
Trois anciens dirigeants d'Ubisoft, Thomas François, Serge Hascoët et Guillaume Patrux, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis après avoir été reconnus coupables de harcèlement sexuel et psychologique. Les trois hommes ont nié les accusations. Ubisoft avait été informé des comportements répréhensibles au sein du studio, mais n'avait pas donné suite à ces préoccupations. En fin de compte, la seule forme de justice pour les personnes concernées est venue du système judiciaire français, et non d'Ubisoft.
En 2020, une centaine de personnes de l'industrie du jeu vidéo, pour la plupart des femmes, ont fait part d'accusations de discrimination, de harcèlement et d'agression sexuelle au sein de la société de jeux vidéo Ubisoft. Elles ont partagé leurs histoires dans des déclarations publiées sur Twitter, YouTube, Twitch et la plateforme TwitLonger. Face à ce scandale, Ubisoft avait décidé de remanier sa direction et s'est séparé de Serge Hascoët, directeur de la création à l'époque, ainsi que le départ d'autres cadres.
Récemment, la justice a livré une décision concernant cette affaire. Trois anciens dirigeants d'Ubisoft, Thomas François, Serge Hascoët et Guillaume Patrux, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis après avoir été reconnus coupables de harcèlement sexuel et psychologique.
Entre 2012 et 2020, ces trois hommes ont favorisé une culture interne préoccupante au sein du studio, décrite par d'anciens employés comme un "club de garçons au-dessus des lois". Parmi les incidents spécifiques détaillés dans l'affaire, on peut citer le fait d'avoir tenté d'embrasser de force des collègues, de les avoir contraintes à faire le poirier en jupe et d'avoir mis le feu à la barbe d'un subordonné.
Les trois hommes ont nié les accusations. Ubisoft avait été informé des comportements répréhensibles au sein du studio, mais n'avait pas donné suite à ces préoccupations. En fin de compte, la seule forme de justice pour les personnes concernées est venue du système judiciaire français, et non d'Ubisoft.
François, ancien vice-président éditorial, a été reconnu coupable de harcèlement sexuel, de harcèlement moral et de tentative d'agression sexuelle. Il a été condamné à trois ans de prison avec sursis et à une amende de 30 000 euros.
L'un des incidents dont François a été accusé impliquait qu'il avait attaché une femme à une chaise de bureau et l'avait poussée dans un ascenseur. Dans un autre incident, François aurait forcé une femme à faire le poirier lorsqu'elle est venue travailler en minijupe. Elle s'est pliée à sa demande par peur, déclarant : "C'était mon supérieur, et j'avais peur de lui."
Lors d'une fête de Noël sur le thème de Retour vers le futur en 2015, François a dit à une collègue qu'il aimait sa robe, puis a tenté de l'embrasser de force pendant que d'autres lui maintenaient les bras. Au cours du procès, François a affirmé avoir agi de la sorte parce que le studio avait une "culture de plaisanterie".
Hascoët, ancien directeur de la création d'Ubisoft, a été reconnu coupable de harcèlement moral et de complicité de harcèlement sexuel, mais acquitté de l'accusation de harcèlement sexuel. Il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et à une amende de 45 000 euros.
Hascoët était connu pour demander à ses assistants d'effectuer des tâches personnelles, comme se rendre chez lui et attendre des livraisons. Il aurait un jour mouché son nez dans un mouchoir et l'aurait tendu à une jeune collègue en lui disant qu'elle devrait le revendre car "il vaut de l'or chez Ubisoft". "Je n'ai jamais voulu harceler qui que ce soit, et je ne pense pas l'avoir fait", a déclaré Hascoët au tribunal.
Patrux, ancien directeur de jeu chez Ubisoft, a été reconnu coupable de harcèlement moral, ce qui lui a valu une peine de 12 mois avec sursis et une amende de 10 000 €. Patrux a été accusé d'avoir dessiné des croix gammées sur le cahier d'un subordonné, d'avoir jeté du matériel de bureau, d'avoir fait claquer un fouet près du visage de quelqu'un et d'avoir mis le feu à la barbe d'un collègue avec un briquet.
Pour rappel, la célèbre entreprise française de jeux vidéo Ubisoft, autrefois saluée pour son innovation et ses franchises emblématiques comme Assassin’s Creed, Far Cry ou encore Watch Dogs, traverse actuellement une crise qui inquiète à la fois ses investisseurs et ses employés. La situation est telle que Juraj Krupa, PDG d'AJ Investments qui a investi dans l'entreprise, aurait qualifié la société "d'horriblement mal gérée", précisant qu'elle n'a pas informé le public des conversations supposées avec Microsoft et EA concernant d'éventuels accords d'acquisition. Un commentaire sévère qui illustre la perte de confiance croissante envers la direction actuelle du groupe.
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