
Disney et Universal s'associent pour poursuivre Midjourney, une entreprise spécialisée dans la génération d'images par IA, pour violation du droit d'auteur. Les sociétés cinématographiques affirment que Midjourney a entraîné ses modèles IA sur leur propriété intellectuelle et qu'il génère des images mettant en scène leurs personnages célèbres en violation de la loi sur le droit d'auteur. Disney et Universal réclament 150 000 dollars par œuvre contrefaite et une ordonnance empêchant Midjourney de commettre de nouvelles violations du droit d'auteur.
Début 2024, une base de données divulguée a révélé que Midjourney, une entreprise spécialisée dans la génération d'images par IA, a utilisé plus de 16 000 artistes, y compris des enfants, pour former ses outils d'IA générateurs d'œuvres d'art. La liste inclut des artistes renommés tels que Damien Hirst, Banksy, et Picasso, ainsi que des figures contemporaines. Des milliers d'artistes ont donc accusé Midjourney d'avoir utilisé leurs œuvres pour former son modèle d'IA.
Cette révélation a suscité des débats sur l'éthique de l'utilisation d'un groupe diversifié d'artistes et sur les implications morales de l'IA générative. Certains utilisateurs ont qualifié cette pratique de "vol systématique à grande échelle". Pour d'autres, il s'agit plutôt d'une violation manifeste de l'intégrité artistique, illustrant de manière flagrante la manière dont l'industrie de l'IA exploite éhontément le travail créatif des individus à des fins lucratives.
Récemment, Disney et Universal ont décidé de poursuivre Midjourney, marquant ainsi le premier affrontement juridique majeur entre les studios hollywoodiens et une entreprise d'intelligence artificielle. Midjourney, qui permet aux utilisateurs de créer des images réalistes à partir d'une invite textuelle en quelques secondes, est l'un des générateurs d'images IA les plus populaires.
Les sociétés cinématographiques affirment que Midjourney a entraîné ses modèles IA sur leur propriété intellectuelle et qu'il génère des images mettant en scène leurs personnages célèbres en violation de la loi sur le droit d'auteur, selon une plainte déposée devant le tribunal fédéral de Californie. Dans leur plainte, les studios qualifient Midjourney de "distributeur automatique virtuel" et de "puits sans fond de plagiat" qui génère "des copies non autorisées à l'infini des œuvres protégées par le droit d'auteur de Disney et d'Universal."
La plupart des grands modèles d'IA accessibles au public sont entraînés à partir de vastes référentiels de données, notamment des images et des vidéos, provenant de l'ensemble d'Internet, souvent sans autorisation. Des artistes, des auteurs, des musiciens et des acteurs hollywoodiens ont également exprimé leurs inquiétudes quant à l'utilisation de leurs œuvres ou de leur image pour entraîner des outils d'IA générative, qui pourraient ensuite être utilisés pour les remplacer.
En 2023, un concepteur de graphiques 3D avait, par exemple, raconté comment l'IA a fait irruption dans son secteur d'activité et lui a arraché son emploi. Après cela, il était chargé de retravailler, de bien adapter et d'animer les modèles 3D qui lui sont fournis par le système d'IA Midjourney. Bien que le travail prenne moins de temps qu'auparavant, il avait décri cela comme un scénario dystopique.
Ce nouveau procès de marque la première fois que de grands studios hollywoodiens poursuivent une entreprise d'IA. Le procès cite des exemples où Midjourney pourrait facilement être incité à générer des personnages populaires d'Universal et de Disney, notamment des personnages de Star Wars, Bart Simpson, Shrek, Ariel de "La Petite Sirène", Wall-E, les minions du film "Moi, moche et méchant" et bien d'autres encore.
Pour rappel, Midjourney et d'autres entreprises d'IA ont été poursuivies dans le cadre d'une autre affaire de violation du droit d'auteur par un groupe d'artistes visuels en 2023, que les entreprises ont cherché à faire rejeter, mais qui est actuellement en cours d'instruction. En réponse à la plainte de 2023, Midjourney a fait valoir que toute image créée par l'IA "ne représente qu'une infime partie de l'entraînement d'un modèle, tout comme chaque image (chaque visage, chaque coucher de soleil, chaque peinture) qu'un artiste a jamais perçue et chaque texte qu'un écrivain a jamais lu ne représentent qu'une infime partie du contenu et des images qui nourrissent leur imagination"
L'équipe juridique de Disney affirme toutefois que sa plainte porte sur une simple violation du droit d'auteur. "Nous sommes optimistes quant à l'avenir de la technologie IA et à la manière dont elle peut être utilisée de manière responsable comme outil pour stimuler la créativité humaine", a déclaré Horacio Gutierrez, vice-président exécutif senior et directeur juridique et de la conformité de Disney. "Mais le piratage reste du piratage, et le fait qu'il soit commis par une entreprise d'IA ne le rend pas moins illégal."
La Motion Picture Association s'est également prononcée sur le procès, son président-directeur général Charles Rivkin qualifiant la protection des droits d'auteur de "pilier de notre industrie." "Une approche équilibrée de l'IA qui protège la propriété intellectuelle tout en encourageant une innovation responsable et centrée sur l'humain est essentielle pour maintenir le leadership mondial des États-Unis dans les industries créatives", a déclaré Rivkin dans un communiqué.
Disney et Universal affirment que Midjourney compte 21 millions d'abonnés et a généré 300 millions de dollars de revenus en 2024. Disney et Universal avaient précédemment demandé à Midjourney de mettre fin à toute violation présumée ou de mettre en place une technologie empêchant les utilisateurs de générer des images mettant en scène leur propriété intellectuelle, mais l'entreprise a "ignoré" leurs demandes, selon la plainte.
"Midjourney a déjà mis en place des mesures technologiques pour empêcher la distribution et l'affichage public de certaines images et œuvres d'art telles que la violence ou la nudité", indique la plainte. "D'autres services de génération d'images et de vidéos par IA ont mis en place des mesures de protection des droits d'auteur qui reconnaissent et protègent les droits des créateurs de contenu tels que Disney et Universal."
Disney et Universal réclament 150 000 dollars par œuvre contrefaite et une ordonnance empêchant Midjourney de commettre de nouvelles violations du droit d'auteur, entre autres dommages-intérêts, selon leur plainte. Une annexe à la plainte répertorie plus de 150 œuvres qui auraient été contrefaites, ce qui signifie que les dommages-intérêts résultant du procès, si Disney et Universal obtiennent gain de cause, pourraient dépasser les 20 millions de dollars.
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