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Le choix de Trump pour la présidence de la FTC pourrait annuler les réussites de Lina Khan
Dont le mandat a été marqué par une régulation proactive des grandes entreprises

Le , par Stéphane le calme

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La nomination d’un nouveau président à la tête de la Federal Trade Commission (FTC) par Donald Trump s’annonce comme un tournant décisif dans la politique antitrust américaine. Alors que Lina Khan, actuelle présidente de la FTC, a marqué son mandat par une régulation proactive des grandes entreprises, le choix de son éventuel successeur pourrait inverser cette dynamique. Cette perspective suscite un débat houleux sur l’équilibre entre régulation et libre marché dans une économie dominée par des géants technologiques.

Lina Khan : une vision progressiste et audacieuse

Depuis sa nomination par Joe Biden en mars 2021, Lina Khan est devenue l’incarnation d’une régulation modernisée et stricte. Jeune juriste au parcours impressionnant, elle a révolutionné les approches traditionnelles des politiques antitrust, souvent jugées dépassées face à la montée en puissance des géants de la tech comme Amazon, Google et Meta.

Lina Khan défend une vision selon laquelle les grandes entreprises ne doivent pas seulement être jugées sur leur impact sur les prix, mais aussi sur leur capacité à étouffer la concurrence, limiter l’innovation et influencer négativement les droits des travailleurs. Sa présidence a vu des initiatives majeures :
  • Des poursuites judiciaires audacieuses contre des pratiques jugées anticoncurrentielles, même si certaines se sont soldées par des échecs.
  • Une modernisation du cadre juridique, en tenant compte des spécificités de l’économie numérique.
  • Un recentrage des priorités sur les consommateurs et les petites entreprises, souvent écrasées par des pratiques monopolistiques.

Ci-dessous des illustrations.

Lina Khan, présidente de la FTC, veut mettre fin aux monopoles des Big Tech avant qu'ils ne se produisent

En 2023, les grandes entreprises technologiques telles que Microsoft, Google et Amazon ont surpassé les sociétés de capital-risque traditionnelles de la Silicon Valley en matière d'investissement massif dans les start-ups spécialisées en intelligence artificielle (IA). Elles ont conclu des accords remarquables, représentant les deux tiers des 27 milliards de dollars investis dans les jeunes entreprises d'IA au cours de cette année. L'expansion de l'IA générative, capable de produire rapidement des contenus similaires à ceux créés par des humains, a suscité un intérêt financier considérable, notamment après le lancement de ChatGPT par OpenAI en novembre 2022.

La présidente de la FTC, Lina Khan, cherche à mettre fin aux monopoles des géants technologiques tels que Microsoft, Google et Amazon avant qu'ils ne se produisent. Elle enquête sur les relations entre ces entreprises et les start-ups spécialisées dans l'intelligence artificielle, examinant les investissements en échange de dépenses sur le cloud ou d'accords d'exclusivité. Khan considère le paysage actuel de l'IA comme crucial pour l'ouverture des marchés et la perturbation des opérateurs établis. Elle souhaite s'attaquer au monopole à chaque niveau de la pile technologique de l'IA et se méfie de l'intégration verticale.

Khan souligne également l'importance de l'action réglementaire pour garantir la viabilité du journalisme indépendant. Bien que ses outils d'application soient limités, elle estime que même les poursuites infructueuses peuvent dissuader les abus de concurrence.

La Federal Trade Commission a ouvert une vaste enquête sur la concurrence dans le secteur en plein essor de l'IA en ordonnant à cinq entreprises clés de lui fournir des informations privées sur leurs accords d'investissement. Les investissements de plusieurs milliards de dollars de Microsoft dans Open AI, ainsi que les participations similaires de Google et d'Amazon dans Anthropic, n'ont pas fait l'objet d'un examen réglementaire comme l'auraient fait des accords d'acquisition pure et simple de ces startups.

