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Donald Trump accorde la grâce « totale et inconditionnelle » à Ross Ulbricht, le développeur de Silk Road qualifiée « d'eBay de la drogue »,
Estimant que la peine était disproportionnée par rapport au crime

Le , par Stéphane le calme

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« Si vous votez pour moi, dès le premier jour, je commuerai la peine de Ross Ulbricht ». Conformément à sa promesse de campagne, le président américain Donald Trump a déclaré avoir signé une grâce totale et inconditionnelle pour Ross Ulbricht, qui exploitait Silk Road, souvent qualifié de « eBay de la drogue ». Ulbricht a été reconnu coupable en 2015 à New York d'une conspiration liée aux stupéfiants et au blanchiment d'argent et a été condamné à la prison à vie. Trump a défendu la cause d'Ulbricht, rejoignant ainsi les libertaires qui considéraient que cette condamnation était un exemple d'abus de pouvoir de la part du gouvernement.

Lancé en 2011, Silk Road était un site Web qui facilitait l’achat et la vente anonymes de biens, principalement de la drogue, la possibilité de commanditer des crimes contre rémunération et d'autres biens et services illicites. Pendant sa courte existence, le site a généré plus de 200 millions de dollars de ventes, empochant au passage plus de 13 millions de dollars de commission en bitcoins, selon les enquêteurs fédéraux.

Après la fermeture du marché fin 2013, son fondateur et patron, San Franciscain Ross Ulbricht, a été condamné à une double peine d'emprisonnement à perpétuité plus 40 ans sans possibilité de libération conditionnelle.

Le 4 février 2015, Ross Ulbricht a été condamné à une double peine à perpétuité pour son rôle dans la création et l'exploitation du marché darknet Silk Road. Silk Road était révolutionnaire en ce qu'elle combinait deux technologies de préservation de la vie privée : Bitcoin et Tor pour permettre le commerce apparemment anonyme de biens et services illicites.

Silk Road a attiré près de 150 000 acheteurs et 4000 vendeurs et a facilité des ventes totales de 183 millions de dollars. Le FBI a saisi environ 174 000 bitcoins à Ulbricht (d'une valeur d'environ 105 millions de dollars à ce moment-là en raison de la valeur croissante du bitcoin mais 11,9 milliards de dollars en valeur actuelle) sur des commissions gagnées par Silk Road évaluées à environ 614 000 bitcoins. Ces bitcoins ont ensuite été vendus aux enchères par le gouvernement américain.

« Silk Road était l'Amazon des sites de vente de drogue », a déclaré Milan Patel, ancien agent spécial du FBI, lors d'une interview pour la série « FBI Declassified ».

« Nous avons vu des annonces de meurtres et de piratages à louer : "Hé, payez-moi deux bitcoins et je piraterai le compte de messagerie de votre ex-femme ou de votre ex-mari" », a déclaré Patel. « ...C'était totalement anonyme. Et on ne pouvait jamais remonter jusqu'à la personne qui l'avait demandé ».


La juge de district Katherine Forrest, qui a prononcé la sentence à l'encontre d'Ulbricht, a déclaré qu'il n'était « pas une meilleure personne que n'importe quel autre trafiquant de drogue ». Elle a ajouté que le site avait été « l'œuvre de sa vie, soigneusement planifiée ».

La juge a fait remarquer que la longue peine prononcée constituait également un message à l'intention des imitateurs, leur indiquant qu'il y aurait des « conséquences très graves ».

« Je voulais donner aux gens les moyens de faire des choix dans leur vie et de préserver leur vie privée et leur anonymat », a déclaré Ulbricht lors de sa condamnation en mai 2015.

Bien que le juge ait espéré que la peine aurait un effet dissuasif, de plus grandes places de marché similaires à Silk Road ont vu le jour après sa fermeture.

Le parti libertarien avait plaidé en faveur de la libération d'Ulbricht et déclaré que son cas était un exemple d'abus de pouvoir de la part du gouvernement.

Grâce présidentielle pour Ross Ulbricht

Lors d'un discours prononcé l'année dernière à l'occasion de la convention nationale du parti libertarien, Trump avait déjà laissé entendre qu'il envisageait de commuer la peine d'Ulbricht, tout en cherchant à gagner des voix en vue de l'élection présidentielle de 2024.

Et c'est désormais chose faite.

Donald Trump a indiqué sur son site de médias sociaux, Truth Social, qu'il avait parlé à la mère de Ulbricht dès son premier jour de mandat.

« J'ai eu le plaisir de signer la grâce totale et inconditionnelle de son fils, Ross », a-t-il écrit.

Trump a qualifié la peine infligée à Ulbricht de « ridicule », affirmant qu'elle était disproportionnée par rapport au crime commis. Il a ensuite exprimé sa frustration à l'égard des juristes impliqués dans la condamnation de Ulbricht, les qualifiant « d'ordures » et les accusant de faire partie des mêmes personnes responsables de la « militarisation du gouvernement » à son encontre pendant son mandat.

Citation Envoyé par Donald Trump
Je viens d'appeler la mère de Ross William Ulbricht pour lui faire savoir qu'en son honneur et en celui du mouvement libertaire, qui m'a si fortement soutenu, j'ai eu le plaisir de signer une grâce totale et inconditionnelle pour son fils, Ross. Les ordures qui ont travaillé à sa condamnation font partie des mêmes fous qui ont été impliqués dans l'armement moderne du gouvernement contre moi. Il a été condamné à deux peines de prison à vie, plus 40 ans. C'est ridicule !

