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Tucker Carlson demande à Sam Altman si un ancien employé d'OpenAI a été « assassiné sur vos ordres »
Suchir Balaji est devenu une épine dans le pied de l'entreprise lorsqu'il s'est érigé en lanceur d'alerte

Le , par Stéphane le calme

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Tucker Carlson demande à Sam Altman si un ancien employé d'OpenAI a été « assassiné sur vos ordres »,
Suchir Balaji est devenu une épine dans le pied de l'entreprise lorsqu'il a commencé à dénoncer son utilisation d’œuvres protégées

L’interview choc de Tucker Carlson avec Sam Altman, PDG d’OpenAI, a remis sur le devant de la scène le décès mystérieux de Suchir Balaji, ancien chercheur de l’entreprise. Officiellement classée comme un suicide, la mort du jeune homme est devenue le cœur d’une bataille de récits où s’entremêlent accusations de la famille, soupçons relayés par Elon Musk, et défense ferme mais troublée du patron d’OpenAI. Au-delà de l’affaire elle-même, c’est tout un climat de méfiance envers les géants de l’intelligence artificielle qui s’exprime.

Suchir Balajin avait dénoncé l'utilisation par OpenAI d'œuvres protégées par le droit d'auteur pour entraîner son modèle d'intelligence artificielle ChatGPT, dans une interview publiée en octobre par le New York Times. Outre les problèmes juridiques liés à la consommation de matériel protégé par des droits d'auteur, Balaji a déclaré au Times qu'il ne s'agissait pas non plus d'un « modèle durable pour l'écosystème de l'internet dans son ensemble ».

Dans une série d'entretiens, Suchir Balaji a expliqué à Cade Metz, journaliste du New York Times spécialisé dans les technologies, qu'il pensait qu'OpenAI causerait plus de tort que de bien à la société, et il a expliqué que la startup violait les lois sur le droit d'auteur en se fondant sur sa propre compréhension de la manière dont ses modèles sont formés. Cade Metz a publié son article en octobre 2024, ce qui a ravivé les critiques de longue date contre OpenAI.

Le même jour, Suchir Balaji a mis en ligne un essai détaillé sur son site Web personnel, expliquant qu'OpenAI enfreignait les lois sur l'utilisation équitable. Il a également déclaré à l'Associated Press qu'il essaierait de témoigner dans les affaires de violation de droits d'auteur les plus sérieuses contre OpenAI.

Il a ajouté qu'il considérait le procès intenté par le New York Times comme « le plus sérieux ». Les avocats du Times l'ont cité dans un dossier déposé au tribunal le 18 novembre 2024 comme quelqu'un qui pourrait avoir des « documents uniques et pertinents » démontrant la violation délibérée du droit d'auteur par OpenAI.

Le 26 novembre, deux jours avant Thanksgiving, Balaji a été retrouvé mort dans son appartement de Buchanan Street. Le médecin légiste a conclu à un suicide et la police de San Francisco a déclaré qu'il n'y avait « aucune preuve d'acte criminel ».

La mère de Balaji, Poornima Ramarao, qui vit dans la région de la baie, a déclaré au Bay Area News Group qu'elle et son mari « exigent une enquête approfondie » sur la mort de leur fils. Ils ne croient pas qu'il se serait suicidé et affirment que rien dans son état mental ne laissait présager une telle éventualité. « Personne ne croit qu'il aurait pu faire cela », a déclaré madame Ramarao au groupe de presse. La mère explique que son mari et elle avaient parlé à leur fils pour la dernière fois le 22 novembre, lors d'un appel téléphonique de 10 minutes au cours duquel il n'avait rien indiqué de grave. Il avait dit qu'il sortait pour aller dîner.


Suchir Balaji et sa maman, Poornima Ramarao

Des circonstances troubles poussent les parents à demander l'ouverture d'une enquête par le FBI, soupçonnant un acte criminel

En 2020, il est allé travailler pour OpenAI, estimant que l'engagement de l'entreprise à fonctionner comme une organisation à but non lucratif était admirable, selon sa mère. Son opinion sur l'entreprise s'est détériorée en 2022, alors qu'il était chargé de recueillir des données sur Internet pour le programme GPT-4 de l'entreprise, a rapporté le New York Times. Ce programme analysait le texte de la quasi-totalité de l'internet afin d'entraîner son programme d'intelligence artificielle.

