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Systèmes embarqués et responsabilité légale : un juge rejette l'accord conclu entre le DoJ et Boeing au sujet des crashs du 737 Max
Accord auquel s'opposaient les familles des victimes

Le , par Stéphane le calme

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7  0 
Un juge fédéral a rejeté jeudi l'accord conclu entre Boeing et le gouvernement américain après que l'entreprise a déclaré qu'elle plaiderait coupable d'avoir trompé l'Administration fédérale de l'aviation avant deux accidents mortels d'avions 737 Max qui ont impliqué son système MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System). Le juge Reed O'Connor du tribunal de district des États-Unis a fait état de ses problèmes concernant le processus de sélection d'un contrôleur indépendant requis dans le cadre de l'accord pour superviser l'amélioration de la sécurité et de la qualité au sein de Boeing.

Vue globale de la situation

Problèmes techniques du Boeing 737 MAX

Le 737 MAX a été conçu avec un nouveau système appelé MCAS, destiné à améliorer les caractéristiques de vol. Cependant, ce système a été au cœur des problèmes. Le MCAS ajuste automatiquement l’assiette de l’avion en fonction des données des capteurs d’incidence. Lorsque ces capteurs fournissent des informations erronées, le MCAS peut entraîner des mouvements brusques du nez de l’avion, mettant en danger la stabilité en vol.

En 2018 et 2019, deux crashs fatals impliquant ces avions ont coûté la vie à 346 personnes. Les deux crashs du 737 MAX ont été causés par des capteurs d’incidence défectueux. Ces capteurs mesurent l’angle d’attaque de l’avion par rapport à l’air. En cas de mauvaise lecture, le MCAS peut être activé de manière inappropriée, poussant le nez de l’avion vers le bas. Les pilotes n’avaient pas été correctement informés de l’existence du MCAS, ce qui a compliqué la situation.

Avancées juridiques

En janvier 2021, Boeing a conclu un accord avec le Département de la Justice américain (DoJ) pour éviter des poursuites pénales concernant une conspiration de fraude liée à la conception défectueuse du 737 MAX.

Boeing a déjà versé 2,5 milliards de dollars dans le cadre de l'accord conclu avec les procureurs, qui lui a accordé l'immunité contre les poursuites pénales liées à une accusation de complot frauduleux en rapport avec la conception défectueuse du 737 MAX. Boeing devait respecter les termes de l'accord de poursuite différée pendant une période de trois ans qui s'est achevée le 7 janvier. Les procureurs auraient alors été en mesure de demander à un juge de rejeter l'accusation de complot frauduleux.

Mais en mai, le ministère de la justice a estimé que Boeing n'avait pas respecté l'accord, ce qui l'exposait à des poursuites. Aussi, le ministère de la Justice a prévu de proposer officiellement à Boeing un accord de plaidoyer qui comprend une sanction financière et l'imposition d'un contrôleur indépendant chargé de vérifier les pratiques de l'entreprise en matière de sécurité et de conformité pendant trois ans. Les fonctionnaires du ministère de la justice ont fait part de leur décision aux membres des familles des victimes lors d'un appel téléphonique. La proposition exigerait que Boeing plaide coupable de conspiration en vue de frauder l'administration fédérale de l'aviation des États-Unis dans le cadre des accidents mortels.

Le ministère de la Justice envisageait de permettre à Boeing d'éviter un procès pénal s'il accepte de plaider coupable d'une accusation de fraude liée à ces deux crashs, selon deux avocats de familles de victimes de ces crashs. La décision d'engager des poursuites pénales à l'encontre de Boeing aggrave la crise qui engloutit le constructeur d'avions, exposant l'entreprise à des conséquences financières supplémentaires et à une surveillance plus stricte de la part des pouvoirs publics.

Plaider coupable pourrait également avoir des conséquences sur la capacité de Boeing à conclure des contrats gouvernementaux, tels que ceux conclus avec l'armée américaine, qui représentent une part importante de son chiffre d'affaires. Les entreprises ayant fait l'objet d'une condamnation pour crime peuvent bénéficier de dérogations, et il n'est pas clair dans quelle mesure l'accord proposé par le ministère de la justice aborde la question.

En juillet, Boeing a accepté de plaider coupable d'un chef d'accusation de complot en vue de frauder les États-Unis. En vertu de cet accord, Boeing devrait payer jusqu'à 487 millions de dollars d'amendes, soit une fraction des 24,8 milliards de dollars que les familles des victimes des deux crashs veulent que l'entreprise paie.

