
Le Vietnam a ordonné aux fournisseurs de services de télécommunication du pays de bloquer l'application de messagerie Telegram pour ne pas avoir coopéré dans la lutte contre les crimes présumés commis par les utilisateurs de la plateforme. Une décision jugée surprenante par Telegram.
Cette ordonnance fait suite à la surveillance accrue de Telegram après l'arrestation de son PDG en France en août 2024. Le parquet de Paris a accusé Pavel Durov de 12 lourds chefs d'accusation liées à l'incapacité présumée de Telegram à modérer les contenus criminels sur la plateforme, notamment le trafic de drogue, l'exploitation des enfants et la fraude, et de ne pas coopérer avec les enquêtes des forces de l'ordre. Il serait toujours en France et ne pourrait pas quitter le pays sans l'autorisation des autorités, selon des sources.
Plus récemment, selon un rapport publié le vendredi 23 mai sur le portail d'information du gouvernement, le département des télécommunications du ministère vietnamien des sciences et de la technologie a envoyé des lettres aux fournisseurs de services internet pour les avertir qu'il y avait des « signes de violation de la loi » sur Telegram.
Le ministère a déclaré que les fournisseurs de services internet devraient « déployer des solutions et des mesures pour empêcher les activités de Telegram au Vietnam ».
La lettre datée du 21 mai ordonne aux fournisseurs de prendre des mesures contre Telegram et de faire un rapport au ministère avant le 2 juin.
Près de 70 % des 9 600 chaînes de Telegram au Vietnam contiennent des « informations toxiques et mauvaises », a déclaré le gouvernement dans son rapport sur l'application, citant la police. Des groupes et des associations sur Telegram, impliquant des dizaines de milliers de personnes, ont diffusé des « documents antiétatiques » et sont impliqués dans des « activités réactionnaires », a ajouté le gouvernement.
Le gouvernement a également affirmé que certains groupes utilisant Telegram se servaient de l'application pour vendre les données des utilisateurs et qu'ils étaient impliqués dans le trafic de drogue ou avaient des liens « terroristes ».
L'administration vietnamienne, très dure, agit généralement rapidement pour éradiquer la dissidence et arrêter les critiques, en particulier ceux qui trouvent un public sur les médias sociaux.
De nouvelles règles sont entrées en vigueur au Vietnam l'année dernière, obligeant les plateformes telles que Facebook et TikTok à vérifier l'identité des utilisateurs et à remettre des données aux autorités, dans ce que les critiques ont décrit comme la dernière attaque en date contre la liberté d'expression dans ce pays gouverné par les communistes.
Dans un communiqué, un représentant de Telegram a déclaré que l'entreprise était « surprise » par la décision du gouvernement vietnamien.
« Nous avons répondu aux demandes légales du Vietnam dans les délais impartis. La date limite de réponse est le 27 mai, et nous traitons la demande », a déclaré le représentant de Telegram.
Un responsable du ministère de la Science et de la Technologie du Vietnam a déclaré que cette décision faisait suite au fait que Telegram n'avait pas partagé les données de ses utilisateurs avec le gouvernement dans le cadre d'enquêtes criminelles. Telegram était toujours disponible au Vietnam à la date du vendredi 23 mai.
Selon le site web Data Report, il y avait 79,8 millions d'individus utilisant internet au Vietnam au début de l'année 2025, et selon la société d'extraction de données SOAX, il y avait 11,8 millions d'utilisateurs de Telegram.
Avec près d'un milliard d'utilisateurs dans le monde, Telegram a été impliqué dans des controverses à travers le monde liées à des problèmes de sécurité et de violation de données.
Ce n'est pas la première fois que l'approche de Telegram à l'égard des forces de l'ordre fait l'objet d'un examen minutieux. Après son arrestation à l'aéroport de Paris, le PDG Pavel Durov, d'origine russe, a cédé aux pressions des autorités et déclaré que Telegram transmettra les données de ses utilisateurs aux gouvernements afin d'arrêter les criminels.
Cette concession a rapidement été suivie d'une nouvelle controverse en France, où Pavel Durov a menacé de retirer Telegram de la France si les autorités et les législateurs ne cessent pas les attaques contre le chiffrement. Selon le PDG, qui a exprimé sa frustration à l'égard des attaques répétées contre le chiffrement en France, « les portes dérobées violent les droits fondamentaux de l'homme ».
Source : Ministère des sciences et de la technologie du Vietnam
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