Madame Ramarao a déclaré qu'elle n'était pas au courant de la décision de son fils d'exprimer publiquement ses inquiétudes au sujet d'OpenAI jusqu'à ce que le journal publie son interview. Si elle s'est immédiatement inquiétée de sa décision (allant jusqu'à lui demander de consulter un avocat spécialisé dans les droits d'auteur) elle s'est également déclarée fière du courage de son fils.

Il n'a cessé de m'assurer : « Maman, je ne fais rien de mal, va voir l'article. Je dis simplement, à mon avis, qu'il n'y a rien de mal là-dedans », a déclaré madame Ramarao, elle-même ancienne employée de Microsoft qui a travaillé sur son programme de cloud computing Azure. « Je l'ai soutenu. Je ne l'ai pas critiqué. Je lui ai dit : « Je suis fière de toi, parce que tu as tes propres opinions et que tu sais ce qui est bien et ce qui est mal ».

Les parents de Suchir Balaji soupçonnent un acte criminel et ont demandé l'ouverture d'une enquête par le FBI. Dans la vidéo, le père de l'ingénieur, Balagi Ramamurthy, déclare : « j'ai été la dernière personne à lui parler. Il était plus heureux, pas déprimé ou quoi que ce soit d'autre. Et c'était la semaine de son anniversaire ». Sa mère, Poornima Ramarao, prend ensuite la parole et affirme : « il avait prévu de nous voir en janvier [2025]. C'est la dernière conversation téléphonique qu'il a eue avec quelqu'un. Il est entré dans son appartement et n'en est jamais ressorti ».

[TWITTER]<blockquote class="twitter-tweet" data-media-max-width="560"><p lang="en" dir="ltr">NEW: Parents of OpenAI whistleblower hire private investigator after their son allegedly took his own life, suggest their son was killed.<br><br>The parents of 26-year-old Suchir Balaji say their son had plans to see them in January, claim there were "signs of a fight."<br><br>"I was the… <a href="https://t.co/QNAs6fiEjs">pic.twitter.com/QNAs6fiEjs</a></p>— Collin Rugg (@CollinRugg) <a href="https://twitter.com/CollinRugg/status/1873444134197055693?ref_src=twsrc%5Etfw">December 29, 2024</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script> [/TWITTER]

Tucker Carlson met Sam Altman sur la sellette

C’est dans ce climat électrique que Tucker Carlson, figure médiatique américaine connue pour ses interviews sans concessions, a invité Sam Altman à répondre directement aux accusations. Il a évoqué sa croyance en une théorie selon laquelle l'ancien chercheur d'OpenAI Suchir Balaji aurait « sans aucun doute été assassiné ».

Carlson a expliqué sans détour les raisons qui le poussent à croire à cette théorie, affirmant que « la mère [de Balji] prétend qu'il a été assassiné sur vos ordres ». Altman, visiblement mal à l'aise, a réfuté implicitement en choisissant de s'appuyer sur la version officielle. Il a évoqué les rapports de police et leurs conclusions après enquête, puis a remarqué : « Je trouve étrange et triste de débattre de cela, et devoir me défendre me semble complètement fou, et vous m'accusez un peu », même si Carlson nie l'avoir fait. Il a répété que « rien ne prouve un meurtre » et que la mort de Balaji est « une tragédie personnelle, pas une conspiration ».

Ses réponses, parfois indirectes, ont laissé place à l’interprétation. Au lieu de nier frontalement l’accusation, Altman a semblé se retrancher derrière les enquêtes officielles, ce qui, pour ses critiques, entretient plus qu’il n’éteint la controverse.

La mère de Balaji a déclaré qu'elle pensait qu'il avait été assassiné au profit d'OpenAI et d'autres entreprises spécialisées dans l'intelligence artificielle, invoquant l'absence de lettre et les conclusions des experts qu'elle a engagés. Elle est apparue dans l'émission de Carlson plus tôt cette année, dans un épisode intitulé « La mère du lanceur d'alerte d'OpenAI probablement assassiné révèle tout et demande l'ouverture d'une enquête sur Sam Altman ». Depuis la mort de Balaji, son point de vue a été relayé par Elon Musk et de nombreuses personnes de son entourage, ainsi que par plusieurs élus.


Rendez-vous à 34:28

Carlson : « ... Je pense qu'il a clairement été assassiné... Il y avait bien sûr des traces de lutte. Les câbles de la caméra de surveillance avaient été coupés. Il venait de commander un repas à emporter, il revenait de vacances avec ses amis sur l'île de Catalina. Rien n'indiquait qu'il était suicidaire. Il n'avait laissé aucune lettre et ne montrait aucun signe particulier. Il venait de parler à un membre de sa famille au téléphone.

