L'année dernière, Google avait fait face à un procès concernant le mode Incognito de Chrome. Ce mode devait garantir que les données des utilisateurs restent privées et qu'ils ne sont pas soumis à des pratiques publicitaires ciblées de la part d'entreprises. Mais la plainte affirmait que Google suivait les utilisateurs et collectait leurs données, bien ces derniers aient choisi d'utiliser son mode Incognito pour naviguer sur le web.
Google s'est défendu en expliquant que les utilisateurs avaient donné leur consentement, conformément à sa politique en matière de protection de la vie privée et également mentionné dans ses conditions d'utilisation. Pour régler l'affaire, le géant des moteurs de recherche a accepté un règlement à l'amiable. Le règlement prévoit que Google s'engage à apporter des modifications à son avertissement sur le mode Incognito et à fournir des informations supplémentaires sur le mode Incognito.
Mais Google est à nouveau dans l'eau chaude en raison de ses pratiques en matière de collecte de données. Cette fois, l'entreprise est confrontée à un nouveau recours collectif qui affirme qu'elle a recueilli des données d'utilisateurs par l'intermédiaire de son navigateur Chrome sans avoir obtenu le consentement nécessaire. Le procès, qui a été mis en suspens depuis 2020, a retrouvé une nouvelle vie après qu'une cour d'appel fédérale a décidé d'annuler une décision antérieure qui avait rejeté l'affaire.
La plainte affirme que Google a collecté les données des utilisateurs de Chrome, même lorsqu'ils n'ont pas activé la fonction de synchronisation de Chrome. Pour ceux qui l'ignorent, la synchronisation de Chrome est censée faciliter la vie en sauvegardant des éléments tels que les signets, les mots de passe et les onglets ouverts sur votre compte Google. Ainsi, vous pouvez y accéder sur n'importe quel appareil où vous êtes connecté à Chrome.
Mais les plaignants affirment que même si vous n'avez pas choisi cette fonctionnalité, Google continue de collecter discrètement des informations telles que votre historique de navigation, vos adresses IP et les identifiants uniques de votre navigateur, sans vous en demander clairement l'autorisation. Comme toujours, Google s'est défendu en affirmant que les utilisateurs acceptaient cette collecte de données lorsqu'ils acceptaient la politique de confidentialité de l'entreprise.
Dans un premier temps, un juge leur a donné raison, rejetant l'affaire en décembre dernier et déclarant que Google avait été suffisamment transparent sur ses pratiques. Mais la cour d'appel a changé d'avis. Elle a souligné que le premier juge ne s'était pas vraiment demandé si les utilisateurs avaient vraiment compris ce qu'ils acceptaient lorsqu'ils ont signé cette politique de confidentialité. Après tout, Google avait commercialisé Chrome d'une manière qui laissait entendre que vos données ne seraient pas envoyées à Google à moins que vous n'activiez spécifiquement la synchronisation.
Avec cette nouvelle décision, l'affaire est renvoyée devant les juridictions inférieures pour être réexaminée. Google n'est donc pas encore tiré d'affaire.
En réponse à cette décision, le porte-parole de Google, José Castañeda, a exprimé le désaccord de l'entreprise avec la décision du tribunal. Il s'est dit convaincu que les faits prouveraient en fin de compte la version de Google. M. Castañeda a également souligné que Chrome Sync est conçu pour faciliter l'utilisation de Chrome sur différents appareils et que cette fonctionnalité est assortie de contrôles clairs en matière de protection de la vie privée. Il a précisé que la récente décision de Google de ne plus demander à Chrome Sync d'accéder aux informations sauvegardées n'était pas liée à ce procès.
Cette situation met en évidence la tension permanente entre les entreprises technologiques et le public au sujet de la confidentialité des données. Les gens sont de plus en plus conscients et préoccupés par ce qu'il advient de leurs données et par le contrôle qu'ils exercent réellement sur celles-ci. L'évolution de cette affaire pourrait inciter les entreprises comme Google à être encore plus transparentes et claires sur la manière dont elles traitent les données des utilisateurs et sur ce que ces derniers acceptent réellement lorsqu'ils cliquent sur "Accepter".
Source : La Cour d'appel des États-Unis pour le 9e circuit à San Francisco
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