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Le président Trump ne pourra pas empêcher la Chine d'obtenir des puces d'IA, suggère TSMC,
Alors que Trump menace les tarifs douaniers, TSMC craint la fin de son bouclier fiscal

Le , par Bruno

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Le président Trump ne pourra pas empêcher la Chine d'obtenir des puces d'IA, suggère TSMC,
alors que Trump menace les tarifs douaniers, TSMC craint la fin de son bouclier fiscal

La politique industrielle et commerciale de Donald Trump, marquée par son intention d'augmenter les droits de douane et de supprimer des mesures clés comme le CHIPS Act, est critiquée pour son approche dépassée. De nombreux experts estiment qu'elle repose sur une vision économique obsolète, centrée sur les industries traditionnelles (acier, charbon) plutôt que sur les enjeux technologiques contemporains. Cette stratégie néglige l'importance cruciale des semi-conducteurs et des puces d'IA dans la compétitivité mondiale, ainsi que la complexité des chaînes d'approvisionnement globalisées.

Alors que TSMC investit massivement dans des usines en Arizona, Trump salue cette initiative tout en menaçant l'entreprise de taxes punitives et en remettant en cause le CHIPS Act, créant ainsi une contradiction majeure. Son administration a temporairement exempté certains produits chinois des droits de douane, mais cette approche erratique alimente les incertitudes. Entre relocalisation forcée et mesures protectionnistes incohérentes, sa stratégie risque d'affaiblir la position américaine dans la course technologique face à la Chine, tout en décourageant les investisseurs étrangers.


Dans ce contexte, l’alerte lancée par TSMC, géant incontournable de la fabrication de puces, souligne non seulement l’inefficacité structurelle des restrictions unilatérales américaines, mais aussi la fragilité d’un système mondialisé face à des politiques isolationnistes. La volonté de contrôler les exportations vers la Chine se heurte à des limites techniques et logistiques, tant il est difficile de tracer avec précision l’usage final des composants. En voulant taxer ou freiner les importations de puces sans stratégie industrielle cohérente, Trump risque de pénaliser non seulement les entreprises américaines, mais aussi de déstabiliser une chaîne de valeur mondiale déjà vulnérable. Loin de freiner la montée en puissance technologique de la Chine, cette approche pourrait bien précipiter un affaiblissement stratégique de l’Amérique.


Dans un contexte de rivalité économique croissante entre les États-Unis et la Chine, la course à la domination en matière d’intelligence artificielle s’intensifie. La Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), leader mondial de la fabrication de puces d’IA avec une valorisation de 514 milliards de dollars, alerte sur l’impossibilité potentielle d’empêcher la Chine d’accéder aux technologies avancées développées pour ses clients internationaux.

Les autorités américaines imposent des règles strictes à l’exportation, obligeant les fabricants de semi-conducteurs à surveiller étroitement leurs chaînes de distribution et à identifier clairement les utilisateurs finaux, afin de limiter l’accès de la Chine à ces technologies stratégiques. Cependant, TSMC souligne dans son rapport annuel 2024 que sa position centrale dans l’écosystème mondial des semi-conducteurs l’empêche d’avoir une visibilité complète sur la destination et l’usage final de ses composants.

Le géant taïwanais TSMC a annoncé un investissement massif de 100 milliards de dollars pour construire cinq nouvelles usines en Arizona, renforçant ainsi la production américaine de semi-conducteurs. Cette décision intervient alors que l'ancien président Donald Trump menace d'imposer des droits de douane sur les importations technologiques. "Les puces d'IA les plus puissantes du monde seront fabriquées en Amérique", a-t-il déclaré, saluant ce projet tout en maintenant sa ligne protectionniste.

Dans un revirement surprenant, Trump a exprimé son intention de supprimer le CHIPS Act, une loi bipartisane de 2022 qui prévoyait 52,7 milliards de dollars pour soutenir la production locale de semi-conducteurs. Il propose plutôt d'utiliser ces fonds pour réduire la dette nationale, une position qui a semé le doute dans l'industrie technologique. Les experts craignent que cette décision ne fragilise les efforts de relocalisation de la production de puces, pourtant cruciale pour la souveraineté technologique des États-Unis.

Trump a adressé un avertissement clair à TSMC : l'entreprise pourrait faire face à des taxes allant jusqu'à 100 % si elle ne construit pas ses usines américaines comme prévu. Cette déclaration illustre sa stratégie agressive pour relancer l'industrie locale, mais elle risque aussi de décourager les investisseurs étrangers, déjà confrontés à des incertitudes politiques.

