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La commissaire britannique à l'enfance voudrait contraindre les fournisseurs de VPN à intégrer des mécanismes de vérification d'âge
Face à l'explosion des usages chez les mineurs pour contourner la loi

Le , par Stéphane le calme

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24  0 
La lutte pour la sécurité en ligne des enfants a pris un nouveau tournant, alors que des ministres sont sommés de s'attaquer à un problème croissant : l'utilisation des réseaux privés virtuels (VPN) par les mineurs pour contourner les mesures de vérification de l'âge et accéder à des contenus pornographiques. Cet appel à l'action intervient alors que les nouvelles lois sur la sécurité en ligne, censées protéger la jeunesse, semblent déjà mises à mal par la rapidité de l'évolution technologique.

Depuis l’entrée en vigueur le 25 juillet 2025 de la Online Safety Act, le Royaume-Uni est devenu un terrain d’expérimentation majeur pour les politiques de protection des mineurs face aux dangers du numérique. Cette loi, présentée par le gouvernement comme une avancée décisive en matière de régulation des contenus en ligne, impose notamment aux sites pornographiques de vérifier l’âge de leurs utilisateurs grâce à des systèmes d’identification stricts. Mais une faille inattendue remet déjà en question son efficacité : l’usage massif de VPN par les jeunes pour contourner les restrictions.

Il faut dire que ce n'est pas une surprise. Les experts s’accordaient sur un point : le système serait contourné. Les ados les plus technophiles savent déjà utiliser des VPN, des DNS chiffrés (DNS-over-HTTPS) ou même des navigateurs alternatifs pour simuler une connexion depuis l’étranger, où les règles ne s’appliquent pas. Cela pourrait favoriser l’utilisation de plateformes plus dangereuses, non régulées, voire illégales, hébergées hors du Royaume-Uni. Autrement dit, la loi pourrait déplacer le problème sans vraiment le résoudre.

La Online Safety Act : une promesse ambitieuse

Adoptée après des années de débats, la Online Safety Act vise à protéger les internautes, et en particulier les mineurs, de l’exposition à des contenus jugés nocifs : pornographie, incitation au suicide, troubles alimentaires, discours de haine, etc.

Finie l'époque des simples cases à cocher où l'utilisateur déclarait avoir plus de 18 ans. L’Ofcom, le régulateur britannique des communications, est chargé de veiller à l’application de la loi, avec la possibilité d’imposer des amendes colossales ou de bloquer purement et simplement les sites récalcitrants.

Aussi, l'Ofcom exige désormais des méthodes de vérification d'âge « hautement efficaces ». Les sites web ont une certaine liberté quant aux technologies qu'ils choisissent d'implémenter, mais elles doivent être robustes. Parmi les méthodes suggérées et en cours d'adoption, on trouve :
  • Vérification par carte de crédit/débit : Une vérification simple mais efficace, car les cartes de crédit ne sont généralement délivrées qu'aux adultes.
  • Estimation faciale de l'âge : Une technologie basée sur l'IA qui analyse une photo ou une vidéo en direct pour estimer l'âge de l'utilisateur, sans identifier la personne ni stocker de données personnelles.
  • Services d'identité numérique : Des portefeuilles d'identité numérique qui peuvent stocker et partager en toute sécurité des preuves d'âge vérifiées.
  • Vérification via les opérateurs de réseaux mobiles : Confirmation que le numéro de téléphone mobile de l'utilisateur n'est pas soumis à des filtres d'âge.
  • Vérification par pièce d'identité avec photo : Téléchargement d'une pièce d'identité (passeport, permis de conduire) qui est comparée à un selfie pour confirmer l'identité et l'âge.
  • Vérification par services bancaires ou adresses e-mail : Accès sécurisé à des informations bancaires ou analyse de l'utilisation de l'adresse e-mail sur d'autres services pour estimer l'âge.

