Récemment, la plateforme X, anciennement Twitter, a annoncé la fermeture de ses bureaux au Brésil en raison d'un conflit sur la censure. Elle explique cette décision par les "ordres de censure" donnés par le juge brésilien Alexandre de Moraes. X avait même partagé des documents alléguant des menaces du gouvernement brésilien, mais la Cour suprême n'a pas confirmé leur authenticité. Malgré la fermeture des bureaux, les Brésiliens peuvent toujours utiliser X pour publier des messages et interagir avec d'autres personnes.
Cet événement s'inscrit dans le cadre d'un conflit plus long entre X, qui appartient désormais à Elon Musk, et le gouvernement brésilien. En avril 2024, Musk a déclaré que X n'obéirait pas aux ordres du Brésil de bloquer certains comptes sur la plateforme. En conséquence, le juge de Moraes a ouvert une enquête contre Musk pour entrave à la justice. Bien que X ait d'abord refusé de suivre les ordres du gouvernement, l'entreprise a finalement accepté de s'y conformer.
Face à cette décision de la société X, un juge de la Cour suprême du Brésil vient de menacer de mettre fin aux activités locales de X, à moins que son propriétaire milliardaire Elon Musk ne nomme un représentant légal au Brésil dans les 24 heures. Cette ordonnance du juge Alexandre de Moraes est le dernier développement en date d'une querelle en cours avec la plateforme de M. Musk.
L'entreprise s'est opposée à M. de Moraes au début de l'année au sujet de la liberté d'expression, des comptes associés à l'extrême droite et de la désinformation sur la plateforme, et elle se dit victime de censure. Au début du mois, X a déclaré qu'elle renvoyait tous les employés brésiliens restants dans le pays "avec effet immédiat", affirmant que M. de Moraes avait menacé d'arrestation son représentant légal dans le pays.
Le 28 août dernier, la Cour suprême a notifié à X l'ordre de M. de Moraes dans une réponse à un message du compte des affaires gouvernementales de la société sur la plateforme sociale. "En cas de non-respect de la décision, celle-ci pourrait entraîner la suspension des activités du réseau de médias sociaux au Brésil", a déclaré la Cour dans un communiqué.
Aux États-Unis, la liberté d'expression est un droit constitutionnel beaucoup plus permissif que dans de nombreux pays, dont le Brésil, où M. de Moraes a ordonné en avril l'ouverture d'une enquête sur Musk concernant la diffusion de fausses nouvelles diffamatoires et d'une autre enquête sur une éventuelle obstruction, incitation et organisation criminelle.
La droite politique brésilienne reproche depuis longtemps à M. de Moraes d'outrepasser ses droits en restreignant la liberté d'expression et en se livrant à des persécutions politiques. Ses défenseurs ont déclaré que ses actions étaient légales, soutenues par au moins la majorité des juges de la Cour, et qu'elles avaient servi à protéger la démocratie à un moment où elle était en péril.
Source : Cour suprême du Brésil
Et vous ?
Quel est votre avis sur cette affaire ?
Voir aussi :
Pour lutter contre la censure, la plateforme X d'Elon Musk annonce qu'elle met fin à ses activités au Brésil, après les "ordres de censure" donnés par un juge brésilien
Elon Musk, l'absolutiste de la liberté d'expression, censure X/Twitter en Inde suite à un ordre du gouvernement, qui est accusé d'essayer de faire taire les voix dissidentes dans un pays démocratique
X/Twitter est la plus grande source de désinformation, prévient Bruxelles. Un nouveau rapport suggère que la plateforme ne parvient pas à supprimer les publications qui violent ses propres règles