
Certaines dispositions de loi HB18 du Texas pourraient porter atteinte à la liberté d'expression
La loi HB18 ou SCOPE (Securing Children Online Through Parental Empowerment Act) a été loi adoptée et promulguée l'année dernière. Elle devait commencer à faire office de réglementation dès ce 1er septembre, mais une partie de la législation a été bloquée quelques heures seulement avant son entrée en vigueur. Dans sa forme initiale, la loi HB18 exigeait qu'une série de services Web, en particulier les grands réseaux sociaux, appliquent des règles spéciales aux utilisateurs dont l'âge enregistré est inférieur à 18 ans. Les nouvelles exigences concernent la collecte de données, la publicité ciblée en ligne, etc.
Il s'agit notamment de limiter la collecte de données, d'interdire la publicité ciblée et de ne pas autoriser les transactions financières sans le consentement des parents. Elle stipule aussi que les services doivent mettre en œuvre « un plan visant à empêcher l'exposition des mineurs connus à des contenus préjudiciables, notamment des contenus qui promeuvent ou glorifient des choses telles que le suicide, l'automutilation, la toxicomanie et le grooming en ligne ».
Le représentant de Shelby Slawson, R-Stephenville, du Texas a porté le projet de loi et a déclaré que son objectif était de donner aux parents plus de contrôle sur la façon dont les informations des mineurs sont collectées et utilisées par les fournisseurs de services numériques, qui sont des entreprises qui exploitent des sites Web, des applications, des programmes ou des logiciels qui collectent massivement et traitent des informations d'identification personnelle.
En outre, tout service dont le contenu est considéré comme plus d'un tiers nuisible ou obscène (selon la définition d'une loi texane existante) doit mettre en œuvre une méthode de vérification de l'âge commercialement raisonnable. Ces exigences ont suscité un tollé dans l'industrie et les groupes industriels, dont NetChoice et Computer & Communications Industry Association (CCIA), ont intenté une action en justice pour empêcher l'entrée en vigueur de la législation.
Ils ont allégué que la législation texane restreignait de manière inconstitutionnelle la liberté d'expression. Le groupe FIRE (Foundation for Individual Rights and Expression) a intenté une action distincte. Le 30 août, le juge Robert Pitman a partiellement accédé aux demandes de NetChoice en accordant une injonction sur les règles de surveillance et de filtrage pendant que l'affaire suit son cours. Les autres dispositions de la loi sont entrées en vigueur comme prévu.
Le jugement n'a pas conclu que l'ensemble de la loi constitue une menace pour les discours protégés par le premier amendement de la constitution des États-Unis. Les autres dispositions de la loi HB18, comme les règles de collecte de données et la vérification de l'âge pour les sites à fort contenu adulte, restent en vigueur. Les acteurs concernés (Meta, TikTok, etc.) n'ont pas encore indiqué s'ils prévoyaient des changements pour se conformer à la nouvelle loi.
Il s'agit d'une victoire partielle pour les groupes tels que NetChoice et CCIA. Cette évolution s'inscrit dans le cadre d'un débat plus large sur la manière de protéger les enfants en ligne tout en conciliant les droits des utilisateurs et les responsabilités des entreprises technologiques. Le débat se poursuit alors que les législateurs et les entreprises technologiques cherchent des moyens efficaces d'assurer la sécurité des enfants sur l'internet sans dépasser les limites légales.
La loi pourrait également faire peser une charge excessive sur les entreprises de médias sociaux
Le juge Pitman s'est montré très critique à l'égard des règles de contrôle et de filtrage prévu par la législation. « Des termes tels que "promouvoir, glorifier, abus de substances, harcèlement et toilettage" ne sont pas définis, malgré leur large portée potentielle et leur nature politiquement chargée », écrit-il. Il a donc jugé inconstitutionnelle l'obligation faite aux plateformes de médias sociaux de filtrer les contenus potentiellement préjudiciables aux mineurs. Ses propos font écho aux critiques du groupe FIRE selon lesquels des termes tels que "toilettage" ont été appliqués à toutes les formes de contenu LGBTQ.
Le groupe s'est interrogé sur les points suivants : « à quel moment la consommation d'alcool devient-elle un abus de substances ? À quel moment "un régime extrême" devient-il un trouble de l'alimentation ? Un procureur général appliquant la loi pourrait finir par le faire de manière sélective - en décidant, par exemple, que les messages ou les vidéos sur la marijuana glorifient l'abus de substances même si la consommation de cigarettes et d'alcool ne l'est pas ».
La décision du juge est temporaire, ce qui signifie qu'elle ne s'applique que jusqu'à ce qu'un jugement définitif soit rendu dans la bataille juridique engagée par la CCIA et NetChoice. Il a souligné que si les réseaux sociaux doivent filtrer les contenus controversés, les mêmes règles ne s'appliquent pas aux autres médias :

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