Pour rappel, au mois de septembre 2024, WordPress.org a pris la décision radicale de bannir WP Engine et de lui interdire l'accès ses ressources, y compris les thèmes, les plugins et les mises à jour de sécurité.
Matt Mullenweg, qui a annoncé la décision sur le site officiel de WordPress, a qualifié WP Engine de « cancer » pour WordPress. Il a également indiqué que le fournisseur d'hébergement aurait tenté de contrôler l’expérience WordPress de ses utilisateurs en mettant en place son propre système de connexion utilisateur et en verrouillant certaines fonctionnalités essentielles de WordPress pour en tirer profit.
En réponse à cette mesure, WP Engine a déposé une plainte contre Automattic Inc. et son PDG Matt Mullenweg devant le Tribunal de Première Instance des Etats-Unis pour le District Nord de la Californie. La plainte, déposée le 2 octobre 2024, fait état d'une tentative d'extorsion de 10 millions de dollars, d'une ingérence dans les relations d'affaires et d'une utilisation abusive des marques WordPress, entre autres.
WordPress.org est une option pour les utilisateurs qui souhaitent héberger leur propre site web, tandis que WordPress.com, comme WP Engine, propose également un service d'hébergement géré. Automattic est donc un concurrent de WP Engine, et les tribunaux ont pu considérer ces représailles comme un abus de pouvoir.
Le plugin est de retour chez WP Engine
La bataille entre les deux parties a déjà connu de multiples rebondissements. Par exemple, un plugin populaire de WP Engine, Advanced Custom Field (ACF), a été supprimé par Automattic et remplacé par Secure Custom Fields. Là encore, les tribunaux ont remis ce plugin ACF sous le contrôle de WP Engine. Pour couronner le tout, Matt Mullenweg ne peut plus publier d'anciens clients de WP Engine sur un site qui traque ces départs. Le site est d'ailleurs toujours en activité.
En outre, la bataille entre WP Engine et Mullenweg/Automattic a été menée de manière remarquablement publique. Par exemple, le PDG a choisi de donner une interview soudaine lors d'une diffusion en direct, où il a pu présenter quelques arguments juridiques concernant les prétendues erreurs de WP Engine. Il y aurait une confusion entre le WordPress officiel (géré par Automattic) et WP Engine, qui prétendrait être un hébergeur officiel de WordPress.
Le fait de ne pas adhérer à l'« intégrité » et aux « valeurs fondamentales » du projet WordPress ne semble pas suffire à convaincre le juge de la ligne de pensée d'Automattic et de Matt Mullenweg. Il semble donc que WP Engine puisse encore créer et payer des plugins qui seront exclusifs à l'hébergeur et non à tous les sites WordPress.
Cette décision du juge intervient alors que des voix s’élèvent aujourd’hui pour demander le départ du PDG d'Automattic. En effet, Matt Mullenweg est accusé d’abuser de son pouvoir au sein de WordPress, créant des conflits d’intérêts flagrants.
Selon Josh Collinsworth, développeur front end : « si WordPress veut survivre, et encore plus prospérer, Matt Mullenweg doit être écarté de toutes les formes de leadership officiel de WordPress, aussi rapidement que possible ».
Source : Décision judiciaire sur l'affaire opposant WordPress et WP Engine
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
Trouvez-vous la décision du juge californien justifiée et pertinente ?
Voir aussi :
Le conflit opposant Automattic à WP Engine pourrait déboucher sur un fork du code de WordPress, selon Darnell Clayton. Une situation que Matt Mullenweg redoute et qui serait à l'avantage de WP Engine
Automattic, la société de Matt Mullenweg qui gère WordPress.com, traque ouvertement les sites Web qui quittent son rival WP Engine, le traqueur indique que plus de 17 500 sites ont déjà abandonné WP Engine
159 employés quittent Automattic à cause du conflit entre le PDG et WP Engine qui s'intensifie sur fond de tentative d'extorsion, d'interférence avec les relations commerciales et d'abus des marques WordPress