
DEI et entreprises technologiques sous le prisme du président Donald Trump
Pendant des années, Google a été l'une des entreprises les plus actives dans la promotion de politiques plus inclusives à la suite des manifestations contre les meurtres de George Floyd et d'autres Noirs américains perpétrés par la police en 2020. Cette année-là, le PDG Sundar Pichai s'est fixé pour objectif d'augmenter de 30 % la portion « dirigeants issus de groupes sous-représentés » d'ici à 2025 (un objectif atteint en 2022). Cette ambition a été annoncée après la mort de George Floyd et les manifestations « Black Lives Matter » qui ont suivi et qui ont conduit les entreprises américaines à s'engager à augmenter la représentation des minorités ethniques au sein de leur personnel. À l'époque, environ 96 % des dirigeants américains de Google étaient blancs ou asiatiques, et 73 % des dirigeants mondiaux étaient des hommes.
En 2021, Google a commencé à évaluer les performances de ses dirigeants en matière de diversité et d'inclusion au sein des équipes, après qu'une éminente responsable de la recherche sur l'intelligence artificielle eut déclaré que l'entreprise l'avait brusquement licenciée après qu'elle eut critiqué ses efforts en matière de diversité. En 2024, Melonie Parker, responsable de la diversité chez Google, a déclaré dans une interview à la BBC que l'entreprise avait atteint 60 % de ses objectifs quinquennaux.
Mais tout cela est désormais relégué au passé.
Les employés de la grande enseigne de la technologie ont été informés par courriel qu'elle abandonnait les objectifs d'embauche et revoyait d'autres politiques en matière de diversité, d'équité et d'inclusion.
Google a également supprimé une ligne figurant dans les précédents rapports annuels de la SEC, selon laquelle l'entreprise « s'engage à faire de la diversité, de l'équité et de l'inclusion une partie de tout ce qu'elle fait ». Elle figurait dans ses rapports de 2021 à 2024.
La situation de Google est loin d'être isolée.
Les grandes entreprises technologiques se sont empressées de mettre fin ou de réduire leurs programmes DEI, en réponse aux pressions exercées par Donald Trump et son administration. Apple, dont les actionnaires ont rejeté cette semaine une proposition visant à démanteler ses initiatives en la matière, s'oppose à cette tendance. Cependant, Donald Trump a personnellement exhorté l'entreprise à mettre fin à ces politiques de diversité.
Meta et Amazon figurent parmi les entreprises technologiques qui ont mis fin à leurs objectifs de diversité en matière d'embauche et supprimé les programmes DEI à la suite de l'investiture de Trump. Le président a qualifié ces initiatives de discriminatoires à l'égard des personnes dont la race ou le sexe ne correspond pas à ceux que les programmes sont censés aider. Il a même brandi la menace d'une action en justice en cas de non-respect des souhaits de l'administration (Trump a suggéré que le ministère de la justice pourrait enquêter pour déterminer si les programmes violent des lois).
Apple, qui a longtemps défendu les initiatives de DEI, est resté relativement silencieuse.
La pression monte du côté d'Apple
Le groupe de réflexion conservateur The National Center for Public Policy Research a soumis une proposition intitulée « Request to Cease DEI Efforts » à l'assemblée générale des actionnaires d'Apple cette semaine. Elle a été rejetée par 210,45 millions de voix pour et 8,84 milliards de voix contre.
Le groupe a soumis une proposition similaire à l'assemblée annuelle de Costco le mois dernier, où elle a également été rejetée.
Le PDG d'Apple, Tim Cook, a admis que l'entreprise pourrait être amenée à modifier ses programmes de diversité en raison de l'évolution du paysage juridique, mais il a déclaré aux actionnaires : « Nous continuerons à créer une culture d'appartenance ».
Trump a exhorté Apple à se débarrasser de ses programmes DEI, plutôt que de se contenter d'y apporter des ajustements. « La DEI était un canular qui a été très mauvais pour notre pays. La DEI n'existe plus », a déclaré Trump dans un message publié sur Truth Social.
La semaine dernière, le procureur général de Floride, James Uthmeier, a intenté une action en justice fédérale contre Target, alléguant que ses initiatives DEI ont induit les investisseurs en erreur et ont entraîné d'importantes pertes financières. L'action en justice affirme que Target a violé le Securities Exchange Act en omettant de divulguer les risques potentiels associés à ses campagnes DEI et Pride Month, ce qui a entraîné une réaction négative de la part des consommateurs et une baisse de la valeur des actions. Cook s'est efforcé de nouer des relations plus étroites avec Trump au cours du second mandat de ce dernier.
La diversité en entreprise : une opportunité ou un frein ?
Derrière ces polémiques, un débat plus large s’ouvre sur l’impact réel des politiques DEI. Le camp conservateur, porté par Trump, affirme que ces mesures créent des inégalités inversées et freinent la méritocratie. Pour ses détracteurs, la diversité ne devrait pas être un critère d’embauche ou de promotion, et la meilleure approche consisterait à privilégier uniquement les compétences individuelles.
En revanche, de nombreuses études montrent que des équipes diversifiées favorisent l’innovation et améliorent les performances des entreprises. Les entreprises qui investissent dans des initiatives DEI bénéficieraient d’un accès élargi aux talents et d’une meilleure compréhension des marchés globaux. C’est sur cette logique qu’Apple et d’autres grandes sociétés ont justifié leurs investissements en faveur de la diversité.
Sous la menace des droits de douane de Trump, Apple va investir 500 milliards de dollars aux États-Unis
Récemment, le président américain Donald Trump avait [URL="https://hardware.developpez.com/actu/369308/Donald-Trump-impose-des-droits-de-douane-de-25-pourcent-sur-les-semi-conducteurs-ce-qui-pourrait-etre-un-desastre-pour-l-industrie-technologique-US-les-semi-conducteurs-etant-tres-delocalises-en-Asie/"]annoncé des droits de douane de 25 % sur[/url="https://hardware.developpez.com/actu/369308/donald-trump-impose-des-droits-de-douane-de-25-pourcent-sur-les-semi-conducteurs-ce-qui-pourrait-etre-un-desastre-pour-l-industrie-technologique-us-les-semi-conducteurs-etant-tres-delocalises-en-asie/"]...
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