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Ministre danois de la Justice : « nous devons rompre avec l'idée erronée selon laquelle tout le monde a le droit, au nom de la liberté civile, de communiquer via des services de messagerie chiffrée »

Le , par Mathis Lucas

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La surveillance des communications privées continue d'être une obsession pour les politiques en Europe. Peter Hummelgaard, ministre danois de la Justice et principal architecte de la proposition actuelle relative au contrôle des chats, estime que l'accès aux services de messagerie chiffrée ne relève pas des droits fondamentaux. Ce qui signifie que l’État pourrait en limiter l’accès si nécessaire. Le Danemark est un fervent partisan du scan d'images et du contrôle des chats pour détecter les contenus pédopornographiques. Le pays scandinave veut casser efficacement le chiffrement en ligne et pousse pour l'adoption de loi controversée Chat Control de l'UE.

L'Union européenne tente agressivement de briser le chiffrement en ligne. Une proposition largement controversée vise à obliger les fournisseurs de services de courrier électronique, de chat et de messagerie à rechercher automatiquement des contenus suspects dans tous les chats, messages et courriels privés, de manière générale et sans distinction. L'objectif : lutter contre les abus sexuels des enfants en ligne. Mais les coulisses suscitent des craintes.

Le résultat est une surveillance généralisée en temps réel et entièrement automatisé des communications privées. Cela sonne le glas de la confidentialité de la correspondance numérique. Mais les politiques et les bureaucrates de la Commission européenne font pression pour faire passer la loi. Peter Hummelgaard, ministre danois de la Justice, est de ceux-là. Architecte principal de la proposition relative au contrôle des échanges, a récemment déclaré :

« Nous devons rompre avec l'idée totalement erronée selon laquelle tout le monde a le droit, au nom de la liberté civile, de communiquer via des services de messagerie chiffrée ». Ces propos audacieux ont provoqué une onde de choc dans la communauté des défenseurs des libertés civiles et des droits numériques. Cette proposition souligne une tension croissante entre les priorités des forces de l'ordre et les droits individuels à la vie privée en Europe.

L'érosion du droit fondamental à la vie privée en ligne

La proposition défendue par Peter Hummelgaard vise à rendre obligatoire le contrôle des messages privés à la recherche de contenus illégaux, ce qui compromettrait efficacement le chiffrement de bout en bout sur des plateformes telles que WhatsApp, Signal et Telegram. Peter Hummelgaard et les partisans de la proposition soutiennent que cette législation est « essentielle » pour lutter contre les contenus pédopornographiques et le crime organisé.

https://youtu.be/xPC56I1nLH0

La vision de Peter Hummelgaard positionne la vie privée non pas comme un droit inhérent, mais comme un privilège qui peut être restreint pour des raisons de sécurité. Si elle était largement adoptée, cette perspective pourrait normaliser la surveillance de masse, obligeant les entreprises technologiques à mettre en place des portes dérobées ou des systèmes de scan côté client qui inspectent préventivement les messages avant leur chiffrement.

Mais les détracteurs affirment qu'elle risque de compromettre les protections fondamentales offertes par le chiffrement dans un monde numérique de plus en plus surveillé. De telles mesures ont des implications profondes pour les groupes vulnérables dont la sécurité dépend de communications sécurisées.

Les journalistes travaillant dans des régimes répressifs, par exemple, comptent sur des messageries chiffrées pour protéger leurs sources et partager des informations sensibles sans craindre d'être interceptés. En Europe de l'Est ou au Moyen-Orient, où la surveillance étatique est omniprésente, des outils tels que Signal ont été des bouées de sauvetage, permettant aux journalistes de dénoncer la corruption et les violations des droits de l'homme.

Sans un chiffrement solide, ces professionnels et ces lanceurs d'alerte sont exposés à des risques accrus de représailles, d'arrestation ou pires encore, comme en témoignent de nombreux cas documentés par des organisations telles que le Comité pour la protection des journalistes.

Les militants dépendent aussi du chiffrement privé pour organiser des manifestations, partager des stratégies et échapper à la répression autoritaire. Des mouvements prodémocratie à Hong Kong aux campagnes environnementales en Amérique latine, la messagerie chiffrée a permis aux dissidents de se coordonner en toute sécurité. Le discours de Peter Hummelgaard alimente les craintes de mesures qui pourraient réduire ces voix au silence.