C'est cet accord qui a été rejeté par un juge américain

Dans sa décision, le juge indique que le « gouvernement américain surveille Boeing depuis trois ans maintenant » et que, si les autorités américaines ont raison de dire que Boeing a violé un accord antérieur, « il est juste de dire que la tentative du gouvernement d'assurer le respect de l'accord a échoué ».

Le juge Reed O'Connor du tribunal fédéral du district nord du Texas s'est opposé à la procédure de sélection d'un contrôleur indépendant chargé de superviser le programme d'éthique et de lutte contre la fraude de Boeing : « Comme expliqué ci-dessous, l'accord de plaidoyer exige que les parties prennent en compte la race lorsqu'elles recrutent le contrôleur indépendant », a écrit O'Connor. « En outre, l'accord de plaidoyer marginalise la Cour dans la sélection et le contrôle du contrôleur indépendant. Ces dispositions sont inappropriées et vont à l'encontre de l'intérêt public ».

En juillet, les avocats des familles des victimes ont déclaré que l'accord conclu avec le gouvernement fédéral « fait injustement à Boeing des concessions que d'autres accusés pénaux ne recevraient jamais et ne tient pas Boeing pour responsable de la mort de 346 personnes ».


Juge : les recommandations du contrôleur seraient sans effet

« Les familles des victimes qui s'opposent à l'accord de plaidoyer contestent le processus de sélection du contrôleur et le fait de ne pas exiger, comme condition de sa mise à l'épreuve, que Boeing se conforme aux recommandations anti-fraude du contrôleur », a écrit le juge O'Connor. « Ils soutiennent, en substance, que le gouvernement a surveillé Boeing depuis le début de l'affaire et qu'il n'a pas réussi à s'assurer que Boeing se conformait à ses recommandations. En raison de cet échec, ils soutiennent que le contrôleur devrait être choisi par la Cour et lui faire rapport afin de garantir le respect de la loi ».

Le contrôleur de conformité est censé veiller à ce que « Boeing mette en œuvre un programme destiné à prévenir et à détecter les violations des lois américaines sur la fraude », a écrit O'Connor. Le fait de ne pas retenir les services d'un contrôleur constituerait une violation de la mise à l'épreuve de Boeing, mais O'Connor a précisé que Boeing ne serait pas tenu de se conformer aux recommandations du contrôleur.

« L'accord de plaidoyer interdit d'imposer à Boeing, comme condition de probation, de se conformer aux recommandations anti-fraude du contrôleur. En outre, le contrôleur indépendant est choisi par le gouvernement et lui rend compte, et non par le tribunal », a écrit O'Connor.

O'Connor a également rejeté l'accord au motif que « Boeing aura la possibilité d'empêcher l'embauche de l'un des six candidats contrôleurs choisis par le gouvernement » et que « le gouvernement sélectionnera le contrôleur indépendant “conformément à l'engagement du ministère en faveur de la diversité et de l'inclusion” ».


Les États-Unis « n'ont pas réussi à assurer la conformité »

Le ministère de la justice a pris cette décision après l'incident de janvier 2024, au cours duquel un 737 Max 9 utilisé par Alaska Airlines a effectué un atterrissage d'urgence parce qu'un bouchon de porte a sauté pendant un vol. Le ministère de la justice a déclaré qu'en plus d'une amende de 243,6 millions de dollars, l'accord « exigerait que Boeing investisse au moins 455 millions de dollars dans ses programmes de conformité et de sécurité, imposerait un contrôleur de conformité indépendant et permettrait à la Cour de déterminer le montant de la restitution pour les familles à sa discrétion, conformément à la loi applicable ».

En raison du refus du juge O'Connor, les parties devront négocier un autre accord ou éventuellement aller en procès sur l'allégation du gouvernement selon laquelle Boeing a violé l'accord de poursuite différée. O'Connor a déclaré ce qui suit au sujet des allégations du gouvernement :

Le gouvernement surveille Boeing depuis maintenant trois ans. On ne sait pas exactement ce que Boeing a fait pour violer l'accord de poursuite différée (« DPA »). Les victimes affirment que « le gouvernement a été contraint de constater que Boeing avait violé [l'accord de poursuite différée] après la chute de la porte de l'avion d'Alaska ». Boeing laisse entendre qu'il pourrait avoir des arguments légitimes à opposer à la détermination de la violation par le gouvernement. Quoi qu'il en soit, si l'on considère que Boeing a violé le DPA, on peut dire que la tentative du gouvernement d'assurer le respect de l'accord a échoué.
O'Connor a ordonné à Boeing et au gouvernement américain de se rencontrer et de se concerter et de fournir à la Cour, dans un délai de 30 jours, des informations actualisées sur la manière dont ils envisagent de procéder.

