
Elon Musk avait dénoncé cette exigence comme étant « onéreuse »
L'administration Trump met en œuvre sa politique d'allègement des réglementations du secteur américain des véhicules autonomes. La NHTSA obligeait les constructeurs à signaler tout accident impliquant un système d'aide à la conduite (de niveau 2 ou plus). Tesla était le principal concerné, avec plus de 1 500 rapports et 40 des 45 décès recensés. Le département des Transports vient de modifier cette règle. Désormais, seuls les accidents graves (impliquant des décès ou des usagers de route vulnérables) devront être déclarés. Les accidents non mortels n'ont plus à être signalés, sauf cas particulier. La nouvelle formule, qui profite à Tesla, suscite des préoccupations.
Donald Trump veut aider les constructeurs automobiles américains comme Tesla d'Elon Musk à développer rapidement des voitures autonomes pour concurrencer leurs rivaux chinois. Pour cela, son équipe tente d'assouplir les réglementations qui, selon elle, ralentissent l'innovation dans le secteur. Le 24 avril, elle a déclaré que les entreprises de voitures autonomes seront autorisées à déroger à certaines règles fédérales de sécurité à des fins d'essai.
« Nous sommes dans une course à l'innovation avec la Chine, et les enjeux ne pourraient être plus élevés. Notre nouveau cadre réduira les formalités administratives et nous rapprochera d'une norme nationale unique », a déclaré le secrétaire d'État aux Transports, Sean Duffy, dans un communiqué.
Le département des Transports de Donald Trump a également indiqué qu'il rationaliserait les exigences en matière de rapports d'accidents impliquant des logiciels de conduite autonome et qu'il s'orienterait vers un ensemble unique de règles nationales pour la technologie pour remplacer un ensemble de réglementations étatiques. En attendant, le département des Transports a apporté un certain nombre de changements à certaines règles existantes.
Les exigences de nouvelle règle du département des Transports
En 2021, la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration) de Joe Biden a publié un ordre exigeant des constructeurs automobiles qu'ils signalent les accidents impliquant des véhicules entièrement autonomes et des systèmes d'aide à la conduite de niveau 2 présents dans des millions de véhicules en circulation aujourd'hui. À l'époque, l'administration avait déclaré que cette règle permettrait d'améliorer la sécurité des véhicules autonomes et semi-autonomes.
En vertu de cette règle, les entreprises sont tenues de documenter les collisions lorsqu'un système de conduite automatisée était utilisé dans les 30 secondes suivant l'impact et de signaler ces incidents au gouvernement. Elon Musk, PDG de Tesla, a critiqué cette exigence, affirmant qu'elle est « onéreuse ». En décembre dernier, un rapport a signalé que l'équipe de transition de Trump envisageait de supprimer la règle, notamment pour favoriser Tesla.
Les logiciels Autopilot et Full Self-Driving de Tesla, qui sont considérés comme des systèmes d'aide à la conduite de niveau 2 nécessitant l'attention du conducteur, sont tous deux couverts par la règle. Et depuis sa mise en œuvre, Tesla a signalé plus de 1 500 accidents au gouvernement fédéral. Une analyse des données relatives aux accidents montre que Tesla est à l'origine de 40 des 45 accidents mortels signalés dans le cadre de cette règle.
Le département des Transports a maintenu cette règle, tout en y apportant quelques changements clés. Il a annoncé le 24 avril un cadre révisé avec des rapports rationalisés qui suppriment les « exigences inutiles et redondantes ». Selon le secrétaire d'État aux Transports, Sean Duffy, le nouveau cadre vise à « réduire la paperasserie et à rapprocher les États-Unis d'une norme nationale unique qui stimule l'innovation et donne la priorité à la sécurité ».
Dans le cadre de l'ancienne règle, si un véhicule équipé d'un système d'aide à la conduite de niveau 2 ou supérieur avait un accident qui n'impliquait pas un décès ou un usager de la route vulnérable , il devait être signalé dans les 5 jours si le véhicule devait être remorqué ou avait un déploiement d'airbags. En vertu de nouvelle règle, un accident ne doit être signalé que si le véhicule est équipé d'un système de conduite automatisée de niveau 4.
Les accidents de véhicules équipés de systèmes de niveau 2 qui n'impliquent pas de décès ou d'usager de la route vulnérable sont exemptés de déclaration. Des experts dénoncent un manque de transparence et craignent que cela nuise à la sécurité publique et au suivi indépendant des performances de ces véhicules.
Une mise à jour qui profite principalement à Tesla d'Elon Musk
Les critiques accusent l'administration Trump de supprimer des règles de sécurité au nom d'une concurrence présumée. D'autres considèrent cette nouvelle règle comme un coup de pouce pour Tesla. En réaction à l'annonce, un critique a déclaré : « ce changement est clairement largement favorable à Tesla, souvent critiqué pour ses systèmes Autopilot et Full Self-Driving. Elon Musk, critique des règles précédentes, soutient Donald Trump, qui le lui rend bien ».