Lina Khan prévient que les compagnies aériennes pourraient exploiter l'IA à des fins de discrimination tarifaire

Depuis l'avènement de l'intelligence artificielle (IA), les utilisateurs craignent pour leur vie privée. Une enquête en août 2024 révèle que 84 % des personnes interrogées ont déclaré que la protection de la vie privée en ligne était un droit humain fondamental, tandis que 74 % se sentaient menacées par la capacité de l'IA à « détruire » leur vie privée. 53 % des personnes interrogées ont cité « la protection de la vie privée, la sûreté et la sécurité » comme leur principale préoccupation concernant l'IA.

S'exprimant lors du 2024 Fast Company Innovation Festival, Lina Khan a souligné les risques que l'IA pose en permettant la fraude et la discrimination par les prix. Elle a souligné que les outils d'IA accélèrent les escroqueries et permettent une tarification personnalisée basée sur les données des consommateurs.

Lina Khan a expliqué que l'IA automatise déjà les escroqueries en ligne traditionnelles telles que le phishing et introduit de nouvelles fraudes telles que le clonage vocal. Elle a également mis en garde les détaillants contre l'utilisation de la technologie de surveillance pilotée par l'IA pour ajuster les prix en fonction des clients. Lina Khan s'est également inquiétée de l'utilisation potentiellement abusive de l'IA par les compagnies aériennes pour faire payer plus cher les passagers qui assistent à des funérailles.


La vision conservatrice : un retour en arrière ?

Cependant, ses actions n’ont pas été sans controverse. Certains critiques lui reprochent une approche trop agressive, qui aurait conduit à des blocages judiciaires et un ralentissement de certaines innovations industrielles.

Face à cette régulation proactive, le candidat proposé par Donald Trump représente une rupture nette. Fidèle aux principes de déréglementation qui ont marqué son mandat présidentiel, Trump a choisi une figure alignée sur une vision pro-business et favorable à un retrait de l’intervention fédérale dans l’économie. Ce choix reflète une idéologie bien ancrée chez les conservateurs américains : l’idée que le marché libre est le meilleur garant de la prospérité et de l’innovation.

Cette vision repose sur plusieurs arguments (à chacun d'en estimer la pertinence) :
  • L’autorégulation des entreprises : Selon cette perspective, les entreprises, motivées par leurs propres intérêts, sont mieux placées pour répondre aux besoins des consommateurs que des régulateurs fédéraux.
  • La réduction des barrières bureaucratiques : Trop de régulation est perçue comme un frein à l’investissement et à la croissance économique.
  • Une méfiance envers l’État interventionniste, considéré comme une entrave à la liberté individuelle et à l’efficacité économique.

Cependant, ces positions suscitent des inquiétudes. Dans un contexte où les entreprises comme Amazon ou Apple détiennent un pouvoir quasi monopolistique, le retrait de l’État pourrait exacerber les inégalités, réduire la concurrence et consolider davantage les positions dominantes.

Quoiqu'il en soit, Donald Trump a annoncé mardi qu'il nommerait Andrew Ferguson à la tête de la Commission fédérale du commerce des États-Unis. Ferguson remplacera Lina Khan et, selon les médias, tout porte à croire que Ferguson a l'intention de réduire à néant une grande partie des réalisations de Khan, même si certains commentateurs insistent sur le fait qu'il luttera contre les abus potentiels des grandes entreprises technologiques.

« Andrew a fait ses preuves en s'opposant à la censure des grandes entreprises technologiques et en protégeant la liberté d'expression dans notre grand pays », a écrit Trump mardi sur Truth Social. « Andrew sera le président de la FTC le plus favorable à l'Amérique et à l'innovation de toute l'histoire de notre pays ».


Ferguson est l'un des deux commissaires républicains de la FTC nommés par Joe Biden au sein de cette commission de cinq personnes. Pas plus de trois des commissaires approuvés par le Sénat ne peuvent être issus du même parti politique.

