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Vérification d'âge : certaines plateformes de médias sociaux seront exemptées de l'interdiction aux moins de 16 ans
Les groupes de défenses de la vie privée préviennent des dangers de tels systèmes

Le , par Stéphane le calme

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Dans le cadre des efforts croissants pour protéger les jeunes contre les dangers des réseaux sociaux, plusieurs gouvernements envisagent ou mettent en œuvre des législations interdisant l'accès à ces plateformes pour les moins de 16 ans. Cependant, la question centrale reste la suivante : comment assurer une vérification d'âge efficace sans compromettre la vie privée et sans exclure injustement certains groupes d'utilisateurs légitimes ?

Les enjeux de la vérification d'âge

Les dangers potentiels des réseaux sociaux pour les adolescents incluent le cyberharcèlement, la surexposition à des contenus inappropriés et l’impact sur la santé mentale. Ces préoccupations ont poussé les autorités à intervenir. Toutefois, mettre en œuvre une interdiction pour les moins de 16 ans exige des solutions technologiques et légales qui s’avèrent loin d’être simples.

Actuellement, plusieurs options pour vérifier l’âge des utilisateurs sont envisagées :
  • L'utilisation d'algorithmes de reconnaissance faciale pour estimer l'âge à partir d'une photo ou d'une vidéo.
  • La vérification d'identité via des documents officiels, comme une carte d'identité ou un passeport.
  • Le recours à des tiers de confiance (comme les opérateurs téléphoniques) pour certifier l’âge.

Les limites et les défis techniques

Si ces méthodes semblent prometteuses sur le papier, elles soulèvent des problèmes majeurs dans la pratique. La reconnaissance faciale, par exemple, présente des taux d'erreur non négligeables et pourrait discriminer certaines populations, notamment en raison des biais algorithmiques. En outre, elle pose un problème sérieux pour la protection des données personnelles.

De leur côté, les documents officiels, bien que précis, ne sont pas accessibles à tous les adolescents, notamment dans les régions où l'obtention de tels documents peut être complexe ou coûteuse. Exiger leur usage pourrait donc créer une barrière d'accès, aggravant les inégalités sociales.

Enfin, le recours à des tiers de confiance soulève des questions sur la fiabilité et la sécurisation des informations partagées. Qui garantit que ces données ne seront pas exploitées à d'autres fins ?

Une solution imparfaite à un problème complexe

La critique principale de ces mesures réside dans leur potentiel à contourner l’objectif initial. Les jeunes, souvent adeptes des technologies, trouveront probablement des moyens d'accéder aux plateformes, par exemple en usurpant l’identité d’un adulte ou en utilisant des réseaux privés virtuels (VPN). De plus, les efforts pour renforcer les vérifications d’âge pourraient paradoxalement encourager la collecte massive de données personnelles, exposant les adolescents à d'autres formes de risques.

De nombreux experts plaident ainsi pour une approche alternative. Plutôt que de se concentrer sur des interdictions difficiles à appliquer, ils recommandent d’investir dans l’éducation numérique. Enseigner aux jeunes à naviguer de manière sûre et critique sur les réseaux sociaux pourrait s’avérer plus durable et respectueux de leurs libertés.


Interdire aux enfants l'utilisation de X, Instagram, TikTok, Facebook, Snapchat et YouTube, même avec l'accord des parents

En tentant de faire la lumière sur le fonctionnement de la vérification de l'âge dans le cadre de son projet d'interdiction des médias sociaux aux moins de 16 ans, le gouvernement fédéral australien montre à quel point il n'est pas prêt à mettre en place ce nouveau régime. L'opposition fédérale souhaite qu'une loi interdisant aux enfants et aux jeunes adolescents d'utiliser les médias sociaux soit introduite et adoptée d'ici Noël.

Le gouvernement devrait présenter son projet de loi cette semaine, mais il souhaite toujours une date de mise en œuvre pour la fin de l'année prochaine.

Interrogée jeudi (14 novembre) sur la manière dont la vérification de l'âge pourrait fonctionner dans le cadre des lois proposées, la ministre des communications, Michelle Rowland, a déclaré que le gouvernement ne souhaitait pas imposer une technologie spécifique pour effectuer le travail. Elle a suggéré que la vérification de l'âge pourrait être similaire à ce que certains sites d'achat en ligne appliquent :

« Vous arriverez souvent sur un site où votre banque vous enverra un code unique qui peut être utilisé, par exemple, comme une sorte de modèle pour ce que nous pourrions appeler des jetons aveugles ou une vérification par un tiers », a déclaré Rowland lors d'un entretien avec les médias. « Nous voulons établir un ensemble spécifique de critères qui doivent être satisfaits pour montrer que les plateformes ont pris des mesures raisonnables... Cette technologie se développe rapidement, mais nous disposons de 12 mois pour nous assurer que nous avons les systèmes les plus robustes ».

