Les enjeux sont considérables. Si l'accord n'est pas finalisé, plusieurs pays pourraient réintroduire leurs taxes sur les géants américains de la technologie, ce qui pourrait entraîner des droits de douane punitifs sur des milliards de dollars d'exportations américaines.
Les accords de statu quo, en vertu desquels les États-Unis avaient suspendu leurs représailles commerciales à l'encontre de sept pays (Autriche, Grande-Bretagne, France, Inde, Italie, Espagne et Turquie), ont expiré le 30 juin. Malgré cela, les États-Unis n'ont pas encore imposé de nouveaux droits de douane. Parmi les discussions en cours, les pays européens demandent l'assurance que les droits de douane américains sur des importations d'une valeur d'environ 2 milliards de dollars, telles que le champagne français et les sacs à main italiens, resteront suspendus pendant les négociations, y compris lors de la prochaine réunion du G20 à Rio de Janeiro.
Un document de l'Union européenne préparé pour le G20 souligne que la finalisation de l'accord fiscal international est une « priorité absolue ». Il suggère que le G20 encourage les pays participants à conclure les discussions sur tous les aspects du premier pilier, en vue de signer la convention multilatérale d'ici la fin de l'été et de la ratifier dès que possible.
En juillet, le Canada est devenu le huitième pays à imposer une taxe unilatérale sur les services numériques. La ministre des finances, Chrystia Freeland, a justifié cette décision en déclarant qu'il n'était « tout simplement pas raisonnable » pour le Canada de retarder indéfiniment ses mesures après l'expiration du délai du 30 juin sans accord sur le premier pilier.
Les États-Unis soutiennent que ces taxes sont discriminatoires à l'égard de leurs entreprises technologiques. « Le Trésor américain continue de s'opposer à toutes les mesures fiscales discriminatoires à l'égard des entreprises américaines », a déclaré un porte-parole du Trésor américain. Le porte-parole a exhorté les pays à finaliser l'accord sur le premier pilier, et le bureau du représentant américain au commerce a souligné que les négociations de l'OCDE/G20 sont la meilleure façon de relever les défis posés par l'économie numérique.
Lors d'une réunion du G7 sur les finances en mai, la secrétaire au Trésor Janet Yellen a souligné que l'Inde et la Chine constituaient des obstacles à la finalisation du mécanisme de prix de transfert du « montant B ». Ce mécanisme vise à apporter une certitude fiscale à des milliers d'entreprises dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 20 milliards de dollars, grâce à une méthode normalisée de calcul des obligations fiscales.
Lors de la réunion du G20, Mme Yellen sera également confrontée à des questions concernant la continuité des engagements politiques des États-Unis, en particulier à la lumière de la décision du président Joe Biden de mettre fin à sa campagne de réélection et des préoccupations concernant un retour potentiel de Donald Trump à la Maison Blanche.
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