Les experts alertent sur un recul des libertés civiles

Pour illustrer les défis éthiques liés au refus du droit à la communication chiffrée, considérez cela comme similaire à la possession d'un coffre-fort personnel. Tout comme les individus ont le droit de stocker en toute sécurité leurs effets personnels (ou même des articles potentiellement illicites) sans fournir aux autorités une clé universelle, ils devraient également pouvoir communiquer en privé sans que le gouvernement y ait accès par défaut.

Un coffre-fort peut parfois cacher des objets de contrebande, mais la société n'impose pas que tous les coffres-forts soient équipés d'une porte dérobée pour la police ; au contraire, les forces de l'ordre obtiennent des mandats pour des enquêtes spécifiques. Ce qui permet de traiter chaque cas séparément.

Pourquoi alors les communications numériques devraient-elles être traitées différemment ? Peter Hummelgaard s'oppose au chiffrement grand public, ce qui suscite l'inquiétude des défenseurs de la vie privée. Selon les experts, accorder aux autorités un accès illimité aux messages de tout le monde parce qu'une minorité utiliserait le chiffrement à des fins illégales revient à fouiller préventivement chaque maison pour attraper quelques voleurs.

Cette approche viole non seulement les principes de proportionnalité, mais crée également un dangereux précédent d'abus, où les gouvernements pourraient surveiller leurs opposants politiques ou réprimer la dissidence sous le prétexte de la prévention de la criminalité ou de protection des enfants en ligne.

La réaction négative de l'industrie technologique met en évidence les risques liés à la confidentialité. Les experts avertissent qu'un affaiblissement du chiffrement pourrait exposer des données sensibles aux pirates informatiques et aux adversaires étrangers. Pour les journalistes et les militants, l'enjeu est une question de vie ou de mort : dans les contextes autoritaires, un seul message intercepté peut conduire à l'emprisonnement ou à la violence.

Bruxelles et la tentation de la surveillance de masse

À Bruxelles, la Commission européenne, la présidence danoise et les États membres tentent, une fois de plus, de relancer le contrôle des chats qui permettrait de briser le chiffrement en ligne au nom de la lutte contre les contenus pédopornographiques. Cette fois-ci, c'est le Danemark, farouche défenseur de cette proposition, qui assure la présidence tournante du Conseil européen du 1er juillet jusqu'à la fin de 2025, qui prendra la tête de ce projet.

Les rapports sur le sujet font état de ce que de nombreux pays qui y étaient opposés en 2024 sont désormais indécis avant un nouveau vote au mois d’octobre 2025. La France fait partie des pays en faveur de l’adoption de ce projet de loi qui signifie la fin des communications privées dans l’espace européen.

Les implications de l’entrée en vigueur du projet de loi Chat Control 2.0

[LIST][*]toutes vos discussions par messageries instantanées ou par courriel seront automatiquement scannées pour trouver des contenus douteux. Rien ne pourra être confidentiel ou secret. Il n’y aura pas besoin d’une décision d’un tribunal pour scanner vos messages : ce sera fait systématiquement et automatiquement ;[*]si un algorithme classe le contenu de votre message comme douteux, vos photos privées ou intimes pourront être visionnées par le personnel et les sous-traitants d’entreprises internationales ou directement par les services de police. Toutes vos photos de nu peuvent être visionnées par des gens que vous ne connaissez pas et possiblement être mises entre de mauvaises mains ;[*]les flirts et les sextos peuvent être lus par le personnel et les sous-traitants d’entreprises internationales et par les autorités policières, car les filtres de reconnaissance de texte recherchant de la « corruption de mineurs » signalent souvent à tort les conversations intimes ;[*]vous pouvez être faussement dénoncé et faire l’objet d’une enquête pour diffusion présumée de matériel pédopornographique. Les algorithmes d’analyse de messageries sont connus pour signaler des photos de vacances tout à fait légales d’enfants sur une plage, par exemple. Selon les autorités de la police fédérale suisse, 80 % des signalements générés par des machines s’avèrent sans fondement. De même, en Irlande, seuls 20 % des signalements NCMEC reçus en 2020 ont été confirmés comme étant réellement des « documents relatifs à la maltraitance d’enfants ». En Allemagne, près de 40 % des procédures d’enquête criminelle ouvertes pour pédopornographie visent des mineurs ;[*]durant votre prochain voyage à l’étranger, attendez-vous à avoir des problèmes. Des signalements automatiques sur vos communications peuvent avoir été transférés à d’autres pays, comme les États-Unis d’Amérique où la protection des données personnelles n’existe pas ;[*]les services de renseignement et les hackers pourront espionner vos communications privées. Si le chiffrement des applications de communication est supprimé pour permettre l’analyse de vos messages, la porte sera alors ouverte à quiconque en aura les moyens techniques de lire vos échanges ;[*]ce n’est que le début. Une fois la technologie d’analyse de messagerie établie, il devient très facile de l’utiliser à d’autres fins. Et qui garantit que ces machines à incriminer ne seront pas utilisées à l’avenir sur nos smartphones et nos ordinateurs portables ? ;[*]vous ne pourrez plus créer d’email ou de comptes anonymes sans présenter une pièce d’identité ou une photo de votre visage, vous rendant identifiable et vulnérable à des fuites de données. Cela limite par exemple les conversations sensibles liées à la sexualité, la communication de contenu anonyme (ex. : lanceurs d’alertes), ainsi que les activités politiques ;[*]si vous avez moins de 18 ans...[/*]
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Avatar de Artaeus
Nouveau Candidat au Club https://www.developpez.com
Le 01/10/2025 à 17:37
C'est un dangereux projet de surveillance globale mettant en danger tout les citoyens :
Aussi bien pour les fuites de données qui se produiront, ou même le risque de détournement à d'autres fins.

Combien de temps faudra-t-il avant qu'une simple critique de gouvernement (fondée ou non) soit considéré comme "abusif" ?
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Avatar de popo
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 02/10/2025 à 9:38
On a qu'à faire un test à petite échelle.
On donne à la population un libre accès aux communications de tous les membres du conseil de l'UE pendant un an.
On verra bien si, après ce petit test, leurs seigneuries pensent toujours que c'est une bonne idée.
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Avatar de Ryu2000
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 16/09/2025 à 15:03
Citation Envoyé par Mathis Lucas Voir le message
« Nous devons rompre avec l'idée totalement erronée selon laquelle tout le monde a le droit, au nom de la liberté civile, de communiquer via des services de messagerie chiffrée ». Ces propos audacieux ont provoqué une onde de choc dans la communauté des défenseurs des libertés civiles et des droits numériques. Cette proposition souligne une tension croissante entre les priorités des forces de l'ordre et les droits individuels à la vie privée en Europe.
En principe il y a une histoire de vie privée, ça va être quoi la suite, un service de l'UE va ouvrir toutes les lettres que l'on reçoit ?

Il ne faut pas oublier la hiérarchie des choses.
Le plus important c'est qu'on ne doit pas donner au pouvoir le moyen de surveiller tout ce qu'on dit.
Parce que si une personne de ce genre prend le pouvoir, il va y avoir une surveillance totale et des exécutions pour toute critique.
- Joseph Staline
- Mao Zedong
- Fidel Castro
- Nicolae Ceaușescu

Les dissidents étaient exécutés ou emprisonnés sous Fidel Castro.
Si on laisse l'UE faire, au bout d'un temps les gens critique envers l'UE seront envoyés dans des camps de concentration.

Ils sont sympas avec leur histoire de lutte contre le contenu pédopornographiques, mais tant que je ne verrais pas un gros réseaux avec des ministres et des riches être condamné par la justice, je n'y croirai pas.
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Avatar de totozor
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 02/10/2025 à 9:46
Citation Envoyé par popo Voir le message
On a qu'à faire un test à petite échelle.
On donne à la population un libre accès aux communications de tous les membres du conseil de l'UE pendant un an.
On verra bien si, après ce petit test, leurs seigneuries pensent toujours que c'est une bonne idée.
Notamment les dickpics, ou les messages de chantage sexuel.
Certains ont plus de choses à cacher que moi - mais ils se pensent au dessus de tout ça.
4  0 
Avatar de SimonKenoby
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 17/09/2025 à 8:21
Les honnêtes citoyens verront leurs conversations lues, tandis que les criminels utiliseront PGP pour chiffrer leurs messages avant de les envoyer par SMS. La police sera de toute façon incapable de lire les messages.