L’objectif affiché : réduire drastiquement l’exposition précoce des enfants à des contenus pornographiques, dont de nombreuses études montrent qu’ils peuvent altérer la perception du consentement, la santé mentale ou encore les comportements sexuels.

Un succès initial… qui masque une fuite vers les VPN

Les premiers chiffres semblaient confirmer le bien-fondé de la loi. Le site Pornhub a vu son trafic britannique chuter de près de 47 % dans les deux semaines qui ont suivi la mise en place des restrictions. D’autres plateformes pour adultes ont rapporté des baisses similaires. Mais rapidement, les experts ont relevé une explosion de l’usage des VPN. Ces logiciels, qui permettent de masquer son adresse IP et de simuler une connexion depuis un autre pays, se sont imposés comme l’outil privilégié pour contourner les barrières nationales.

  • Proton VPN a vu ses inscriptions grimper de plus de 1 400 % en quelques heures au Royaume-Uni, propulsant l'application au sommet de l’App Store britannique.
  • NordVPN a enregistré une hausse de 1 000 % de ses ventes quotidiennes.
  • Sur Google Trends, les recherches associées aux mots-clés tels que Proton VPN ont connu un pic.
  • Les applications VPN trustent désormais les premières places du classement des téléchargements sur l’App Store.

En d’autres termes, la loi semble avoir déplacé le problème plutôt que de le résoudre.

« En essayant d'empêcher les enfants de voir des contenus préjudiciables en ligne, le gouvernement a peut-être poussé des centaines de milliers de personnes à adopter des outils qui rendent l'interception légale presque impossible », explique Graeme Stewart, responsable du secteur public chez Check Point. Selon lui, le gouvernement externalise l'application de la loi à des tiers qui ne rendent pas de comptes, ce qui n'offre aucune garantie de sécurité.

Ce comportement traduit une réalité simple : les internautes britanniques refusent de téléverser leurs pièces d’identité sur des plateformes de divertissement ou de médias sociaux. L'idée d'une interdiction totale des VPN a ensuite été évoquée, mais dans quelle mesure cela serait-il possible ? Le secrétaire à la technologie Peter Kyle a déclaré à Sky News qu'il va examiner « très attentivement » la manière dont les services VPN sont utilisés.


L’alerte de la commissaire à l'enfance

Face à ce constat, Dame Rachel de Souza, commissaire à l'enfance pour l’Angleterre, a lancé un avertissement clair à la BBC Newsnight : « Nous ne pouvons pas laisser les VPN devenir la porte d’entrée privilégiée des mineurs vers les contenus pornographiques. Cette faille doit être comblée ». Selon elle, le gouvernement doit empêcher les enfants d'utiliser des réseaux privés virtuels (VPN) pour contourner les contrôles d'âge sur les sites pornographiques.

Elle plaide pour une extension de la Online Safety Act : les fournisseurs de VPN devraient eux aussi être contraints d’intégrer des mécanismes de vérification d’âge, ou à défaut, limiter l’accès de leurs services aux mineurs. Selon elle, ignorer cette question reviendrait à affaiblir toute la crédibilité de la loi et à exposer une nouvelle génération d’adolescents à des contenus potentiellement traumatisants.

Les VPN permettent de masquer votre emplacement en ligne, vous permettant ainsi d'utiliser Internet comme si vous vous trouviez dans un autre pays. Cela signifie qu'ils peuvent être utilisés pour contourner les exigences de la loi sur la sécurité en ligne, qui oblige les plateformes proposant certains contenus pour adultes à vérifier l'âge des utilisateurs.

Un porte-parole du gouvernement a déclaré que les VPN sont des outils légaux pour les adultes et qu'il n'est pas prévu de les interdire.

Une proportion alarmante d'enfants a eu accès a de la pornographie, selon un rapport

La recommandation du commissaire à l'enfance figure dans un nouveau rapport qui révèle que la proportion d'enfants déclarant avoir vu du contenu pornographique en ligne a augmenté au cours des deux dernières années. Le rapport a également révélé que davantage d'enfants tombent accidentellement sur du contenu pornographique, certains des 16-21 ans interrogés déclarant en avoir vu « à l'âge de six ans ou moins ».