Dans un geste temporaire, l'administration Trump a exempté les smartphones et ordinateurs portables des nouveaux tarifs douaniers, dont une taxe supplémentaire de 125 % sur les produits fabriqués en Chine. Cependant, cette mesure ne serait qu'une pause : les droits de douane sur ces biens pourraient être rétablis dans « un mois ou deux », selon des sources gouvernementales. Cette approche intermittente reflète les tensions persistantes dans la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, avec des conséquences imprévisibles pour les entreprises technologiques des deux côtés.

Alors que TSMC tente de naviguer dans ce paysage politique instable, la contradiction entre les investissements industriels et les mesures protectionnistes soulève des questions sur la viabilité à long terme de la stratégie américaine. D'un côté, les usines en Arizona pourraient réduire la dépendance aux importations ; de l'autre, les taxes et l'incertitude politique pourraient finalement nuire à la compétitivité des entreprises américaines. Le débat reste ouvert sur la meilleure façon de concilier souveraineté technologique et stabilité économique.

TSMC et l'épée de Damoclès réglementaire : sanctions, climat et incertitudes opérationnelles

La position de TSMC dans la chaîne d'approvisionnement en semi-conducteurs réduit naturellement sa visibilité sur l'utilisation finale ou les destinataires des produits intégrant ses composants. Cette limitation l'empêche d'être certaine que ses semi-conducteurs ne seront pas utilisés à des fins non autorisées, y compris par ses partenaires ou des tiers cherchant à contourner les réglementations.

De plus, si TSMC ou ses partenaires ne disposent pas des licences ou autorisations d'importation, d'exportation ou de réexportation requises, ou s'ils enfreignent les lois sur le contrôle des exportations ou les sanctions, l'entreprise pourrait subir des conséquences négatives. Celles-ci incluent des atteintes à sa réputation, des enquêtes gouvernementales et des sanctions juridiques, comme mentionné précédemment.

En octobre 2024, TSMC a informé les autorités américaines et taïwanaises qu’un type de puce produit par l’un de ses clients aurait pu être détourné vers une entité sous restrictions ou intégré dans un produit soumis à embargo. Depuis, l’entreprise coopère avec les demandes d’informations complémentaires des autorités. Malgré ses efforts pour respecter les réglementations en matière de contrôle des exportations et de sanctions, rien ne garantit que ses activités seront toujours conformes. De même, le respect des lois environnementales et climatiques pourrait contraindre TSMC à :

  • Acquérir ou installer des équipements correctifs ;
  • Mettre en œuvre des programmes d’atténuation du changement climatique ou de réduction de la pollution ;
  • Modifier la conception de ses produits ou ses procédés de fabrication, ou engager d’autres dépenses significatives, comme le paiement de taxes carbone, l’achat d’énergie renouvelable ou de matières premières alternatives, potentiellement plus coûteuses ou moins disponibles.

Si TSMC ne parvient pas à obtenir à temps les autorisations nécessaires à ses activités, ses performances financières et opérationnelles pourraient en pâtir. Par exemple, un retard dans l’obtention des permis environnementaux pour une nouvelle usine ou un projet d’extension pourrait entraîner des surcoûts, des limitations ou des retards, affectant ainsi ses résultats.

L’intérêt croissant du public pour les enjeux environnementaux pourrait aussi impacter négativement ou retarder les projets d’expansion de TSMC, même si l’entreprise respecte les lois en vigueur, en raison des pressions sociétales et écologiques. TSMC considère le changement climatique comme un risque majeur pour son activité, nécessitant une gestion proactive pour renforcer sa compétitivité.

En d’autres termes, TSMC affirme qu’il est tout simplement irréaliste de garantir qu’aucune de ses puces ne finira entre de mauvaises mains. Étant donné l’ampleur de son rôle dans la chaîne d’approvisionnement, il est quasiment impossible pour l’entreprise de contrôler toutes les utilisations finales ou de suivre les intermédiaires qui pourraient chercher à contourner les sanctions. Cela met en évidence les limites structurelles de la stratégie américaine : même avec les meilleures intentions, empêcher totalement la Chine d’accéder à ces technologies reste improbable.