Sam Abuelsamid, expert en technologie des véhicules autonomes, explique : « cela a un impact énorme sur Tesla, car l'Autopilot et le Full Self-Driving ne sont que des systèmes L2, pas des systèmes de conduite automatisée. Tesla se plaint depuis longtemps du fait que la grande majorité des rapports d'accident proviennent de leurs véhicules et cela éliminera tous les rapports qui n'incluent pas un décès ou le fait de heurter un usager de la route vulnérable ».
Sam Abuelsamid est également vice-président chargé des études de marché chez Telemetry. La nouvelle règle du département des Transports améliorera probablement les statistiques de Tesla en matière d'accidents. Dans un rapport publié en décembre dernier, Reuters a cité des sources proches de Tesla affirmant que l'entreprise « méprise » la règle de la NHTSA. Elon Musk avait conclu qu'il faudrait un changement d'administration pour s'en débarrasser.
Le résultat final sera probablement la réduction de la mauvaise presse pour Tesla (qui en a certainement sa part) concernant les accidents impliquant ses véhicules électriques, et aussi moins de transparence pour le public quant aux véhicules des entreprises qui sont plus fiables, et ceux qui ne le sont pas.
Tesla présente des résultats décevants au premier trimestre 2025
Tesla a présenté ses résultats du premier trimestre le 22 avril 2025. Et les chiffres sont décevants. Le fabricant de véhicules électriques a déclaré un chiffre d'affaires de 19,3 milliards de dollars, soit une baisse de 9 % par rapport à la même période de l'année dernière (21,3 milliards de dollars). Quant au bénéfice net de Tesla, il a chuté à 409 millions de dollars, soit 12 cents par action, contre 1,39 milliard de dollars, soit 41 cents par action, un an plus tôt.
Tesla a déclaré que la baisse des bénéfices est due au réoutillage de l'usine nécessaire à la fabrication d'une version remaniée de son populaire SUV Model Y, ainsi qu'à des réductions de prix et à des incitations à la vente qui ont freiné les revenus de l'entreprise. La vente de voitures représente 72 % des revenus de Tesla, mais les résultats du premier trimestre 2025 montrent que les revenus automobiles ont chuté d'environ 20 % d'une année sur l'autre.
La forte croissance (67 %) des batteries de stockage et de la division solaire de Tesla a contribué au résultat net, de même qu'une modeste augmentation de 15 % des recettes provenant des services, qui comprennent les stations de recharge Supercharger, désormais ouvertes à d'autres marques de voitures.
Cependant, les dépenses de Tesla ont légèrement augmenté au premier trimestre 2025 et, plus important encore, sa rentabilité a diminué. Le bénéfice d'exploitation a chuté de deux tiers pour atteindre 399 millions de dollars, et la marge d'exploitation, qui atteignait autrefois 20 %, n'est plus que de 2,1 %. Après une troisième baisse consécutive, « l'entreprise commencera à perdre de l'argent sur chaque voiture vendue si cette tendance se poursuit ».
Conclusion
L’administration Trump a modifié une règle de sécurité mise en place sous l'ex-président Joe Biden concernant les rapports d’accident impliquant des voitures autonomes ou semi-autonomes. Elle affirme vouloir assouplir les contraintes réglementaires, soutenir l'innovation, et garantir la compétitivité face à la Chine dans le secteur des véhicules autonomes. Toutefois, la règle mise à jour semble profiter principalement à Tesla d'Elon Musk, allié de Donald Trump.
En outre, cette décision suscite des préoccupations en matière de sécurité. Selon les experts, la nouvelle règle pourrait entraîner un manque de transparence dans les pratiques des entreprises en matière de sécurité. Ils craignent que la décision de l'administration Trump nuise à la sécurité routière et au suivi indépendant des performances des véhicules entièrement autonomes ou des véhicules équipés de systèmes d'aide à la conduite de niveau 2.
Les régulateurs enquêtent sur les logiciels d'aide à la conduite de Tesla (Autopilot et Full Self-Driving) depuis des années. Ils ont découvert que les propriétaires de Tesla sont souvent bercés par un faux sentiment de sécurité, en grande partie à cause du marketing terriblement trompeur de Tesla et de son PDG Elon Musk. Depuis plus de dix ans, Elon Musk promet chaque année que « Tesla livrera une conduite autonome intégrale l'année prochaine ».
Au fil des ans, les logiciels Autopilot et le Full Self-Driving de Tesla ont été liés des centaines d'accidents, dont certains étaient mortels, et ont été impliqués dans un grand nombre de poursuites judiciaires. Certains reprochent à Tesla de distribuer un logiciel en version bêta utilisable sur les routes publiques.
Source : département américain des Transports
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