Plus de la moitié des personnes interrogées avaient vu des scènes d'étranglement lorsqu'elles étaient enfants, ce qui a incité Dame Rachel à demander également au gouvernement d'interdire leur représentation.

44 % des personnes interrogées avaient également vu, lorsqu'elles étaient enfants, des scènes pornographiques représentant le viol d'une personne endormie.

Les données ont été recueillies avant les modifications apportées à la loi sur la sécurité en ligne en juillet, qui ont introduit des outils de vérification de l'âge pour la pornographie.

Dame Rachel a qualifié ces résultats de « désastreux ». « Cela nous montre à quel point le problème réside dans la conception des plateformes, des algorithmes et des systèmes de recommandation qui exposent des contenus préjudiciables à des enfants qui ne les ont jamais recherchés », a déclaré la commissaire, appelant à ce que le rapport serve de « ligne rouge ».


Liberté individuelle contre protection des mineurs

La question des VPN divise profondément la société britannique.

Les partisans d’un contrôle renforcé estiment qu’il est logique de contraindre les fournisseurs de VPN à coopérer, puisque leurs services contournent délibérément une loi adoptée démocratiquement. Les défenseurs des libertés numériques y voient une dérive inquiétante : les VPN sont utilisés par des millions d’adultes pour protéger leur vie privée, accéder à des services de streaming ou se connecter de façon sécurisée en entreprise. Les restreindre reviendrait, selon eux, à mettre en péril un outil devenu essentiel dans l’économie numérique moderne.

Le gouvernement tente de trouver un équilibre : Peter Kyle, ministre de la Technologie, exclut d’interdire les VPN mais avertit que les entreprises qui en faciliteraient l’usage par des enfants pourraient être sanctionnées sévèrement.

Une controverse politique

La question prend également une tournure politique. Nigel Farage, leader du parti Reform UK, a qualifié la Online Safety Act de « loi liberticide » et prévient qu’elle pousse les jeunes vers le dark web ou des pratiques plus risquées. En retour, Peter Kyle a...
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Avatar de Artaeus
Nouveau Candidat au Club https://www.developpez.com
Le 20/08/2025 à 11:16
Oh, comme c'était prévisible !
Que les fameux enfants avec une CB, et utilisant un téléphone portable pour le paiement, puisse s'acheter un VPN pour aller malheureusement tomber sur du porno !


Ils nous prennent vraiment pour des abrutis, le but évident c'est le contrôle d'identité.
11  0 
Avatar de Matthieu Vergne
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 21/08/2025 à 0:35
Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
Conclusion : une course permanente entre législateurs et technologies
Ma conclusion est plutôt qu'on continue d'oublier la responsabilité du parent dans toute cette histoire.

La première protection d'un individu est de savoir comment se défendre, ce qui commence par savoir contre quoi se défendre : ce genre de loi rend caduque l'autonomie des gens et les infantilise.

La première protection d'un enfant est son parent : ce genre de loi fait mal avec une solution one-size-fits-all (ou plutôt one-size-fits-naught) ce que les parents sont censés faire au cas par cas.

S'ils avaient vraiment la protection de l'enfant en priorité, ils donneraient les moyens aux parents d'assumer leur responsabilité (formations, outils, etc.), plutôt que de les infantiliser aussi.
7  0 
Avatar de Artaeus
Nouveau Candidat au Club https://www.developpez.com
Le 01/10/2025 à 17:37
C'est un dangereux projet de surveillance globale mettant en danger tout les citoyens :
Aussi bien pour les fuites de données qui se produiront, ou même le risque de détournement à d'autres fins.

