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Delta Air Lines poursuit la société de cybersécurité CrowdStrike après qu'une panne mondiale a provoqué des annulations massives de vols et coûté plus de 500 millions de dollars

Le , par Jade Emy

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Delta Air Lines poursuit CrowdStrike devant un tribunal devant la Cour supérieure du comté de Fulton de l'État de Géorgie. Selon la plainte, la panne mondiale survenue en juillet a provoqué des annulations massives de vols, perturbé les plans de voyage de 1,3 million de clients et coûté au transporteur plus de 500 millions de dollars.

Le 19 juillet 2024, une panne informatique mondiale a touché des entreprises, des aéroports et des médias à travers le monde. Microsoft a confirmé qu'elle était consciente de ces problèmes, mais de nombreux experts en cybersécurité ont indiqué que la source potentielle du problème était l'entreprise de cybersécurité CrowdStrike, qui fournit une surveillance et une protection contre les cyberattaques à de nombreuses entreprises de premier plan.

À la suite de cette panne mondiale provoquée par une défaillance de sa mise à jour, CrowdStrike a été confrontée à une vague de poursuites judiciaires. L'affaire la plus médiatisée est celle de Delta, qui réclame à CrowdStrike jusqu'à 500 millions de dollars de dommages et intérêts. La compagnie aérienne a fait appel au célèbre avocat David Boies, connu pour son travail avec Theranos, Harvey Weinstein et Al Gore, pour mener sa bataille juridique. En effet, à cause de la panne, la compagnie aérienne a annulé 2 200 vols le jour de la panne pour un total de plus de 6 000 vols annulés.

Le 25 octobre, de nouvelles informations ont été révélées sur cette affaire. Delta Air Lines a donc poursuivi CrowdStrike devant un tribunal de l'État de Géorgie. Selon la plainte, la panne mondiale survenue en juillet a provoqué des annulations massives de vols, perturbé les plans de voyage de 1,3 million de clients et coûté au transporteur plus de 500 millions de dollars américains.

L'action en justice intentée par Delta devant la Cour supérieure du comté de Fulton qualifie de "catastrophique" la mise à jour logicielle défectueuse de CrowdStrike et affirme que l'entreprise "a imposé à ses clients des mises à jour non testées et défectueuses, provoquant la panne de plus de 8,5 millions d'ordinateurs basés sur Microsoft Windows dans le monde".


L'incident du 19 juillet a entraîné des annulations de vols dans le monde entier et a touché des entreprises du monde entier, notamment des banques, des établissements de soins de santé, des sociétés de médias et des chaînes hôtelières.

« Alors que nous cherchions à trouver une solution commerciale qui donne la priorité aux clients, Delta a choisi une voie différente. Les allégations de Delta sont basées sur des informations erronées, démontrent un manque de compréhension du fonctionnement de la cybersécurité moderne et reflètent une tentative désespérée de rejeter la responsabilité de sa lente reprise sur son incapacité à moderniser son infrastructure informatique obsolète. » a déclaré CrowdStrike en réponse à la plainte.

Delta, qui achète des produits CrowdStrike depuis 2022, a déclaré que la panne l'avait contraint à annuler 7 000 vols, ce qui a eu un impact sur 1,3 million de passagers pendant cinq jours. Delta a déclaré que CrowdStrike était responsable de plus de 500 millions de dollars de pertes directes ainsi que d'un montant non spécifié de pertes de profits, de dépenses, y compris les frais d'avocats, et "d'atteinte à la réputation et de pertes de revenus futurs".

"Si CrowdStrike avait testé la mise à jour défectueuse sur ne serait-ce qu'un seul ordinateur avant de la déployer, l'ordinateur serait tombé en panne", affirme l'action en justice de Delta. "Comme la mise à jour défectueuse ne pouvait pas être supprimée à distance, CrowdStrike a paralysé les activités de Delta et provoqué d'immenses retards pour ses clients."

Delta a déclaré que, dans le cadre de sa planification et de son infrastructure informatique, elle a investi des milliards de dollars "dans l'octroi de licences et la mise au point de certaines des meilleures solutions technologiques du secteur aérien".

CrowdStrike a mis en question la raison pour laquelle Delta s'en sortait si mal que les autres compagnies aériennes face à la panne. L'incident a incité le ministère américain des transports à ouvrir une enquête.