Conclusion

L’affaire du 737 Max est une tragédie humaine et un rappel brutal des risques associés à des systèmes informatiques critiques mal conçus. Le rejet de l’accord Boeing-DOJ par le juge pourrait pousser l’industrie aéronautique à adopter des normes plus strictes pour le développement et la validation des logiciels. Il met également en exergue l’importance d’un cadre réglementaire solide pour encadrer les avancées technologiques, garantissant que la sécurité prime sur les impératifs économiques.

L’affaire n’est pas qu’un enjeu pour Boeing ou l’aviation : elle interpelle l’ensemble de l’industrie technologique sur ses responsabilités dans la conception de systèmes sur lesquels reposent des vies humaines.

Source : décision du juge Reed O'Connor

Et vous ?

Dans quelle mesure les entreprises doivent-elles être tenues responsables juridiquement des erreurs logicielles dans des systèmes critiques ?

Comment améliorer les processus de certification logicielle pour éviter des tragédies similaires dans le futur ?

Le modèle de certification actuel de la FAA est-il adapté à la complexité croissante des logiciels embarqués ?

Faut-il imposer des audits technologiques indépendants pour les systèmes critiques, et si oui, qui devrait les financer ?

Les régulateurs devraient-ils pouvoir sanctionner plus sévèrement les entreprises qui privilégient les délais de mise sur le marché au détriment de la sécurité ?

La transparence sur les failles techniques et les erreurs humaines devrait-elle être une obligation légale pour les entreprises technologiques ?

De façon plus générale, les industries comme l’automobile (voitures autonomes) ou la santé (robots chirurgicaux) sont-elles suffisamment préparées à gérer les risques des systèmes critiques ?

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Avatar de Ryu2000
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 06/12/2024 à 10:58
Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
Boeing a déjà versé 2,5 milliards de dollars dans le cadre de l'accord conclu avec les procureurs, qui lui a accordé l'immunité contre les poursuites pénales liées à une accusation de complot frauduleux en rapport avec la conception défectueuse du 737 MAX. Boeing devait respecter les termes de l'accord de poursuite différée pendant une période de trois ans qui s'est achevée le 7 janvier. Les procureurs auraient alors été en mesure de demander à un juge de rejeter l'accusation de complot frauduleux.
(...)
En juillet, Boeing a accepté de plaider coupable d'un chef d'accusation de complot en vue de frauder les États-Unis. En vertu de cet accord, Boeing devrait payer jusqu'à 487 millions de dollars d'amendes, soit une fraction des 24,8 milliards de dollars que les familles des victimes des deux crashs veulent que l'entreprise paie.
Pour la blague j'ai envie de dire : "Le ministère de la justice US est complotiste, c'est terrible . Comment peut-il croire qu'une entreprise aussi respectable que Boeing ait pu magouiller avec une organisation aussi sérieuse que la FAA ? Ce genre de chose ne peut pas se produire dans le monde réel".

Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
Le modèle de certification actuel de la FAA est-il adapté à la complexité croissante des logiciels embarqués ?
La FAA n'a pas fait son job.
Si un fabricant d'avion peut se pointer et lui dire "non mais t'inquiètes le changement du centre de gravité et l'ajout du logiciel MCAS ne changent rien, il n'y a pas besoin de former les pilotes" et qu'elle réponde "Ok, c'est bon pour moi l'avion est autorisé à voler" alors elle ne sert à rien.

Soit elle est corrompue soit elle est nulle à chier.
C'est plus grave d'être corrompu que nul.
Si c'est juste une question d'incompétence, ça va.
En principe la FAA mérite d'être encore plus puni que Boeing, c'est son rôle de s'assurer de la sécurité d'un avion. C'est complétement débile d'avoir délégué une partie significative de la certification et de la surveillance des systèmes du 737 MAX à Boeing lui-même.
Forcément que Boeing que va certifier son avion, même si ses ingénieurs sont contre.

Tout ces morts, juste pour répondre rapidement à Airbus…
Si les pilotes avaient été formés, si ils avaient tous su ce que faisait le MCAS et comment le désactiver, il y aurait moins de crashs.
Mais non, pour gagner un petit peu de temps il n'y a pas eu de formation.

Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
Les pilotes n’avaient pas été correctement informés de l’existence du MCAS, ce qui a compliqué la situation.
3  1 
Avatar de totozor
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 06/12/2024 à 15:04
Citation Envoyé par Ryu2000 Voir le message
La FAA n'a pas fait son job.
Si un fabricant d'avion peut se pointer et lui dire "non mais t'inquiètes le changement du centre de gravité et l'ajout du logiciel MCAS ne changent rien, il n'y a pas besoin de former les pilotes" et qu'elle réponde "Ok, c'est bon pour moi l'avion est autorisé à voler" alors elle ne sert à rien.
C'est un peu plus compliqué que ça, ou ça devrait l'être.
Boieng devrait (je ne sais pas) avoir fournit un document justificatif de la navigabilité de l'avion et de la non nécessité d'une formation des pilotes.
Il est largement envisageable que la FAA ne puisse pas contester le document sur la navigabilité de l'avion.
Je suis beaucoup plus dubitatif sur l'absence de besoin de formation, le dossier doit présenter une analyse de sureté de fonctionnement qui doit révéler que l'impact d'un dysfonctionnement du MCAS mène probablement un crash. Il faut alors un ensemble de choses pour permettre aux pilotes d'éviter celui ci ou de limiter les risques de morts.
Ce qui aurait pu être possible est que Boeing ai documenté que le 737Max vol bien sans MCAS, ce qui aurait du mettre la puce à l'oreille de la FAA : pourquoi mettre un système inutile?
En principe la FAA mérite d'être encore plus puni que Boeing, c'est son rôle de s'assurer de la sécurité d'un avion. C'est complétement débile d'avoir délégué une partie significative de la certification et de la surveillance des systèmes du 737 MAX à Boeing lui-même.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça.
Boeing est un concepteur d'avion son rôle est de concevoir des avions qui volent.
Le rôle de la FAA était (ça a changé depuis) de s'assurer que Boeing à envisagé tous les scénarios et couvre l'ensemble des risques.
Si Boeing a fourni l'ensemble des dossiers justificatif dûment complétés et signés, ce qui n'est pas le cas d'après la justice américaine alors la capacité de la FAA à s'en rendre compte est limitée. (On ne parle pas d'un document de 200 pages rédigée par chatGPT).
J'ai connu une campagne de certification aéro, nous avons dû retarder la certification de plusieurs mois parce que nous avions perdu un dossier de justification qui a du être entièrement reconstruit (parce que ce n'est pas que de la réécriture, certaines modélisations ont du être de nouveau documentées)
Tout ces morts, juste pour répondre rapidement à Airbus…
Si les pilotes avaient été formés, si ils avaient tous su ce que faisait le MCAS et comment le désactiver, il y aurait moins de crashs.
Mais non, pour gagner un petit peu de temps il n'y a pas eu de formation.
D'après le reportage sur Netflix le deuxième pilote était informé/formé et a fait ce qu'il fallait (ou ce qui était préconisé), sans effet.
Ce qui est d'autant plus inquiétant sur Boeing, à condition que les informations que j'ai soient correctes.