Ou ils hebergeront leur propre messagerie tel que Matrix dans un pays tier.
3  0 
Avatar de popo
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 17/09/2025 à 10:12
Je ne sais pas comment ça se passe chez les danois mais en France l'article 9 du code civil est le suivant :
Citation Envoyé par Code Civil, article 9
Chacun a droit au respect de sa vie privée.

Les juges peuvent, sans préjudice de la réparation du dommage subi, prescrire toutes mesures, telles que séquestre, saisie et autres, propres à empêcher ou faire cesser une atteinte à l'intimité de la vie privée : ces mesures peuvent, s'il y a urgence, être ordonnées en référé.
https://www.legifrance.gouv.fr/codes...TI000006419288
3  0 
Avatar de marsupial
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 10/10/2025 à 16:06
L'opposition de l'Allemagne a fait retirer de l'ordre du jour du Conseil européen le vote sur l'adoption de cette loi inique. source Ziff Davis de ce jour

Heureusement que les allemands sont là. A noter que le vote est juste repoussé à une date ultérieur. Donc restons vigilant.
2  0 
Avatar de Ryu2000
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 17/09/2025 à 12:31
Citation Envoyé par SimonKenoby Voir le message
tandis que les criminels
Exactement.
La surveillance de masse de l'UE permettra peut-être d'attraper des gens en bas de la pyramide.
Peut-être que des gens qui partagent du contenu pédopornographique seront condamné, mais ceux qui produisent le contenu ne se feront jamais prendre.

Il y a des gens qui achètent des enfants, qui les films en train de se faire violer, quand l'enfant est trop usé il se fait assassiner (peut-être sacrifice sataniste).
Ce serait bien de stopper l'intégralité du réseau et pas seulement le personne qui est payé pour capturer et vendre des enfants.

Citation Envoyé par Alex Voir le message
En outre, 57 % estiment que les restrictions d'âge « sont déjà trop faciles à contourner » et « ne sont pas adaptées à leur objectif ». 35 % déclarent avoir vu des restrictions d'âge pour des contenus « adaptés au travail » (non préjudiciables et pas réservés aux adultes). D'autre part, 32 % déclarent consulter régulièrement sur Internet des contenus pour adultes qui devraient être restreints mais ne le sont pas.
La première chose a faire c'est de ne pas donner de smartphone ou de tablette à un enfant. (un PC de bureau familial, ça va)
Il parait que maintenant ça commence en CM2...
Donc là il faudra dire a votre petite fille "J'en ai rien à foutre que toutes tes collègues de CM2 aient un smartphone, t'en auras pas".
Il y aurait moyen de lui donner un téléphone sans appareil photo, sans wifi, sans données mobile, mais même ça c'est déjà trop à cet âge.

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Bon après il y a peut-être moyen d'installer des protections parentales sur les appareils, mais tous les parents n'ont pas le courage de se renseigner pour le faire.
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Avatar de popo
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 17/09/2025 à 16:48
Citation Envoyé par Alex Voir le message
Il est intéressant de noter que 69 % des personnes âgées de 25 à 34 ans, qui sont généralement les plus familiarisées avec le numérique et l'IA, sont celles qui lui font le plus confiance.
Personnellement, je serais moins catégorique là dessus.
Ce n'est pas parce que la majorité des personnes en 25 et 34 ans savent utiliser une IA qu'ils savent comment ça marche.
Il me semble même avoir vu passer une étude sur ce forum qui disait justement que ceux qui savent comment ça marche on tendance à moins l'utiliser par manque de confiance dû aux hallucinations.
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Avatar de Artaeus
Nouveau Candidat au Club https://www.developpez.com
Le 19/09/2025 à 11:59
Il faut supprimer toutes ces lois et revenir à l'Internet libre des années 2010.
Il va se produire exactement la même chose que la censure DNS il y a 10 ans, ça va déborder sur tout et n'importe quoi.

L'excès de normes et de lois tue la concurrence, les libertés et la sécurité des utilisateurs.
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