La présidente du Comité national libertarien, Angela McArdle, a célébré l'annonce mardi, qualifiant Ulbricht de « prisonnier politique libertarien depuis plus de dix ans ». « Je suis fière de dire que sauver sa vie a été l'une de nos principales priorités et que cela a finalement porté ses fruits », a déclaré McArdle dans un communiqué qui remerciait également Trump d'avoir donné suite à son engagement.

Le député républicain Thomas Massie, un allié de Trump, a applaudi la décision du président.

« Merci d'avoir tenu parole envers moi et d'autres personnes qui ont défendu la liberté de Ross », a déclaré l'élu du Kentucky.

Sur X (anciennement Twitter), un compte « Free_Ross » comptant plus de 55 000 abonnés a célébré la grâce dans un message consulté 4,5 millions de fois. « Les mots ne peuvent pas exprimer à quel point nous sommes reconnaissants », a écrit le compte “Free_Ross”. « Le président Trump est un homme de parole et il vient de sauver la vie de Ross. ROSS EST UN HOMME LIBRE !!!!! »

La famille Ulbricht a publié une déclaration sur un site web lié à « Free Ross », exprimant « une immense gratitude au président Trump pour avoir donné une seconde chance à Ross et à tous ceux qui nous ont soutenus tout au long de ces années. Du fond du cœur, MERCI !!! »

Depuis que Trump a pris ses fonctions, il a également gracié environ 1 500 personnes condamnées dans le cadre de l'émeute du 6 janvier au Capitole.

Une décision controversée

La grâce de Donald Trump a été critiquée par certains comme une décision politisée et irresponsable, tandis que d’autres y voient une reconnaissance de la disproportion de la peine infligée à Ulbricht. Ses partisans, notamment de nombreuses figures du secteur technologique et des défenseurs des libertés numériques, affirment que sa peine était excessive et qu’elle symbolisait un système judiciaire dépassé par l’ère numérique.

Cependant, les détracteurs rappellent que Silk Road n'était pas seulement un projet d’expérimentation libertaire : le site était également lié à des affaires de violence et de trafic d’êtres humains. Pour eux, la clémence présidentielle envoie un mauvais signal quant aux responsabilités des individus opérant dans le cyberespace.

Un débat sur la justice et la technologie

Le cas Ulbricht soulève des questions fondamentales sur la façon dont la justice devrait répondre aux crimes commis en ligne. Doit-on condamner plus sévèrement les créateurs de plateformes qui facilitent des activités illégales ou se concentrer sur les utilisateurs eux-mêmes ? Et dans quelle mesure les sentences doivent-elles prendre en compte le rôle des technologies émergentes dans ces affaires ?

En graciant Ross Ulbricht, Donald Trump a peut-être rouvert ce débat. Si certains espèrent que cette décision encouragera une réforme judiciaire plus équitable dans le traitement des crimes numériques, d'autres craignent qu'elle ne devienne un précédent problématique dans la lutte contre la criminalité en ligne.

Une justice adaptée à l’ère numérique ?

La décision de gracier Ross Ulbricht soulève une question fondamentale : la justice américaine, et plus largement internationale, est-elle préparée à gérer les crimes liés au cyberespace de manière équitable ? Si l'on considère la sévérité de la peine infligée à Ulbricht, certains y voient une tentative de dissuasion exemplaire dans un domaine où les lois peinent à suivre les évolutions technologiques. Cependant, cette stratégie punitive a ses limites.

La sentence de réclusion à perpétuité prononcée contre Ulbricht a été perçue comme excessive par beaucoup, notamment parce qu’elle semble ignorer le fait qu’il n’était pas directement impliqué dans des actes violents. En revanche, ses partisans mettent en avant ses intentions initiales, prétendument idéalistes, visant à promouvoir la liberté et la décentralisation. Peut-on vraiment dissocier les intentions de l'impact concret de ses actions, qui ont indirectement causé des torts graves ?

D’un autre côté, les opposants à sa grâce estiment que son rôle en tant que facilitateur de crimes en ligne ne peut être sous-estimé. La complexité du cas Ulbricht met en lumière un problème plus large : comment établir une justice équilibrée dans un contexte où les technologies permettent des activités illégales à une échelle mondiale et pseudo-anonyme ?

Sources : Donald Trump, FBI, Free Ross

Et vous ?

Que pensez-vous de la décision de Donald Trump ?

La peine infligée à Ross Ulbricht était-elle proportionnée à ses actes, ou reflétait-elle davantage la volonté de faire de lui un exemple ?

Faut-il distinguer les créateurs de plateformes comme Silk Road des utilisateurs qui les exploitent pour des activités criminelles ?

Dans quelle mesure les intentions initiales d’un créateur (comme la promotion de la liberté) devraient-elles être prises en compte lors du jugement de leurs actions ?

Le système judiciaire est-il suffisamment armé pour traiter des affaires liées au cyberespace, ou doit-il évoluer pour mieux comprendre les enjeux technologiques ?

La grâce présidentielle de Trump était-elle une reconnaissance nécessaire d’une peine disproportionnée, ou un dangereux précédent dans la lutte contre la criminalité en ligne ?

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