Microsoft fait l'objet d'un recours collectif d'un milliard de livres sterling au Royaume-Uni. La plainte affirme que le géant technologique a surfacturé les entreprises pour son logiciel Windows Server, utilisé dans son service de cloud computing Azure. Cette affaire intervient alors que l'autorité britannique de la concurrence et des marchés (Competition and Markets Authority) enquête sur le secteur du cloud computing au Royaume-Uni.
Windows Server est un groupe de systèmes d'exploitation pour serveurs développé par Microsoft depuis 1993. Le premier système d'exploitation publié pour cette plateforme est Windows NT 3.1 Advanced Server, une édition de Windows NT 3.1. Avec la sortie de Windows Server 2003, Microsoft a commencé à publier de nouvelles versions sous le nom de Windows Server. La dernière version de Windows Server est Windows Server 2025.
Actuellement, Microsoft fait l'objet d'un recours collectif au Royaume-Uni concernant les prix de son logiciel Windows Server. Maria Luisa Stasi, experte en réglementation, affirme que le géant technologique a surfacturé les entreprises pour son logiciel Windows Server, utilisé dans son service de cloud computing Azure. Elle demande une indemnisation de plus d'un milliard de livres sterling au nom des entreprises britanniques.
L'affaire a été introduite sur la base d'un "opt-out", ce qui signifie que toutes les organisations britanniques sont représentées dès le départ, à moins qu'elles ne souhaitent pas l'être. Il s'agit du dernier recours collectif déposé auprès du Competition Appeal Tribunal du Royaume-Uni contre de grandes entreprises technologiques, Facebook, Google et des sociétés de téléphonie mobile étant également visés par d'autres plaintes.
Ce type d'action est relativement nouveau, puisqu'il a été introduit au Royaume-Uni en 2015. Il existe donc peu de précédents permettant d'évaluer les chances de succès d'une telle action, mais il faudra probablement attendre plusieurs années avant d'en connaître l'issue. Elle intervient alors que l'autorité britannique de la concurrence et des marchés (Competition and Markets Authority) enquête sur le secteur du cloud computing au Royaume-Uni.
D'une manière générale, le cloud computing fait référence à des données stockées en ligne, auxquelles on peut accéder n'importe où et n'importe quand. Il s'agit d'un élément clé du fonctionnement du monde moderne, les utilisations du cloud computing allant du stockage de grandes quantités de données à la diffusion en continu de vidéos et de musique.
Le cloud computing est également devenu un élément essentiel du fonctionnement de nombreuses entreprises. En règle générale, il s'agit d'utiliser la plateforme Azure de Microsoft ou de conclure des accords avec d'autres fournisseurs, tels qu'Amazon et Google, qui peuvent alors concéder des licences d'utilisation de logiciels à Microsoft.
C'est cet élément de licence qui a suscité la controverse, Google ayant déclaré à la CMA en juin : "Nous pensons que les pratiques de Microsoft en matière de licences augmentent les coûts des rivaux et affaiblissent leur capacité à rivaliser pour une part importante de la demande des clients." Microsoft a fermement démenti cette affirmation et a commencé sa réponse à l'enquête en juillet en déclarant que ses conditions de licence "n'augmentent pas de manière significative les coûts de ses concurrents dans le domaine du cloud".
L'action en justice déposée affirme que "plusieurs milliers" d'entreprises britanniques pourraient avoir été affectées. Elle affirme que les petites entreprises "sont particulièrement touchées", en s'appuyant sur les chiffres de l'Office des statistiques nationales qui indiquent qu'il y a eu plus de fermetures que de créations d'entreprises en 2022.
"En termes simples, Microsoft punit les entreprises et les organisations britanniques qui utilisent Google, Amazon et Alibaba pour le serviece de cloud computing en les obligeant à payer plus cher pour Windows Server", a déclaré Maria Stasi. "Ce faisant, Microsoft tente de forcer les clients à utiliser son service de cloud computing Azure et de restreindre la concurrence dans ce secteur. Cette action en justice vise à remettre en cause le comportement anticoncurrentiel de Microsoft, à l'obliger à révéler exactement combien les entreprises britanniques ont été illégalement pénalisées et à restituer l'argent aux organisations qui ont été injustement surfacturées."
Cette affaire intervient alors que Microsoft doit faire face à des allégations similaires en Espagne. En effet, Microsoft fait l'objet d'une plainte de la part d'entreprises espagnoles concernant ses pratiques en matière de cloud computing. La plainte indique que Microsoft pourrait utiliser sa position dominante sur le marché des logiciels pour imposer l'utilisation de ses services cloud, en imposant des barrières techniques et contractuelles qui limitent la concurrence et l'innovation pour les startups. L'association demande une enquête approfondie et une action urgente pour garantir un marché ouvert, équitable et concurrentiel en Espagne.
Source : Maria Luisa Stasi, experte en réglementation
Et vous ?
Pensez-vous que cette plainte est crédible ou pertinente ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
Voir aussi :
La FTC lance une vaste enquête antitrust sur Microsoft après des plaintes selon lesquelles l'entreprise verrouille ses clients dans son cloud Azure. La FTC va examiner les conditions de licence de Microsoft
Google aurait échoué à empêcher la conclusion d'un accord entre Microsoft et les fournisseurs européens de services cloud malgré sa contre-proposition de 500 millions de dollars, selon un rapport
Le régulateur britannique demande une enquête antitrust sur la domination d'Amazon et de Microsoft dans le domaine du Cloud
Microsoft fait face à un recours collectif d'un milliard de livres sterling, car elle aurait surfacturé les entreprises pour son logiciel Windows Server, utilisé dans son cloud Azure
Microsoft fait face à un recours collectif d'un milliard de livres sterling, car elle aurait surfacturé les entreprises pour son logiciel Windows Server, utilisé dans son cloud Azure
Le , par Jade Emy
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !