la tourmente géopolitique. Plus tôt cette année, le produit H20 de Nvidia, une puce spécialement conçue pour se conformer aux restrictions américaines en matière d'exportation, s'est vu interdire son exportation vers la Chine par Washington.
Le PDG de Nvidia, Jensen Huang, a publiquement appelé à autoriser les entreprises américaines à vendre leurs produits en Chine, affirmant que le marché local de l'IA devrait atteindre environ 50 milliards de dollars au cours des deux à trois prochaines années. Jensen Huang a déclaré que si les entreprises américaines ne sont pas présentes en Chine, des acteurs nationaux tels que Huawei combleront le vide.
Ce lobbying semble avoir porté ses fruits. Le mois dernier, Nvidia a conclu un accord avec Washington qui permettrait au géant technologique de reprendre ses ventes de puces IA à la Chine en échange de la cession de 15 % de ces revenus au gouvernement américain. Jensen Huang et le gouvernement américain ont discuté de la possibilité d'exporter une puce plus avancée vers la Chine.
Pékin a réagi en exprimant ses inquiétudes en matière de sécurité nationale concernant les puces Nvidia et en exhortant les entreprises chinoises à s'approvisionner auprès de fournisseurs locaux de semi-conducteurs.
L'annonce de la SAMR survient après une deuxième journée de négociations commerciales très suivies entre des responsables de Pékin et de Washington à Madrid. À l'issue des discussions, les deux parties ont déclaré avoir conclu un accord « cadre » visant à résoudre un différend majeur concernant TikTok, qui prévoit le transfert de l'application chinoise à une entité contrôlée par les États-Unis.
Les hauts responsables diplomatiques et militaires des deux pays ont également eu plusieurs conversations téléphoniques consécutives la semaine du 8 septembre, ce qui, selon les analystes, pourrait marquer une avancée vers une rencontre entre les présidents Donald Trump et Xi Jinping.
L'enquête de la SAMR intervient par ailleurs dans un contexte de méfiance croissante envers la technologie de Nvidia en Chine. Le géant asiatique accuse Nvidia d'avoir intégré une porte dérobée dans sa puce H20 destinée au marché chinois, permettant d'accéder à la puce et de la contrôler à distance. Les autorités chinoises ont demandé à Nvidia de faire la lumière sur les problèmes de sécurité présumés de ses puces H20, mais l'entreprise a réfuté ces allégations.
Source : Administration d'État chinoise chargée de la réglementation du marché (SAMR)
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