
Le président américain Donald Trump a annoncé que les États-Unis mettaient immédiatement fin aux négociations commerciales avec le Canada en réponse à la taxe sur les services numériques imposée par le pays aux entreprises technologiques, marquant ainsi une nette escalade des moyens de pression. Le Canada a approuvé la loi sur la taxe sur les services numériques le 20 juin 2024, qui est entrée en vigueur peu après, le 28 juin. En vertu de cette loi, le Canada prélèvera une taxe de 3 % sur les revenus des services numériques qu'une entreprise tire des utilisateurs canadiens et qui dépassent 20 millions de dollars canadiens (14,6 millions de dollars) au cours d'une année civile.
Depuis plusieurs années, de nombreux pays, notamment en Europe, cherchent à imposer les géants du numérique à hauteur de leurs revenus réels. En 2020, le Canada avait par exemple annoncé son intention d'imposer un impôt sur les sociétés fournissant des services numériques. La nouvelle taxe devait entrer en vigueur le 1er janvier 2022 et augmenter les recettes fédérales de 3,4 milliards de dollars canadiens (2,6 milliards de dollars) sur cinq ans, à partir de l'exercice 2021-22.
Après l'élection de Donald Trump en tant que président américain, Washington a réagi avec une agressivité notable. L’administration Trump a dénoncé ces taxes comme une attaque injuste contre les entreprises américaines, assimilant ces mesures à une violation de la souveraineté des États-Unis. L’administration Trump, fidèle à sa politique de protectionnisme économique, a menacé d’imposer des tarifs douaniers punitifs aux nations qui envisagent de taxer les géants du numérique américains.
Pourtant, le Canada a approuvé la loi sur la taxe sur les services numériques le 20 juin 2024, qui est entrée en vigueur peu après, le 28 juin. En vertu de cette loi, le Canada prélèvera une taxe de 3 % sur les revenus des services numériques qu'une entreprise tire des utilisateurs canadiens et qui dépassent 20 millions de dollars canadiens (14,6 millions de dollars) au cours d'une année civile.
Récemment, le président américain Donald Trump a annoncé que les États-Unis mettaient immédiatement fin aux négociations commerciales avec le Canada en réponse à la taxe sur les services numériques imposée par le pays aux entreprises technologiques, marquant ainsi une nette escalade des moyens de pression.
Dans un message publié sur sa plateforme Truth Social, Trump a qualifié la taxe canadienne d' "attaque directe et flagrante contre notre pays" et a déclaré : "Sur la base de cette taxe flagrante, nous mettons fin à TOUTES les discussions sur le commerce avec le Canada, avec effet immédiat." Il a ajouté : "Nous informerons le Canada du tarif qu'il devra payer pour faire des affaires avec les États-Unis d'Amérique dans les sept prochains jours."
Pour rappel, les entreprises ont demandé une pause, estimant que cela augmenterait le coût de la fourniture de services et risquerait d'attirer les foudres du gouvernement américain. Mais le gouvernement fédéral canadien a jusqu'à présent refusé et poursuit ses projets. L'administration fiscale canadienne devrait commencer à percevoir la taxe et couvrira les recettes rétroactivement à partir de 2022.
Le ministre des finances François-Philippe Champagne a laissé entendre aux journalistes que la taxe numérique pourrait être négociée dans le cadre de discussions commerciales plus larges entre les États-Unis et le Canada. Ces discussions semblaient bien se dérouler et un accord commercial était attendu pour le mois de juillet. Aujourd'hui, le statut de cet accord n'est pas clair.
Le bureau de Mark Carney a publié une brève déclaration, indiquant que "le gouvernement canadien continuera à s'engager dans ces négociations complexes avec les États-Unis dans le meilleur intérêt des travailleurs et des entreprises du Canada."
"Il s'agit sans aucun doute d'une escalade de la part de Trump", a déclaré Vina Nadjibulla, vice-présidente de la recherche et de la stratégie à la Fondation Asie-Pacifique du Canada. "Mais nous avons déjà vu cette tactique auparavant. Le Canada devra travailler en coulisses pour trouver une porte de sortie sans céder à ses exigences", a-t-elle ajouté. "La taxe numérique fait également partie des négociations de Trump avec l'Union européenne [qui a des prélèvements similaires]. Le Canada devra se coordonner avec l'UE et d'autres partenaires lorsqu'il envisagera sa réponse", a ajouté Nadjibulla.
Pour rappel, les discussions sur un accord fiscal mondial se sont prolongées au-delà de la date limite du 30 juin 2024. Le "premier pilier", qui fait partie de l'accord fiscal mondial de 2021, vise à remplacer les taxes unilatérales sur les services numériques imposées aux grandes entreprises technologiques américaines, telles que Google, Amazon et Apple, par un nouveau mécanisme permettant de répartir les droits d'imposition de manière plus large dans le paysage mondial des entreprises.
Rachel Ziemba, chercheuse principale adjointe au Center for a New American Security, a déclaré que si la déclaration de Trump était regrettable, elle n'était "pas surprenante", ajoutant qu'elle servirait également de tactique pour effrayer l'Union européenne, avec laquelle les États-Unis négocient toujours leur accord commercial.
Les droits de douane sur les produits canadiens sont néfastes à la fois pour les États-Unis et pour le Canada, car ils augmentent les coûts pour les entreprises et, en fin de compte, pour les consommateurs, affirment les experts.
Le Canada est le deuxième partenaire commercial des États-Unis après le Mexique. L'année dernière, il a acheté pour 349,4 milliards de dollars de produits américains et exporté pour 412,7 milliards de dollars, selon les données du Bureau du recensement des États-Unis. Le Canada a déjà été touché par les droits de douane imposés par Trump sur l'acier et l'aluminium, ainsi que sur certaines pièces détachées et voitures. L'économie canadienne a commencé à ralentir et le taux de chômage atteint 7 %.
Candace Laing, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce du Canada, a déclaré que, bien qu'il faille s'attendre à des surprises de dernière minute à l'approche de l'échéance des négociations, notre position sur la taxe sur les services numériques est restée cohérente, principalement parce qu'elle va à l'encontre du but recherché. "Cela dit, les relations entre le Canada et les États-Unis sont à un tournant. Le ton et la teneur des négociations se sont améliorés ces derniers mois, et nous espérons que les progrès se poursuivront", a déclaré Laing.
Ce n'est pas la première fois que le Canada a imposé une taxe aux entreprises technologiques américaines. En 2023, le Sénat canadien a en effet adopté un projet de loi qui oblige Google et Meta à payer pour les contenus d'actualités qu'ils diffusent sur leurs plateformes. Puis cette année, l'autorité canadienne de régulation des médias a insisté sur le fait qu'elle imposerait une redevance à Google afin de recouvrer le coût de l'application de la loi obligeant les grandes plateformes à payer pour les contenus d'information diffusés sur leurs sites internet.
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