Combien de temps faudra-t-il avant qu'une simple critique de gouvernement (fondée ou non) soit considéré comme "abusif" ?
7  0 
Avatar de popo
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 02/10/2025 à 9:38
On a qu'à faire un test à petite échelle.
On donne à la population un libre accès aux communications de tous les membres du conseil de l'UE pendant un an.
On verra bien si, après ce petit test, leurs seigneuries pensent toujours que c'est une bonne idée.
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Avatar de Ryu2000
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 16/09/2025 à 15:03
Citation Envoyé par Mathis Lucas Voir le message
« Nous devons rompre avec l'idée totalement erronée selon laquelle tout le monde a le droit, au nom de la liberté civile, de communiquer via des services de messagerie chiffrée ». Ces propos audacieux ont provoqué une onde de choc dans la communauté des défenseurs des libertés civiles et des droits numériques. Cette proposition souligne une tension croissante entre les priorités des forces de l'ordre et les droits individuels à la vie privée en Europe.
En principe il y a une histoire de vie privée, ça va être quoi la suite, un service de l'UE va ouvrir toutes les lettres que l'on reçoit ?

Il ne faut pas oublier la hiérarchie des choses.
Le plus important c'est qu'on ne doit pas donner au pouvoir le moyen de surveiller tout ce qu'on dit.
Parce que si une personne de ce genre prend le pouvoir, il va y avoir une surveillance totale et des exécutions pour toute critique.
- Joseph Staline
- Mao Zedong
- Fidel Castro
- Nicolae Ceaușescu

Les dissidents étaient exécutés ou emprisonnés sous Fidel Castro.
Si on laisse l'UE faire, au bout d'un temps les gens critique envers l'UE seront envoyés dans des camps de concentration.

Ils sont sympas avec leur histoire de lutte contre le contenu pédopornographiques, mais tant que je ne verrais pas un gros réseaux avec des ministres et des riches être condamné par la justice, je n'y croirai pas.
6  0 
Avatar de totozor
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 02/10/2025 à 9:46
Citation Envoyé par popo Voir le message
On a qu'à faire un test à petite échelle.
On donne à la population un libre accès aux communications de tous les membres du conseil de l'UE pendant un an.
On verra bien si, après ce petit test, leurs seigneuries pensent toujours que c'est une bonne idée.
Notamment les dickpics, ou les messages de chantage sexuel.
Certains ont plus de choses à cacher que moi - mais ils se pensent au dessus de tout ça.
4  0 
Avatar de Artaeus
Nouveau Candidat au Club https://www.developpez.com
Le 22/08/2025 à 19:57
Ils ont raison de résister, les gouvernements sont de plus en plus liberticide via les lois et nos pays ressemblent de plus en plus à des dystopies.
6  3 
Avatar de SimonKenoby
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 17/09/2025 à 8:21
Les honnêtes citoyens verront leurs conversations lues, tandis que les criminels utiliseront PGP pour chiffrer leurs messages avant de les envoyer par SMS. La police sera de toute façon incapable de lire les messages.

Ou ils hebergeront leur propre messagerie tel que Matrix dans un pays tier.
3  0 
Avatar de popo
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 17/09/2025 à 10:12
Je ne sais pas comment ça se passe chez les danois mais en France l'article 9 du code civil est le suivant :
Citation Envoyé par Code Civil, article 9
Chacun a droit au respect de sa vie privée.

Les juges peuvent, sans préjudice de la réparation du dommage subi, prescrire toutes mesures, telles que séquestre, saisie et autres, propres à empêcher ou faire cesser une atteinte à l'intimité de la vie privée : ces mesures peuvent, s'il y a urgence, être ordonnées en référé.
https://www.legifrance.gouv.fr/codes...TI000006419288
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Avatar de berceker united
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 21/08/2025 à 14:29
Citation Envoyé par macrid Voir le message
Ce ministre Him self est il capable d'utiliser un VPN ? Vous connaissez beaucoup d'ados qui sont capable de ça ? Ils ne savent déjà pas ce que c'est une IP, alors un VPN -----
Je trouve que vous êtes un peu dure.
Du moins, en France nous avons de très bon ministre ayant beaucoup de connaissance dans ce domaine.
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