La réglementation s'est renforcées depuis et en plus de prouver que tu as conçu un avion tu dois prouver que ton management permet aux personne de réaliser leur travail honnêtement, notamment en permettant la remontée d'alerte à ton entreprise voir aux autorités.
Si tu bosses dans l'aéro, on te donne le mail de la FAA ou de l'EASA (pour l'Europe) à contacter si tu ne peux pas bosser correctement.
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Avatar de totozor
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 06/12/2024 à 14:42
Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
Le 737 MAX a été conçu avec un nouveau système appelé MCAS, destiné à améliorer les caractéristiques de vol. Cependant, ce système a été au cœur des problèmes.
Je pense que ce résumé est plus que laxiste avec Boeing.
Je dirais plutôt que Boeing a conçu un avion qui vole mal, qu'il a corrigé/compensé le design de l'avion avec un système électronique : le MCAS.
Les pilotes n’avaient pas été correctement informés de l’existence du MCAS, ce qui a compliqué la situation.
Ce que dit le reportage de Netflix est que lors du premier accident les pilotes n'étaient pas informés.
MAIS qu'au deuxième ils l'étaient, les pilotes ont réagit tel que préconisé, ce qui n'a rien changé à la fin tragique du vol.
Dans sa décision, le juge indique que le « gouvernement américain surveille Boeing depuis trois ans maintenant » et que, si les autorités américaines ont raison de dire que Boeing a violé un accord antérieur, « il est juste de dire que la tentative du gouvernement d'assurer le respect de l'accord a échoué ».
[...]
« Les familles des victimes qui s'opposent à l'accord de plaidoyer contestent le processus de sélection du contrôleur et le fait de ne pas exiger, comme condition de sa mise à l'épreuve, que Boeing se conforme aux recommandations anti-fraude du contrôleur », a écrit le juge O'Connor. « Ils soutiennent, en substance, que le gouvernement a surveillé Boeing depuis le début de l'affaire et qu'il n'a pas réussi à s'assurer que Boeing se conformait à ses recommandations. En raison de cet échec, ils soutiennent que le contrôleur devrait être choisi par la Cour et lui faire rapport afin de garantir le respect de la loi ».
Hein? Le gouvernement est incapable de vérifier qu'une entreprise se conforme à ses recommandations?
Comment est-ce possible?
Ils sont incompétents et incapables de trouver quelqu'un qui l'est?
Boeing ne collabore pas?
Dans tous les cas ça parait surprenant.
« L'accord de plaidoyer interdit d'imposer à Boeing, comme condition de probation, de se conformer aux recommandations anti-fraude du contrôleur. En outre, le contrôleur indépendant est choisi par le gouvernement et lui rend compte, et non par le tribunal », a écrit O'Connor.
Ce sketch, ça me fait penser à une affaire en Belgique où une entreprise devait virer son PDG, elle l'avait juste transférer à un autre poste à peine moins important.
Quand la négociation se trouve dans les formulations ça devient largement problématique! Ils ont tué 350 personnes, on ne devrait leur laisser aucune marge de manoeuvre.
Dans quelle mesure les entreprises doivent-elles être tenues responsables juridiquement des erreurs logicielles dans des systèmes critiques ?
Elles sont tenues responsables de la bonne conception de leurs produits, y compris la conception logicielle.
Qui dans l'aéronautique est certifiée en vol - normalement/En Europe.
Le seul cas que je peux imaginer serait si le système est livré par un fournisseur et qu'il a fait une mise à jour sans prévenir Boeing, et en leur cachant d'ailleurs (les produits livrés ont une révision/version). Mais dans ce cas la fraude est chez le fournisseur.
Comment améliorer les processus de certification logicielle pour éviter des tragédies similaires dans le futur ?
Le processus de certification logicielle n'a pas été suivi.
Il ne faut pas le revoir, il faut le faire appliquer.
Et pour avoir connu un expert tests en vols, les tests ne sont pas pris à la légère.
Le modèle de certification actuel de la FAA est-il adapté à la complexité croissante des logiciels embarqués ?
Jusqu'à preuve du contraire oui.
En Europe, La certification se fait sur des banc informatique (simulation informatique) puis sur des bancs physiques (en laboratoire) et enfin sur des bancs en vol (avions dédiés en vol).
Les procédures de test sont rigoureuses, de ce que je sais.
Faut-il imposer des audits technologiques indépendants pour les systèmes critiques, et si oui, qui devrait les financer ?
Ca semble sage, les audits sont payés par les entreprises et les organismes légalement responsables de leurs conclusions. Donc ils n'ont pas intérêt à être laxistes.
Les régulateurs devraient-ils pouvoir sanctionner plus sévèrement les entreprises qui privilégient les délais de mise sur le marché au détriment de la sécurité ?
Quand la vie des personnes est en jeu c'est évident. Et à ma connaissance la règlementation aérienne s'est largement renforcée depuis ces accidents.
Mais quand on voir les conclusions de O'Connor on se demande l'intérêt d'écrire si on est incapable de vérifier.
La transparence sur les failles techniques et les erreurs humaines devrait-elle être une obligation légale pour les entreprises technologiques ?
Je suis quasiment sur qu'elle l'est dans l'aéronautique.
En Europe nous avons une organisation indépendante pour les enquêtes après crash.
De façon plus générale, les industries comme l’automobile (voitures autonomes) ou la santé (robots chirurgicaux) sont-elles suffisamment préparées à gérer les risques des systèmes critiques ?
Je ne penses pas mais c'est encadré dans l'aéro et le tout est suffisamment vague pour couvrir toute innovation qui n'est pas encore envisagée : les entreprises doivent prouver la navigabilité (capacité de voler) de leurs avions sur tous les aspects et préciser leur marges d'opération.
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