Un média spécialisé note que Ferguson a publié la semaine dernière un document d'une page qui « montrait clairement qu'il faisait de la lèche à Trump en parlant de tous les pouvoirs dont disposait la FTC pour s'en prendre à ses ennemis de la guerre culturelle en raison de leur discours ». Le document décrit le temps passé par Khan à la FTC comme faisant partie d'un programme « woke » et décrit les choses qu'il a accomplies pour nuire à l'administration Biden.

« Le commissaire Ferguson est le choix de l'Amérique d'abord et de l'innovation pour la présidence de la Commission fédérale du commerce », commence le document. « Ferguson a des références juridiques impeccables, une loyauté avérée envers le président Donald Trump, et un historique de résistance à la censure des Big Tech, au DEI-wokeism [ndlr. Diversité, équité et inclusion (en anglais : Diversity, equity, and inclusion)], et à l'agenda anti-business et anti-innovation de la gauche radicale. Le président Trump peut désigner M. Ferguson comme président de la FTC dès le premier jour de l'administration Trump - aucune confirmation du Sénat n'est nécessaire pour les commissaires de la FTC en exercice pour devenir président, et son mandat n'expire pas avant 2030. »

Ce n'est évidemment pas une mince affaire que de présenter Ferguson à la tête de la FTC. Mais cela ne s'arrête pas là. Ligne par ligne, il énumère les moyens par lesquels Ferguson renverserait l'héritage de Khan à la FTC, notant qu'elle s'employait à respecter un « agenda anti-business ». Le document promet de mettre fin à la « guerre contre les fusions » de Lina Khan, mais aussi aux fusions dans le monde de la Big Tech.

Et c'est sur cette dernière partie que de nombreux commentateurs se sont appuyés pour insister sur le fait que Ferguson serait en fait sévère envers la Silicon Valley et qu'il se battrait pour les petites gens.

Cet avis n'est pas partagé. Un média note par exemple : « plus on lit, plus il est clair que le programme de M. Ferguson n'a pas pour but d'aider le consommateur moyen. Son objectif est de lutter contre tout ce que les conservateurs n'aiment pas, y compris le DEI, les campagnes contre les discours haineux et les préjugés raciaux dans les algorithmes ».

Le document évoque également les « boycotts d'annonceurs », un cheval de bataille d'Elon Musk. Le milliardaire a aidé Donald Trump à se faire élire en novembre en consacrant plus d'un quart de milliard de dollars à Trump et aux Républicains, et il insiste sur le fait qu'il devrait être illégal pour les entreprises privées de cesser de faire de la publicité avec des sociétés qui ne s'alignent pas sur leurs valeurs. C'est important pour Musk, car sa plateforme de médias sociaux X a fait l'objet de nombreuses controverses depuis qu'il a racheté l'entreprise fin 2022.

Vous pouvez lire l'intégralité du document de Ferguson ci-dessous :



Sources : Donald Trump sur Truth Social, document de Ferguson

Et vous ?

Les initiatives de Lina Khan ont-elles réellement renforcé la concurrence, ou ont-elles parfois freiné l’innovation et les investissements ?

Les politiques de Lina Khan ont-elles bénéficié directement aux consommateurs, ou les résultats restent-ils trop subtils pour être mesurés ?

Une stricte régulation des grandes entreprises peut-elle ralentir des avancées technologiques majeures, ou au contraire stimuler une concurrence plus saine ?

Voyez-vous d'autres moyens que des poursuites judiciaires pour réguler les grandes entreprises ?

Une FTC moins interventionniste peut-elle vraiment encourager la concurrence, ou risque-t-elle de renforcer les déséquilibres existants ?

La nomination par Trump relève-t-elle davantage d’une stratégie électorale ou d’une volonté idéologique de recentrer la FTC sur une approche pro-business ?

Comment une FTC conservatrice pourrait-elle garantir que les PME ne soient pas écrasées par les géants du numérique ?

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