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Les Big Tech s'insurgent contre la décision de l'Australie d'interdire les médias sociaux aux jeunes de moins de 16 ans,
Affirmant que cela pourrait les pousser vers des coins plus sombres d'Internet

Le , par Mathis Lucas

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Les Big Tech affirment que l'Australie a adopté de façon « précipitée » la loi qui interdit aux jeunes de moins de 16 ans d'accéder aux médias sociaux. Les autorités australiennes affirment que l'exposition aux médias sociaux nuit à la santé mentale des enfants. Mais les géants des médias sociaux dénoncent la législation et rappellent que « le lien de causalité avec les médias sociaux reste flou en ce qui concerne la santé mentale des jeunes Australiens ». Pour Meta et ses rivaux Snap et TikTok, l'interdiction risque de pousser les adolescents vers des coins plus sombres d'Internet, augmentant les risques pour ces derniers.

Interdiction des médias sociaux aux moins de 16 ans en Australie

L'Australie a approuvé le jeudi 28 novembre 2024 une loi interdisant l'utilisation des médias sociaux pour les enfants de moins de 16 ans. La législation oblige les géants de la technologie à empêcher les mineurs de se connecter à leurs plateformes de médias sociaux, sous peine d'amendes pouvant atteindre 32 millions de dollars. Les méthodes d'application de la loi seront testées à partir de janvier 2025 et l'interdiction entrera en vigueur dans environ un an.


La loi australienne constitue un cas test pour un nombre croissant de pays qui ont légiféré ou déclaré qu'ils prévoient de légiférer sur une restriction d'âge pour les médias sociaux, en raison des craintes suscitées par l'impact de ces derniers sur la santé mentale des jeunes. Des pays comme la France et certains États américains ont adopté des lois visant à restreindre l'accès des mineurs sans l'autorisation d'un parent, mais l'interdiction australienne est absolue.

En Floride, une interdiction totale pour les moins de 14 ans est contestée devant les tribunaux pour des raisons de liberté d'expression. Les Big Tech, notamment les sociétés de médias sociaux telles que Meta et Snap, ont fait valoir que la législation envisagée par la Floride viole le premier amendement.

Le gouvernement australien avait prévenu les Big Tech de ses projets depuis des mois et avait annoncé l'interdiction pour la première fois à la suite d'une enquête parlementaire menée au début de l'année, qui a recueilli les témoignages de parents d'enfants qui s'étaient automutilés à la suite de cyberintimidations.

Les Big Tech dénoncent le processus d'adoption précipité de la loi

Les géants des médias sociaux ont rapidement critiqué la nouvelle législation australienne. Ils se sont inquiétés de la « précipitation » avec laquelle la loi a été adoptée et de l'absence de détails sur son application. Selon eux, il y a nombreuses questions sans réponse sur la façon dont la loi sera mise en œuvre dans la pratique. Dans des déclarations, les porte-parole de Meta, Snap et TikTok ont fustigé la nouvelle législation et dénoncé la méthode des législateurs.

TikTok

TikTok est une plateforme extrêmement populaire sur laquelle les adolescents téléchargent et partagent des vidéos. TikTok affirme qu'il est important que « le gouvernement australien travaille en étroite collaboration avec l'industrie pour résoudre les problèmes créés par ce processus précipité ». La plateforme a également déclaré que l'interdiction des médias sociaux aux jeunes de moins de 16 ans risque de les pousser vers des coins plus sombres d'Internet.

Meta

Meta a déclaré qu'il est préoccupé par « le processus qui a précipité l'adoption de la loi ». Un porte-parole de Meta a déclaré dans un communiqué : « la semaine dernière, la commission parlementaire a déclaré que le lien de causalité avec les médias sociaux reste flou en ce qui concerne la santé mentale des jeunes Australiens, mais cette semaine, le rapport précipité de la commission sénatoriale a déclaré que les médias sociaux causent des dommages ».

« Cela démontre le manque de preuves étayant la législation et suggère qu'il s'agissait d'un processus prédéterminé », a-t-il ajouté. Meta est propriétaire de Facebook et d'Instagram. La société américaine a déclaré qu'elle respecte la décision de l'Australie, mais que la loi introduit de nombreuses interrogations.

Snap

Un porte-parole de Snap, propriétaire de Snapchat, a affirmé qu'il y a « de nombreuses questions sans réponse sur la façon dont la loi sera mise en œuvre dans la pratique ». Il a déclaré que l'entreprise travaillerait en étroite collaboration avec les autorités australiennes au cours des 12 prochains mois pour développer une approche qui concilie la sécurité, la vie privée et l'aspect pratique. De nombreux critiques affirment qu'il s'agira d'une tâche complexe.