Et puis on l'a retrouvé mort, avec du sang dans plusieurs pièces. C'est impossible. Il semble évident qu'il a été assassiné. En avez-vous parlé aux autorités ? »

Altman : Je n'en ai pas parlé aux autorités.

Carlson : « Euh, et sa mère affirme qu'il a été assassiné sur vos ordres. »

Altman : « Vous croyez ça ? »

Carlson : « Je... Je, eh bien, je pose la question. »

Altman : « Je veux dire... vous venez de le dire, alors y croyez-vous ?

Carlson : « Je pense que cela vaut la peine d'être examiné. Et je ne... Je veux dire, si un type accuse votre entreprise d'avoir commis des crimes, je n'ai aucune idée si c'est vrai ou non, bien sûr. Et puis on le retrouve mort, et il y a des signes de lutte. Je... Je ne pense pas qu'il faille écarter cette hypothèse... Je ne pense pas qu'on doive dire, eh bien, il s'est suicidé alors qu'il n'y a aucune preuve que ce type était dépressif. Hum, je pense... et s'il était votre ami, je pense qu'il aurait voulu parler à sa mère ou...

Altman : « Je lui ai proposé, mais elle n'a pas voulu.

Carlson : « Alors, pensez-vous que lorsque les gens regardent cela et se disent que c'est possible, cela reflète leurs inquiétudes quant à ce qui se passe ici ? Comme si les gens avaient peur que ce soit comme... »

Altman : « Je n'ai pas donné beaucoup d'interviews où j'ai été accusé de... »

Carlson : « Oh, je ne vous accuse pas du tout. Je dis simplement que c'est ce que dit sa mère. »

Elon Musk, amplificateur des soupçons

L’affaire n’aurait sans doute pas pris une telle ampleur sans l’intervention d’Elon Musk. Le patron de Tesla et de X (ex-Twitter), rival assumé d’OpenAI depuis son départ houleux de l’organisation, a publiquement soutenu les doutes de la famille. Dans plusieurs messages, il a relayé l’idée que Balaji « n’a pas mis fin à ses jours » mais a été « assassiné ».

Dans un contexte où Musk mène une bataille personnelle et juridique contre OpenAI — qu’il accuse d’avoir trahi sa mission initiale d’organisation à but non lucratif — son intervention a donné une caisse de résonance mondiale à des soupçons jusque-là cantonnés à des cercles restreints.

Un climat d’hostilité croissante autour d’OpenAI

La mort de Balaji survient dans un moment où OpenAI cristallise déjà de nombreuses critiques. Accusée de manque de transparence, de dérives monopolistiques, et d’avoir bâti ses modèles sur des données collectées sans consentement clair, la société est régulièrement ciblée par des procès d’auteurs, d’éditeurs et d’artistes.

Suchir Balaji lui-même s’était montré critique sur la gestion des droits d’auteur par OpenAI, ce qui alimente aujourd’hui la thèse d’un conflit interne. Pour ses soutiens, il aurait pu être un lanceur d’alerte gênant, porteur d’informations compromettantes sur l’utilisation massive d’œuvres protégées pour entraîner des IA génératives comme GPT ou DALL-E.

Cette dimension « lanceur d’alerte » rend sa mort particulièrement explosive. Car si l’on venait à démontrer que ses critiques étaient fondées, la responsabilité morale — voire juridique — d’OpenAI en serait renforcée.

Sources : vidéo de l'interview dans le texte, Suchir Balaji

Et vous ?

Quel est votre avis sur le sujet ? Penchez-vous plus du côté des propos de la famille et de Carlson qui pense à un acte criminel, ou de ceux de Sam Altman et des autorités qui évoquent un suicide ?

Jusqu’où faut-il aller dans la transparence quand un décès touche un employé d’une entreprise au cœur des enjeux mondiaux de l’IA ?

Les lanceurs d’alerte dans le secteur technologique sont-ils suffisamment protégés face aux pressions internes et aux intérêts colossaux en jeu ?

Peut-on reprocher aux médias et aux figures publiques comme Tucker Carlson ou Elon Musk d’alimenter le doute, ou jouent-ils un rôle nécessaire de contre-pouvoir ?

Comment restaurer la confiance dans les entreprises d’IA si chaque drame personnel devient un terrain fertile pour les théories du complot ?

Le cas Balaji est-il un simple épisode isolé ou le symptôme d’un malaise plus profond dans la gouvernance et la culture des géants de la tech ?
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Le 16/09/2025 à 23:19
Est-ce qu'on imagine une seule seconde un journaliste français osé poser une telle question ?
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