La complexité de cette situation a été illustrée en octobre dernier, lorsqu’un accélérateur d’IA conçu par Huawei, une entreprise chinoise sous sanctions, a été analysé par TechInsights. Le composant principal, une puce développée par Nvidia, avait été fabriqué par TSMC, selon une enquête relayée par Bloomberg. Bien que TSMC ne soit pas directement responsable du contournement des sanctions, cette affaire expose l’entreprise à des sanctions potentielles pour non-respect des restrictions américaines.

TSMC a, dans ce cas précis, informé rapidement les autorités américaines, évoquant un possible risque pour la sécurité nationale. L’entreprise a reconnu que les puces produites pour un client avaient pu être détournées vers une entité interdite ou intégrées à un produit de cette entité. Malgré sa coopération totale avec les gouvernements taïwanais et américain, TSMC a admis qu’il n’existe à ce jour aucune méthode infaillible pour empêcher ce type de détournement.

Enfin, l’entreprise précise qu’en dépit de sa stricte conformité aux lois sur le contrôle des exportations et aux régimes de sanctions, elle ne peut garantir que ses opérations ne seront pas ultérieurement jugées non conformes. Ce flou juridique et réglementaire constitue un risque croissant pour TSMC, qui pourrait voir sa réputation, ses activités et même sa stabilité financière compromises.

Malgré des années de droits de douane et de contrôles à l'exportation, TSMC a continué à prospérer, certains analystes estimant même que le fondeur taïwanais est resté "relativement épargné" jusqu'à présent. Cependant, cette situation favorable pourrait changer radicalement avec l'annonce par Donald Trump en 2025 de son intention d'imposer des tarifs douaniers plus étendus sur les importations américaines, y compris les semi-conducteurs.

TSMC a clairement exprimé ses préoccupations : toute augmentation des droits de douane sur les semi-conducteurs ou produits intégrant des puces entraînerait une hausse des coûts pour les acheteurs américains. Cette situation pourrait réduire la demande pour les produits du géant taïwanais, impactant négativement ses activités et sa croissance future. Plus inquiétant encore, une escalade de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine pourrait perturber l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement mondiale en semi-conducteurs.

TSMC anticipe des perturbations majeures, alors que la demande en IA continue de croître

L'incertitude plane sur les projets tarifaires de Trump. Selon Reuters, l'ancien président aurait déclaré il y a une semaine que les nouveaux tarifs seraient dévoilés « la semaine prochaine », ce qui laisse penser qu'une annonce pourrait intervenir à tout moment. En attendant, TSMC se prépare activement à cette éventualité, alors que les estimations sectorielles prévoient que ces taxes pourraient coûter plus d'un milliard de dollars aux fabricants de puces dès l'année prochaine.

La situation se complique davantage avec les restrictions chinoises sur l'accès aux matières premières essentielles à la fabrication des puces, ce qui pourrait encore augmenter les coûts pour TSMC. L'entreprise met en garde contre l'extension des contrôles à l'exportation ou des sanctions ciblant certains pays, qui pourraient non seulement limiter sa capacité à fournir certains clients, mais aussi affecter la demande globale et provoquer des réorganisations majeures dans les chaînes d'approvisionnement.

Alors que TSMC bénéficie d'une demande mondiale croissante, notamment dans le domaine de l'IA, son rapport annuel met en lumière plusieurs risques émergents : amendes pour non-conformité, défis liés à la construction de nouvelles usines, et incertitudes concernant les subventions gouvernementales comme le CHIPS Act - que Trump pourrait remettre en question. Pour l'instant, les activités de TSMC n'ont pas été significativement affectées par les nouvelles réglementations, mais l'entreprise reconnaît que l'évolution des tensions commerciales pourrait entraîner des conséquences négatives, y compris des responsabilités juridiques et des pertes financières substantielles.

Face à ces défis multiples, TSMC doit naviguer habilement entre conformité réglementaire, stabilité de sa chaîne d'approvisionnement et maintien de sa compétitivité. La prochaine annonce de Trump sur les tarifs douaniers pourrait marquer un tournant décisif pour l'ensemble du secteur des semi-conducteurs.

