
Depuis plusieurs années, l’UE impose des amendes massives aux géants de la tech américains pour des violations des lois européennes sur la concurrence, la fiscalité et la protection des données. Parmi les cibles principales figurent Meta, Google, Apple, et Amazon. Ces entreprises, accusées de pratiques anticoncurrentielles ou d’utilisation abusive des données des utilisateurs, se voient infliger des sanctions s’élevant parfois à plusieurs milliards d’euros.
Mark Zuckerberg a exprimé ses inquiétudes concernant les répercussions économiques et stratégiques de ces sanctions, estimant qu’elles affaiblissent la compétitivité des entreprises américaines sur le marché mondial.
Lors d'une apparition sur le podcast Joe Rogan Experience, Zuckerberg s'est plaint du fait que l'UE avait forcé les entreprises technologiques américaines opérant en Europe à payer « plus de 30 milliards de dollars » de pénalités pour des violations de la loi au cours des deux dernières décennies. En novembre dernier, le conglomérat Meta du chef de la technologie, qui exploite Facebook, Instagram, WhatsApp et d'autres plateformes de médias sociaux et de communication, a été condamné à une amende de 797 millions d'euros pour avoir enfreint les règles antitrust de l'UE en imposant des conditions commerciales déloyales aux fournisseurs de services publicitaires.
Zuckerberg a affirmé que l'application des règles de concurrence par la Commission européenne était « presque comme un droit de douane » pour les entreprises technologiques américaines et a déclaré que l'administration sortante du président américain Joe Biden n'avait pas su faire face à la situation.
Donald Trump : « Nous avons de très grandes plaintes à formuler à l'égard de l'UE »
« Il s'agit d'entreprises américaines, que cela vous plaise ou non », a déclaré Trump lors du Forum économique mondial de Davos. « Ils [les régulateurs de l'UE] ne devraient pas faire cela. En ce qui me concerne, il s'agit d'une forme d'imposition. Nous avons de très grandes plaintes à formuler à l'égard de l'UE ».
Trump a notamment fait référence à un procès qu'Apple a perdu l'année dernière à propos d'une facture fiscale irlandaise de 13 milliards d'euros.
Fin août 2016, Apple a été sommé par la Commission européenne de verser une somme de 13 milliards d’euros à l’Irlande pour avantages fiscaux illégaux. C'est en Irlande que se trouve le siège d'Apple en Europe, et c'est là que l'entreprise enregistre tous les bénéfices réalisés dans cette zone géographique. D’après Margrethe Vestager, qui était alors commissaire chargée de la politique de concurrence, les avantages fiscaux accordés à Apple ont permis à la société de payer beaucoup moins d'impôts que les autres sociétés pendant de nombreuses années. Ce traitement sélectif aurait permis à Apple de se voir appliquer un taux d'imposition effectif de 1 % sur ses bénéfices européens en 2003 ; lequel taux aurait diminué jusqu'à 0,005 % en 2014, d’après Margrethe Vestager.
« L'Irlande a accordé à Apple une aide illégale qu'elle est tenue de récupérer », ont déclaré les juges de la CJUE, faisant référence à l'accord conclu par l'entreprise avec Dublin en matière de fiscalité, exigeant que l'Irlande récupère l'argent qui se trouvait sur un compte séquestre en attendant la décision finale.
En mars 2024, l'Union européenne a également infligé à Apple une amende d'environ 2 milliards de dollars après avoir constaté qu'Apple avait utilisé sa position dominante pour empêcher les applications de diffusion de musique en continu d'informer les clients des offres d'abonnement moins chères proposées en dehors de l'App Store.
Donald Trump a affirmé que Tim Cook l'a appelé pour s'en plaindre.
Un affrontement prévu de longue date entre Trump et l'UE
Les commentaires de Trump marquent le début d'un affrontement prévu de longue date entre Trump et l'UE au sujet des mesures de répression prises par l'Union européenne dans le domaine de la technologie. Apple, Google, Meta et la plateforme X d'Elon Musk, l'homme de confiance de Trump, risquent tous de se voir infliger des milliards d'euros d'amendes, voire des ordres de désinvestissement, à la suite de dizaines d'enquêtes distinctes menées par l'Union européenne.
Les relations de Donald Trump avec les entreprises technologiques américaines sont complexes. Il s'est publiquement disputé avec Mark Zuckerberg, directeur général de Meta, et avec Google, mais il a entretenu des relations plus étroites avec Tim Cook, directeur général d'Apple. Musk fait désormais partie de son cercle rapproché et d'autres dirigeants du secteur technologique ont amélioré leurs relations avec lui.
Musk, Jeff Bezos d'Amazon.com Inc. et Zuckerberg étaient tous assis en bonne place derrière la famille Trump lors de sa prestation de serment lundi. Sergey Brin, cofondateur d'Alphabet, et Cook ont également été aperçus dans la foule.
En 2024, Google a été confronté à son quatrième cas d'abus de position dominante dans l'UE, Apple a été frappé d'une pénalité de 1,8 milliard d'euros pour avoir empêché les applications de streaming musical d'informer les utilisateurs des offres moins chères et Meta a été frappé d'une amende de 798 millions d'euros pour avoir lié son service Facebook Marketplace au réseau social.
Ces trois entreprises font également l'objet d'enquêtes en cours au titre de la loi européenne sur les marchés numériques, qui permet d'infliger des amendes pouvant aller jusqu'à 10 % du chiffre d'affaires annuel mondial en cas d'infraction. Ces règles définissent les choses à faire et à ne pas faire pour les plateformes technologiques les plus puissantes du monde, qui sont toutes américaines.
Les chefs d'entreprise s'inquiètent de la rhétorique et des positions protectionnistes de Trump
Quelques jours seulement après son investiture, Trump a prononcé un discours spécial virtuel lors de la réunion annuelle 2025 du Forum économique mondial à Davos, en Suisse, et a participé à un dialogue public avec quatre chefs d'entreprise de premier plan : Stephen Schwarzman, président-directeur général et cofondateur de BlackRock ; Ana Botin, présidente exécutive de Banco Santander ; Patrick Pouyanné, président-directeur général de TotalEnergies ; et Brian Moynihan, président du conseil d'administration et PDG de Bank of America.
Et Donald Trump de déclarer : « Sous l'administration Trump, il n'y aura pas de meilleur endroit sur Terre pour créer des emplois, construire des usines ou d...
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