Il y aura des exemptions pour ce que le gouvernement appelle les « plateformes à faible risque », mais les nouvelles lois pourraient interdire aux enfants d'utiliser X-Twitter, Instagram, TikTok, Facebook, Snapchat et YouTube, même s'ils ont l'autorisation de leurs parents.

Qu'en est-il des comptes YouTube Kids et Instagram Teen ?

Rowland a exhorté les plateformes à envisager la création de chaînes dédiées aux jeunes et adaptées à leur âge. S'exprimant sur Nine Radio, la ministre a cité YouTube Kids comme exemple spécifique : « Une partie de ce que nous voulons faire est d'encourager les plateformes à développer des services à faible risque », a-t-elle déclaré. « Par exemple, YouTube Kids pourrait être un candidat à ces exemptions ».

YouTube Kids est une plateforme destinée aux enfants d'âge préscolaire et aux enfants de moins de 12 ans, dont le contenu est spécialement conçu pour cette tranche d'âge.

Elle a déclaré que l'utilisation de YouTube Kids pourrait être approuvée et a suggéré que Snapchat, sous une forme ou une autre, pourrait être exclu de l'interdiction. « Nous allons procéder de manière méthodique, en nous appuyant sur ces critères et sur le commissaire à l'e-sécurité qui appliquera un processus très transparent », a-t-elle déclaré : « Certaines de ces plateformes se présentent de différentes manières. Elles soutiendront, par exemple, qu'il s'agit de services de messagerie et non de services de médias sociaux. Nous devons évaluer cela objectivement en fonction d'un ensemble de critères transparents ».

Il en est hors de question pour la Coalition

Le parti travailliste et la Coalition veulent tous deux une interdiction des médias sociaux et souhaitent que la législation soit adoptée avant la fin de l'année.

Mais la Coalition adopte une position beaucoup plus dure sur les dérogations, avertissant que si les jeunes peuvent encore accéder aux principales plateformes de médias sociaux sous une forme ou une autre, elle pourrait retirer son soutien.

Le ministre fantôme des communications, David Coleman, a déclaré que la législation ne pouvait pas contenir de « failles » : « Nous ne voulons pas que des entreprises comme Instagram, TikTok ou Snapchat puissent bénéficier d'exemptions à la loi, ou créer une version prétendument sûre de ces produits parce qu'il n'existe pas de version sûre de TikTok pour les enfants. C'est un fait et nous devons le reconnaître, mais nous avons besoin d'une législation ».

Il a déclaré que Snapchat devait absolument être inclus dans l'interdiction des médias sociaux pour les moins de 16 ans : « Pour de nombreuses familles australiennes, Snapchat a eu un impact dévastateur sur leurs enfants », a-t-il déclaré. « L'idée d'avoir des limites d'âge pour les médias sociaux sans que ces limites ne s'appliquent à Snapchat est scandaleuse. Il est extraordinaire que le ministre dise que Snapchat pourrait être exempté des lois ».

Coleman a déclaré que l'opposition travaillerait de manière constructive avec le gouvernement lorsque le projet de loi sera présenté cette semaine.

Pour mémoire, dans les pays appliquant le système de Westminster, le cabinet fantôme (en anglais : shadow cabinet) comprend les députés d'un parti d'opposition qui, sous la conduite du chef de leur parti, forment un cabinet alternatif à celui du gouvernement. Chaque membre du cabinet fantôme est chargé de surveiller et critiquer l'action d'un ministre du gouvernement. Les membres du cabinet fantôme sont généralement appelés « ministre fantôme de [nom du ministère surveillé] » (« Shadow Minister for »).


Comment les dérogations seront-elles décidées ?

Si un projet de loi sur l'interdiction des médias sociaux est adopté par le Parlement au cours des deux prochaines semaines, ce ne sera pas le point d'arrivée. Cela marquera le début d'un processus qui durera 12 mois et qui consistera à déterminer comment l'interdiction fonctionnera dans la pratique, avant qu'elle n'entre effectivement en vigueur.

Les plateformes de médias sociaux disposeront de cette période pour plaider leur cause en faveur d'une dérogation à l'interdiction, ou éventuellement pour apporter des changements afin de répondre aux critères d'une telle dérogation.

Par ailleurs, le gouvernement doit encore définir les modalités d'application de l'interdiction.

En fin de compte, les plateformes de médias sociaux seront chargées d'administrer l'interdiction, et elles seront passibles de sanctions si les jeunes les contournent.

En effet, en annonçant son intention d'introduire ces nouvelles lois, le Premier ministre Anthony Albanese a déclaré que les médias sociaux nuisaient aux enfants australiens et que le gouvernement aidait les parents troublés par l'influence qu'ils exerçaient : « Il incombera aux plateformes de médias sociaux de démontrer qu'elles prennent des mesures raisonnables pour empêcher l'accès à l'information », a déclaré Albanese. « La responsabilité n'incombera pas aux parents ou aux jeunes. Il n'y aura pas de sanctions pour les utilisateurs ».

