
Lors d'un récent point de presse à la Maison Blanche, Donald Trump s'est vanté de son « influence » dans le monde et plus particulièrement en Europe. Il a déclaré aux journalistes que certains dirigeants européens voyaient en lui une sorte de « président de l’Europe » tant son influence est importante sur le Vieux continent : « ils respectent votre président au point de m’appeler en plaisantant le président de l’Europe ». Il a ajouté que c'est un honneur.
Donald Trump faisait allusion aux dirigeants européens rassemblés le 18 août 2025 à Washington pour évoquer la situation en Ukraine et le soutien des États-Unis dans la guerre contre la Russie. Il y avait, entre autres, le président français Emmanuel Macron, Keir Starmer, Premier ministre britannique, Friedrich Merz, Chancelier allemand, ou encore Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Donald Trump estime être le maître du jeu.
Au-delà de cela, Donald Trump affectionne surtout les termes flatteurs et est connu pour ses attaques contre la presse critique. Peu après son entrée en fonction, Donald Trump a mis en œuvre de nombreux changements médiatiques qui ont affecté le pool de presse de la Maison Blanche et l'accès à celle-ci.
Le président américain Donald Trump a toujours entretenu une relation conflictuelle avec la presse américaine. Son premier mandat à la Maison Blanche a été marqué par des attaques répétées contre la presse qu'il accusait de diffuser des informations fausses ou trompeuses. Son second mandat connaît également des conflits similaires avec les institutions et les pratiques médiatiques. Cette fois-ci, il tente de se débarrasser des médias critiques à son égard.
Des voix s'élèvent contre ce qu'elles considèrent comme de la censure étatique
Les attaques de Donald Trump contre la presse ont suscité des inquiétudes parmi certains acteurs du secteur, qui craignent que l'accès à des informations véridiques ne devienne de plus en plus difficile à mesure que les accréditations sont révoquées et que les médias trop favorables à Donald Trump ne fournissent pas une couverture complète et impartiale. Lors des points de presse, il discrédite régulièrement certains médias en les appelant « fake news ».
Dans un message publié le 24 août sur son réseau social Truth Social, Donald Trump a déclaré : « malgré une très grande popularité et, selon beaucoup, l'un des meilleurs huit mois de l'histoire présidentielle, ABC et NBC FAKE NEWS, deux des chaînes les plus mauvaises et les plus partiales de l'histoire, me donnent 97 % de MAUVAISES NOUVELLES ». Selon le président américain, ces médias devraient être sanctionnés, voire perdre leurs accréditations.
« SI C'EST LE CAS, ILS NE SONT QU'UN BRAS DU PARTI DÉMOCRATE ET DEVRAIENT, SELON BEAUCOUP, VOIR LEUR LICENCE RÉVOQUÉE PAR LA FCC. Je serais tout à fait favorable à cela, car ils sont tellement partiaux et mensongers qu'ils constituent une véritable menace pour notre démocratie !!! », a-t-il ajouté.
On ne sait pas s'il réagissait à une couverture particulière des chaînes. Dans une deuxième publication, il a demandé pourquoi les deux médias ne payaient pas des millions de dollars par an en droits de licence : « ils devraient perdre leur licence pour leur couverture injuste des républicains ou des conservateurs, mais au minimum, ils devraient payer TRÈS cher pour avoir le privilège d'utiliser les ondes les plus précieuses, partout et à tout moment !!! ».
L'Association des correspondants de la Maison Blanche a déclaré dans un communiqué publié le 25 février 2025 en réaction aux changements apportés par la Maison Blanche concernant l'accès de certains journalistes : « dans un pays libre, les dirigeants ne doivent pas pouvoir choisir leur propre corps de presse ».