Sanctionner la Chine se retourne contre l'industrie des semi-conducteurs

La situation actuelle de TSMC et les tensions géopolitiques autour des semi-conducteurs révèlent les profondes contradictions d'un système économique mondial qui a privilégié l'efficacité au détriment de la résilience. L'approche américaine, oscillant entre sanctions punitives et hésitations industrielles, démontre une incompréhension fondamentale des réalités de la chaîne d'approvisionnement mondiale. En cherchant à isoler la Chine par des mesures unilatérales, les États-Unis ignorent que l'industrie des semi-conducteurs est par nature transnationale et interconnectée. TSMC, malgré sa position dominante, ne peut contrôler l'ensemble des flux technologiques, ce qui rend les restrictions actuelles largement inefficaces tout en créant des distorsions économiques préjudiciables à tous.

L'obsession de Washington pour les mesures protectionnistes, particulièrement visible dans les projets de tarifs douaniers de Trump, repose sur une vision anachronique de la production industrielle. Imposer des barrières commerciales sur des produits aussi stratégiques que les semi-conducteurs revient à pénaliser doublement l'industrie américaine : d'abord en augmentant les coûts pour les entreprises technologiques locales, ensuite en accélérant la délocalisation des activités vers des zones moins exposées aux tensions géopolitiques. La remise en question du CHIPS Act, pourtant essentiel pour réduire la dépendance à TSMC, illustre cette schizophrénie politique qui consiste à dénoncer une vulnérabilité tout en sabotant les solutions pour y remédier.

La dépendance occidentale vis-à-vis de Taïwan constitue un risque systémique majeur que les stratégies actuelles ne parviennent pas à résoudre. Le "bouclier de silicium" taïwanais, longtemps considéré comme une garantie de stabilité, se révèle être un point de fragilité dans un contexte de montée des tensions en Asie-Pacifique. Les tentatives de relocalisation de la production aux États-Unis et en Europe progressent trop lentement pour constituer une alternative crédible à court terme. Pire, les incertitudes politiques et les revirements réglementaires découragent les investissements nécessaires à une véritable réindustrialisation. Cette inertie contraste cruellement avec les efforts massifs de la Chine pour atteindre l'autosuffisance technologique.

L'ironie de la situation réside dans le fait que les sanctions américaines pourraient finalement servir les intérêts chinois à long terme. En stimulant l'innovation locale et en accélérant les investissements dans les capacités de production nationales, la Chine est en train de combler son retard technologique malgré les restrictions. Les récentes avancées de Huawei et SMIC dans le développement de puces avancées démontrent que les mesures punitives peuvent produire l'effet inverse de celui recherché. TSMC, pris entre deux feux, pourrait être contraint de s'adapter à cette nouvelle réalité au détriment des intérêts occidentaux.


Face à ces défis, il devient urgent d'adopter une approche plus pragmatique et coordonnée. Plutôt que de multiplier les mesures unilatérales inefficaces, les démocraties devraient concentrer leurs efforts sur le renforcement de leurs propres capacités industrielles tout en établissant des garde-fous technologiques réalistes. Cela implique des investissements publics stables dans la R&D, une coopération renforcée entre alliés technologiques, et la reconnaissance qu'une certaine forme de coexistence économique avec la Chine est inévitable. La course aux semi-conducteurs ne se gagnera pas par l'isolement des adversaires, mais par la capacité à innover plus vite et mieux. L'actuelle impasse stratégique, où chacun croit pouvoir modifier les règles du jeu à son avantage sans en assumer les conséquences, ne fait que rapprocher l'industrie mondiale des semi-conducteurs d'une crise aux proportions inédites.

Source : TSMC

Et vous ?

En démantelant le CHIPS Act tout en taxant les importations, Trump ne sabote-t-il pas la compétitivité technologique des États-Unis ?

Pourquoi privilégier des tarifs douaniers punitifs plutôt qu’une véritable politique industrielle pour réduire la dépendance à TSMC et à l’Asie ?

En fragilisant TSMC (via des tarifs ou des contrôles), les États-Unis ne menacent-ils pas leur propre approvisionnement en puces avancées ?

Voir aussi :

Le géant taïwanais des puces TSMC va investir 100 milliards de dollars pour construire cinq nouvelles usines en Arizona, aux États-Unis, alors que Trump menace d'imposer des droits de douane

L'appel de Trump à supprimer « l'horrible » CHIPS Act sème la panique : les fabricants de puces craignent que Trump annule le financement prévu par cette loi et tente de récupérer les fonds déjà débloqués

Le président Donald Trump a déclaré avoir informé TSMC, le géant taïwanais des puces, qu'il paierait une taxe pouvant aller jusqu'à 100 % s'il ne construisait pas ses usines aux États-Unis
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