Entre-temps, le gouvernement lance un « essai de garantie de l'âge » avec le consortium britannique Age Check Certification Scheme afin de tester différentes technologies. Ce consortium est spécialisé dans la vérification de l'âge et utilise toutes sortes de moyens, depuis les contrôles d'identité jusqu'à la technologie d'intelligence artificielle qui lit les traits du visage d'une personne et estime son âge.

Il reste encore beaucoup de détails à trouver dans la législation lorsqu'elle sera présentée au Parlement la semaine prochaine, et beaucoup d'autres à régler même une fois qu'elle aura été adoptée.


Le piratage d'une société de vérification de l'âge montre les dangers des lois sur les médias sociaux pour la vie privée

Selon l'EFF, la vérification de l'âge en ligne est incompatible avec la protection de la vie privée. Les entreprises chargées de stocker ou de traiter des documents sensibles tels que les permis de conduire sont susceptibles de subir des violations de données, exposant potentiellement non seulement des données personnelles telles que la carte d'identité délivrée par le gouvernement, mais aussi des informations sur les sites qu'ils visitent.

Cette menace n'est pas hypothétique : une importante société de vérification d'identité, AU10TIX, a laissé ses identifiants de connexion exposés en ligne pendant plus d'un an, permettant l'accès à ces données utilisateur très sensibles.

Un chercheur a eu accès à la plateforme de journalisation de la société, « qui contenait à son tour des liens vers des données relatives à des personnes spécifiques qui avaient téléchargé leurs documents d'identité », y compris « le nom de la personne, sa date de naissance, sa nationalité, son numéro d'identification et le type de document téléchargé, comme un permis de conduire », ainsi que des images de ces documents d'identité. Les plateformes qui utiliseraient AU10TIX pour la vérification d'identité sont TikTok et X, anciennement Twitter.

Les législateurs qui proposent des lois dangereuses sur la vérification de l'âge devraient se pencher sur ce rapport. Des propositions telles que la loi fédérale sur la sécurité des enfants en ligne (Kids Online Safety Act) et le projet de loi 3080 de l'assemblée californienne (Parent’s Accountability and Child Protection Act ou encore Loi sur la responsabilité des parents et la protection de l'enfance) sont en passe d'être adoptées. Plusieurs autres lois exigeant la vérification de l'âge pour l'accès à des contenus « adultes » et à des contenus de médias sociaux ont déjà été adoptées dans des États à travers le pays. L'EFF et d'autres organisations contestent certains de ces projets de lois devant les tribunaux.

En fin de compte, les systèmes de vérification de l'âge sont des systèmes de surveillance. Le fait de les rendre obligatoires oblige les sites web à exiger des visiteurs qu'ils soumettent des informations telles qu'une pièce d'identité délivrée par le gouvernement à des sociétés telles qu'AU10TIX. Les piratages et les violations de données concernant ces informations sensibles ne sont pas une préoccupation hypothétique ; il s'agit simplement de savoir quand les données seront exposées, comme le montre cette violation.

Les violations de données peuvent entraîner de nombreux dangers pour les utilisateurs : hameçonnage, chantage ou vol d'identité, en plus de la perte de l'anonymat et de la vie privée. Le fait d'exiger des utilisateurs qu'ils téléchargent des documents gouvernementaux, qui font partie des données les plus sensibles, portera préjudice à tous les utilisateurs.

Selon le rapport, jusqu'à présent, l'exposition des données des utilisateurs dans l'affaire AU10TIX n'a pas conduit à une exposition au-delà de ce que le chercheur a montré comme étant possible. Si les exigences en matière de vérification de l'âge sont adoptées, les utilisateurs seront probablement contraints de partager leurs informations privées avec des réseaux d'entreprises tierces s'ils veulent continuer à accéder au contenu en ligne et à le partager. En l'espace d'un an, il ne serait pas étrange d'avoir téléchargé son identifiant sur une demi-douzaine de plateformes différentes.

Sources : ABC, Parent’s Accountability and Child Protection Act

Et vous ?

Pensez-vous qu’une interdiction soit réellement applicable, ou risque-t-elle d’être largement contournée ?

Les technologies comme la reconnaissance faciale ou la vérification d’identité sont-elles fiables pour ce type de contrôle ?

Ne serait-il pas plus pertinent de mettre l’accent sur l’éducation à l’utilisation des réseaux sociaux plutôt que sur des interdictions strictes ?

Qui devrait être responsable de la gestion des données sensibles collectées lors de la vérification d’âge ?

Ces interdictions risquent-elles de détourner l’attention des véritables problèmes sous-jacents, comme le contenu non modéré ou les modèles économiques des plateformes ?

Voir aussi :

Un système de vérification de l'âge en ligne pourrait être une source de données personnelles et d'habitudes de visionnage de pornographie, selon des groupes de défense de la vie privée

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