Le président de la FCC soutient la guerre de Donald Trump contre les médias
Le président de la Commission fédérale des communications (FCC), Brendan Carr, a clairement indiqué qu'il soutient les combats de Donald Trump contre les chaînes de télévision. Par exemple, la FCC a exercé une influence sur le radiodiffuseur CBS, car Paramount et Skydance étaient impatients de finaliser leur fusion. Ils ont accepté une condition de fusion exigeant la nomination d'un médiateur, que Brendan Carr a qualifié de « contrôleur de partialité ».
Paramount faisait également l'objet d'un procès intenté par Trump, qui affirmait que l'émission 60 Minutes avait manipulé de manière trompeuse une interview préélectorale avec Kamala Harris. (Paramount Global est le groupe qui détient CBS.) CBS a publié des transcriptions et des vidéos non éditées qui réfutaient les affirmations de Donald Trump, mais a choisi de conclure un accord avec le président, qualifié de corruption par les démocrates du Congrès.
La FCC et Paramount ont tous deux nié que l'accord à 16 millions de dollars ait un quelconque lien avec l'examen de la fusion. Cependant, l'accord avec Donald Trump a été rapidement suivi de l'approbation de la fusion par le régulateur américain. Mais ce n'est pas tout, Donald Trump a également obtenu précédemment un accord à 15 millions de dollars avec ABC pour des déclarations mensongères faites à l'antenne par le journaliste George Stephanopoulos.

Trump accusé d'utiliser la FCC comme une arme contre les médias critiques
La révocation d'une licence est beaucoup plus compliquée que Donald Trump ne le laisse entendre. La FCC ne délivre pas directement de licences à des chaînes telles que CBS, NBC ou ABC. La FCC a le pouvoir de délivrer des licences aux stations de radiodiffusion, même si bon nombre de ces stations appartiennent à de grands réseaux et sont exploitées par ceux-ci. Selon les experts, révoquer une licence en cours de validité est très difficile sur le plan juridique.
Certains acteurs du secteur décrivent cela comme pratiquement impossible. La FCC peut révoquer une licence lorsqu'elle doit être renouvelée, mais aucune licence de chaîne de télévision ne doit être renouvelée avant 2028. Anna Gomez, commissaire de la FCC et seule démocrate de la commission, a mis en garde contre le risque que le pouvoir d'octroi de licences de la FCC soit « utilisé comme une arme pour restreindre la liberté de la presse » dans le pays.

L'implication de Donald Trump dans le secteur privé suscite des préoccupations
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump est activement intervenu dans les débats sur l'IA, les semiconducteurs et l'énergie. Il s'agit là de trois domaines stratégiques dans lesquels le pays lutte pour maintenir son leadership face à la concurrence de Chine. Donald Trump tente d'imposer le contrôle de l'État dans le domaine des semiconducteurs, notamment en prenant une participation de près de 10 % dans le fabricant de puces Intel en difficulté.
Mais derrière ce chiffre impressionnant, un détail change la perspective : ces fonds ne proviennent pas d’un nouveau plan d’investissement, mais de la conversion en actions de subventions déjà allouées dans le cadre de la loi CHIPS, votée sous Joe Biden, et du programme Secure Enclave. En pratique, Washington transforme donc en participation financière des aides qui avaient été promises à Intel la présidence précédente, mais pas encore versées.
L'administration Trump a présenté l'opération comme une « excellente affaire pour l’Amérique et pour Intel ». Dans un message publié sur son réseau social Truth Social, Donald Trump a écrit : « les États-Unis n'ont rien payé pour ces actions ». Ce geste marque une rupture avec la tradition américaine du « laisser-faire ». En effet, en dehors des périodes de crises financières, les États-Unis évitent habituellement d’entrer au capital d’entreprises privées.
Ici, le message est clair : les semiconducteurs sont considérés comme un actif stratégique, au même titre que l’énergie ou la défense. En ce qui concerne l'IA, Donald Trump a publié en juillet 2025 un plan d'action qui a été décrit par les critiques comme une croisade contre la réglementation dans le secteur....
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