De nombreuses questions relatives à la protection de la vie privée

Les détracteurs de la législation australienne estiment qu'elle soulève des problèmes de protection de la vie privée et qu'elle pourrait créer davantage de risques pour les enfants. Australian Child Rights Taskforce a souligné que les plateformes seront désormais dissuadées d'offrir des fonctions de sécurité pour les enfants, ce qui signifie que les jeunes utilisateurs qui accèdent d'une manière ou d'une autre aux médias sociaux ne seront pas protégés.

L'interdiction australienne des médias sociaux est l'une des plus sévères à l'égard des grandes entreprises technologiques, mais elle n'est pas sans précédent. L'année dernière, la France a adopté une loi qui exige que les enfants de moins de 15 ans obtiennent l'autorisation d'un parent avant d'accéder à une plateforme de médias sociaux, mais les médias locaux rapportent que des difficultés techniques ont conduit à un manque d'application.

La Norvège espère également appliquer un âge minimum strict de 15 ans pour accéder aux médias sociaux. Les États américains ont également ciblé les plateformes de médias sociaux ces dernières années. New York et la Californie ont adopté des lois visant à protéger les utilisateurs mineurs des algorithmes de recommandation. L'Utah et l'Arkansas ont tenté d'adopter des restrictions liées à l'âge, mais celles-ci ont été contestées devant les tribunaux.

L'interdiction australienne est toutefois plus sévère, car elle interdit aux enfants l'accès aux médias sociaux, même s'ils ont l'autorisation de leurs parents. Certains experts craignent que cela pousse les enfants à chercher des moyens détournés pour accéder aux médias sociaux, ce qui comporte des risques.

Digital Industry Group, une association australienne dont les membres comprennent la plupart des entreprises de médias sociaux, a averti que la décision de l'Australie pourrait pousser les plus jeunes vers des endroits plus sombres d'Internet, dépourvus des garde-fous des plateformes grand public.

Sunita Bose, PDG de Digital Industry Group a également déclaré que personne ne peut expliquer avec certitude comment la nouvelle législation australienne fonctionnerait dans la pratique. « La communauté et les plateformes ne savent pas exactement ce qu'on attend d'elles », a-t-elle déclaré.

Débats sur les effets des médias sociaux sur les plus jeunes

Certaines études montrent qu'une exposition prolongée aux médias sociaux augmente le risque d'effets négatifs tels que l'anxiété ou la dépression. Mais les experts sont divisés sur la question de savoir si une interdiction générale comme celle de l'Australie est la bonne solution, craignant qu'un débat polarisé ne crée une solution unique. D'autres experts craignent que les plateformes de médias sociaux soient la seule option disponible pour les jeunes isolés.

Les entreprises ont fait part de leurs préoccupations dans les jours qui ont précédé le projet de loi. Elon Musk, propriétaire de X (ex-Twitter), a suggéré que « le projet de loi semble être un moyen détourné de contrôler l'accès à Internet de tous les Australiens ». (Elon Musk a souvent été la bête noire du gouvernement australien, refusant de se conformer aux ordres du gouvernement australien de supprimer des contenus dans le monde entier).

Le Premier ministre australien Anthony Albanese, qui doit affronter des élections au début de l'année prochaine, affirme que la législation est nécessaire pour protéger les jeunes. Il a également décrit les médias sociaux comme « un outil pour les escrocs et les prédateurs en ligne, ainsi qu'un facteur d'anxiété ».

En outre, le fonctionnement de la loi n'est pas encore très clair. Elle demande aux entreprises de prendre des « mesures raisonnables » pour empêcher les mineurs d'accéder aux médias sociaux. L'interdiction devrait contrôler l'accès à des plateformes telles que Facebook, Snapchat, Instagram, X et Reddit.

Des exemptions pourraient être accordées pour les services de messagerie et d'éducation tels que YouTube, Google Classroom et WhatsApp. L'interdiction entrera en vigueur à la fin de l'année 2025, mais ne donne pas de détails sur la manière dont les entreprises technologiques sont censées vérifier l'âge des utilisateurs.

Et vous ?

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Avatar de Feelooo
Candidat au Club https://www.developpez.com
Le 02/12/2024 à 13:06
Que "Les Big Tech s'insurgent" ça fait doucement rire, ils ne pensent qu'à leur pognon et se foutent éperdument des humains et de leur santé mentale, donc qu'ils aillent s'insurger en enfer.
Par contre comment va s'y prendre le gouvernement Australien pour appliquer sont truc, là je suis curieux (mais pas trop en fait car je crains le pire) de voir la suite...
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