En septembre, un cadre supérieur de CrowdStrike s'est excusé devant le Congrès pour la mise à jour défectueuse du logiciel. Adam Meyers, vice-président senior de CrowdStrike, a déclaré que la société avait publié une mise à jour de la configuration du contenu de son logiciel de sécurité Falcon Sensor qui a entraîné des pannes de système dans le monde entier. "Nous sommes profondément désolés de ce qui s'est passé et nous sommes déterminés à empêcher que cela ne se reproduise", a-t-il ajouté.

Fait intéressant, d'anciens employés de l'entreprise de cybersécurité affirment que le contrôle qualité n’était pas une priorité au sein de l’entreprise. Les anciens ingénieurs logiciels de CrowdStrike se sont plaints de délais trop courts, de charges de travail excessives et de problèmes techniques croissants auprès de leurs supérieurs pendant plus d'un an, avant la panne mondiale. Cette négligence serait donc à l'origine des problèmes techniques majeurs et à la perte de confiance de la part des clients.

Source : Plainte de Delta Air Lines

Et vous ?

Pensez-vous que cette plainte est crédible ou pertinente ?
Quel est votre avis sur le sujet ?

Voir aussi :

CrowdStrike a rejeté l'allégation de Delta Air Lines qui l'accuse d'être responsable des perturbations de vols à la suite de la panne mondiale et a laissé entendre que sa responsabilité était minime

Microsoft affirme que Delta a ignoré l'aide proposée par Satya Nadella concernant CrowdStrike et que les problèmes de Delta sont liés à son ancienne infrastructure informatique, et non à Windows

Un cadre supérieur de la société de cybersécurité CrowdStrike s'est excusé devant la Chambre des représentants des États-Unis pour l'erreur qui a provoqué une panne informatique mondiale en juillet 2024

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Avatar de OuftiBoy
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 29/10/2024 à 21:07


Citation Envoyé par Mathis Lucas Voir le message
David Weston déclare : « la différence de gravité des problèmes entre le mode noyau et le mode utilisateur est que si vous tombez en panne dans le noyau, c'est toute la machine qui tombe en panne. Si une application tombe en panne en mode utilisateur, nous pouvons généralement la récupérer ». Cet état de choses peut amener à privilégier le mode utilisateur et à limiter l'accès au noyau pour protéger les clients de Windows. Mais Microsoft mise sur les SDP :
C'est le ba-ba niveau sécurité. C'est bien des bonnes pratiques, mais ça ne résoud pas le problème de fond. L'accès au noyau doit-être "sécurisé", point. Et le meilleur moyen, c'est d'en interdire l'accès. Au minimum, les sociétés ayant besoin de cet accès doivent travailler en "trés" étroite collaboration avec une équipe de Microsoft. Equipe dont ce serait la spécialité et l'unique but.

Citation Envoyé par Mathis Lucas Voir le message
Les SDP ne sont pas une idée nouvelle. L'USENIX a publié en 2004 un article de l'université d'Utrecht intitulé « A Safe and Policy-Free System for Software Deployment ». La première phrase de ce document est la suivante : « les systèmes existants pour le déploiement de logiciels ne sont ni sûrs ni suffisamment flexibles ». Ce problème des SDP n'a pas encore été résolu, et une telle solution est un aspect important des plans de Microsoft pour limiter les pannes futures.
C'est quand même étonnant de lire ça. Le document a plus de 20 ans... Ils n'avaient donc pas de plans avant cette panne ? C'était "open bar" et chacun faisait ce qu'il voulait dans son coin ? Pour un composant logiciel aussi "critique", il faut que l'éditeur de l'OS "certifie" ce logiciel. S'il n'est pas en mesure de la faire, alors c'est qu'il accepte l'état de fait que leur noyau peut être perturbé par n'importe qui faisant n'importe quoi, involontairement ou pas.

Citation Envoyé par Mathis Lucas Voir le message
Ce point a été discuté lors du sommet de septembre. Dans un billet de blogue sur le sommet, David Weston avait écrit : « cette riche discussion lors du sommet se poursuivra dans le cadre d'un effort de collaboration avec nos partenaires MVI [Microsoft Virus Initiative] afin de créer un ensemble partagé de meilleures pratiques que nous utiliserons en tant qu'écosystème à l'avenir ». Le billet abordait également les difficultés rencontrées par Microsoft et ses partenaires :

« Nous avons discuté des moyens d'éliminer les conflits entre les différentes approches SDP utilisées par nos partenaires et de réunir toutes les parties en un consensus sur les principes du SDP. Nous voulons que tout soit transparent, mais nous voulons aussi que cette norme devienne une exigence pour travailler avec Microsoft », explique David Weston à SecurityWeek. La question est de savoir comment Microsoft fera respecter l'application rigoureuse de ces mesures.
Bien dit, donc Microsoft n'avait non seulement pas de plan, mais est incapable d'en faire respecter un ? Y'a pas une IA pour ça ? C'est dit juste en dessous:

Citation Envoyé par Mathis Lucas Voir le message
Convenir d'un ensemble de pratiques de déploiement sûres et les exiger des partenaires est une chose ; s'assurer que ces partenaires emploient les SDP convenues en est une autre. « L'application technique serait un défi. La transparence et la responsabilité semblent être la meilleure méthode pour l'instant », affirme David Weston. Microsoft dispose toutefois d'un pouvoir. Si un partenaire a ignoré les SDP, Microsoft peut retirer sa signature à tout pilote de noyau.
Et comment savoir si ce "partenaire" a ignoré les SDP ? Une fois une panne découverte ? Parce que compter sur la "transparence et la responsabilité", c'est bien beau, mais ça n'êmpéchera pas une nouvelle catastrophe de se produire.

"Ce serait un défit technique"

Comment un responsable peut-il tenir de telles propos ? Ils ont assez de moyens financiers pour et des équipes en suffisance pour justement régler les "défits techniques". C'est un aveux d'impuissance terrible.

Citation Envoyé par Mathis Lucas Voir le message
« C'est de la même manière que nous travaillons aujourd'hui avec les agences de certification racine. Nous avons une norme, et si vous ne respectez pas cette norme de sécurité, nous pouvons vous retirer, ce qui aurait un impact considérable sur vos activités. En même temps, l'insistance sur la transparence montrerait aux clients que ce fournisseur n'est pas honnête avec eux. Nous pensons que ce niveau d'application est assez efficace », explique David Weston.
C'est bien qu'il le pense, mais des entreprises ont perdu des sommes considérables, et je trouve leur réponse un peu "juste"

Citation Envoyé par Mathis Lucas Voir le message
« En résumé, les SDP sont le meilleur outil dont nous disposons pour mettre fin aux interruptions de service. Le mode noyau, le mode utilisateur - je ne dis pas qu'ils ne sont pas valables, je dis simplement qu'ils représentent une partie beaucoup plus petite du problème. les SDP peuvent aider à prévenir les pannes à l'intérieur et à l'extérieur du noyau », a-t-il ajouté. David Weston n'a pas donné de détails sur les travaux de Microsoft et les fournisseurs de logiciels de sécurité.
Bref, le monsieur dit, c'est "un défit technique", on a ni les moyens, ou ni l'envie, et/ou ni la compétence pour régler cela, alors on compte sur la bonne volonté et les bonnes pratique.

Citation Envoyé par Mathis Lucas Voir le message
Source : David Weston, vice-président de la sécurité des entreprises et des systèmes d'exploitation chez Microsoft
Nous voilà rassuré

Citation Envoyé par Mathis Lucas Voir le message
Et vous ?
Citation Envoyé par Mathis Lucas Voir le message
Quel est votre avis sur le sujet ?
Mon avis est que tout celà n'est pas rassurant du tout.

Citation Envoyé par Mathis Lucas Voir le message
Que pensez-vous de l'avis de Microsoft sur la restriction de l'accès au noyau Windows ?
Apparemment, il y aura restriction après la découverte de "mauvaise pratique", en retirant le certificat. Il faudrait inverser l'ordre des choses, c'est à dire au minimum s'assurer AVANT de permettre la diffusion que les "bonnes pratiques" ont été respectées.

Citation Envoyé par Mathis Lucas Voir le message
Que pensez-vous des « pratiques de déploiement sûres » (SDP) mises en avant par Microsoft ?
Que ça n'empêchera pas d'autres pannes de ce genre.

Citation Envoyé par Mathis Lucas Voir le message
Selon vous, en quoi pourraient constituer « ces pratiques de déploiement sûres » ?
C'est à Microsoft qu'il faudrait poser cette question. Je ne suis pas expert du noyau Windows, mais dire que ce serait un "défit technique", pour une société comme Microsoft me laisse sans voie.

Citation Envoyé par Mathis Lucas Voir le message
Cette approche permettrait-elle de garantir la sécurité du noyau Windows et limiter les pannes à l'avenir ?
J'ai des doutes...

BàV et Peace & Love.
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Avatar de calvaire
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 30/10/2024 à 9:30
ce que je repproche a windows ce sont les outils pour réparer l'os completement inexistant.

déja l'outil pour faire des sauvegarde, c'est écrit windows 7 dessus, ms la abandonné sans proposer d'alternative et pour se dédouaner de toute responsabilité sur les autres versions de l'os a mis "windows 7".

ensuite, pour debugger un écran bleu c'est une catastrophe, sous linux on a des logs erreurs bien explicite, pas des core d'erreurs obscure.

ensuite, les outils de réparations de l'os fournie dans le cd d'install, c'est obscure, ca affiche un message tentative de réparation en cours sans rien savoir de ce qu'il fait
meme chose pour le mode sans echec, dans windows xp en mode sans échec il affichait les fichiers qu'il chargeait au moins.

si l'os pouvait dire quels fichiers ont été ajouté pour chaque programme aussi, un peu comme on a avec apt.

le must serait un mode command line minimal comme sous linux avec un microkernel de secours, ca permettrait de manipuler l'os, de supprimer des drivers ou les programmes qui corrompt l'os.
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Avatar de floyer
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 30/10/2024 à 9:44
Oui, Windows n’est pas un OS qui se suffit à lui même. Personnellement j’utilise Macrium Reflect pour les sauvegardes : j’ai une image disque, et une clé USB bootable pour la restauration. C’est assez efficace (déjà utilisé avec un système qui ne démarrait plus suite à une mise à jour).
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Avatar de xmornard
Membre à l'essai https://www.developpez.com
Le 29/10/2024 à 23:37
Le fait que Microsoft refuse de verrouiller l'accès au PC de chacun en dit long sur la philosophie général qu'ils veulent mettre en place sans l'avouer: ils veulent permettre que toute entreprise prêt à payer l'accès ai le droit de faire ce qu'il veut sur votre poste de travail sans vous demander votre avis (y compris les pirates du coup). Dit d'une autre manière: votre PC ne vous appartient plus. Et ceci depuis l'essor du Web, puisque c'est maintenant vous le produit. Petit exemple: comment se fait-il que les PCs soient de plus en plus au fil du temps même sans ajouter des logiciels? et même si on ajoute des logiciels qui ne se lancent pas au démarrage du PC, pourquoi est-ce qu'ils ralentissent tout le système? A se demander si nos PCs ne sont pas sabotés avec le temps qui passe pour forcer à en racheter un nouveau plus tard...
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Avatar de Etre_Libre
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 30/10/2024 à 7:04
A l'époque de Windows Vista, Microsoft voulait blinder le noyau, mais a cédé face aux pressions des éditeurs antivirus et l'Europe :
https://www.clubic.com/actualite-395...ta-accede.html

"Au centre d'une grosse polémique (voir Europe : McAfee rejoint Symantec contre Vista, Symantec et Adobe recrutent l'Europe contre Vista et Kaspersky soutient Microsoft au sujet de Vista), l'accès au noyau de Windows Vista par les logiciels de sécurité devrait finalement être rendu possible. C'est en effet ce que Microsoft a fait savoir la semaine dernière sans donner de plus amples détails (voir l'actu Windows Vista : des modifications pour l'Europe).

Aujourd'hui, on sait Microsoft donnera accès au « Kernel » des versions 64 bits de son système. La firme de Redmond proposera ainsi une nouvelle API (Application Programming Interfaces) qui autorisera effectivement certains développeurs « triés sur le volet » à avoir accès au noyau de Vista. « Nous devons créer une nouvelle API permettant aux développeurs de solutions de sécurité tiers qui proposent un accès au noyau de Windows de façon sécurisée », précise un responsable de la firme à ce sujet."
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