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Une plainte allègue que Microsoft a pisté les acheteurs de jouets sexuels en ligne à l'aide d'un logiciel "d'enregistrement en temps réel"
Qui suit les mouvements de la souris, les clics et la navigation

Le , par Mathis Lucas

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Microsoft et deux grands détaillants de jouets sexuels, Babeland et Good Vibrations, font l'objet d'une action en justice aux États-Unis pour une pratique jugée "indécente". La plainte allègue que les sites Web de Babeland et de Good Vibrations utilisent le logiciel de suivi Clarity de Microsoft pour voir ce que les visiteurs recherchent et achètent. Les sites Web traqueraient les utilisateurs sans leur consentement, malgré la promesse des détaillants de ne pas le faire. La plainte indique que les informations collectées comprennent, sans s'y limiter, les mouvements de la souris, les clics, le défilement et la navigation sur les sites Web des détaillants.

Dans une plainte déposée le 25 juin dans le district nord de Californie, Stella Tatola, une habitante de San Francisco, a allégué que Babeland et Good Vibrations ont permis à Microsoft de voir ce que les visiteurs de leurs sites Web ont recherché et acheté. (Ces deux entreprises sont détenues par Barnaby Ltd, LLC.) La plainte indique que les sites Web de Good Vibrations et de Babeland ont installé des traceurs basés sur le logiciel de suivi Clarity de Microsoft, qui enregistre en temps réel et suit les actions des utilisateurs les recherches de produits et les initiations d'achat, ainsi que l'identifiant Microsoft unique du consommateur.

« À l'insu de la plaignante et des autres utilisateurs du site Web de Barnaby, et constituant la violation ultime de la vie privée, Barnaby permet à un tiers non divulgué, Microsoft, d'intercepter, de lire et d'utiliser à des fins commerciales les informations privées des consommateurs concernant leurs pratiques et préférences sexuelles, glanées à partir de leur activité sur divers sites Web de Barnaby. Ces informations comprennent, sans s'y limiter, les recherches de produits et les initiations d'achat, ainsi que l'identifiant Microsoft unique du consommateur », indique la plainte. Microsoft et Barnaby n'ont pas commenté la plainte.


Mais Microsoft explique sur le site Web de Clarity que "le logiciel traite une quantité massive de données anonymes sur le comportement des utilisateurs afin d'obtenir des informations et d'améliorer les modèles d'apprentissage automatique qui alimentent un grand nombre de ses produits et services". Plus précisément, Microsoft Clarity est défini comme un outil gratuit d'analyse du comportement des utilisateurs qui vous aide à comprendre comment les utilisateurs interagissent avec votre site Web grâce à des rediffusions de sessions et des graphiques. Le logiciel offre de nombreuses fonctionnalités aux opérateurs de sites Web.

Par exemple, Clarity capture les données anonymes des utilisateurs d'un site Web et les transforme en informations visuelles qui révèlent ce que font ces derniers, où ils cliquent et comment ils interagissent avec le contenu. La plaignante accuse Barnaby d'avoir traqué les utilisateurs de ses sites Web à l'aide de l'outil de Microsoft, en violation de plusieurs lois étatiques et fédérales sur la protection de la vie privée. Elle allègue que cette pratique viole la loi californienne sur la violation de la vie privée, la loi fédérale sur les écoutes téléphoniques, ainsi que l'attente raisonnable des Californiens en matière de respect de la vie privée.

« En permettant à une tierce partie non divulguée, Microsoft, d'écouter et d'intercepter les PPSI [Personal, Private, and Sensitive Information] des utilisateurs de cette manière - y compris leur orientation sexuelle, leurs préférences et leurs désirs, parmi d'autres informations protégées hautement sensibles - Barnaby viole ses politiques de confidentialité, qui stipulent qu'il ne partagera jamais ces informations avec de tierces parties », indique la plainte. La plainte de Tatola est la dernière en date à remettre en cause la sécurité des jouets sexuels et à pointer du doigt les pratiques obscures des détaillants en ligne de ces objets.

En février dernier, une femme a intenté une action en justice contre "Adam & Eve", un autre détaillant de jouets sexuels, alléguant que le site Web du détaillant permet à Google de collecter des informations sur ses recherches de godemichés de 8 pouces et de harnais à sangles. En 2021, le piratage des ceintures de chasteté "Cellmate" de la société chinoise Qiui a révélé qu'en plus des appareils IdO traditionnels, les pirates s'intéressaient aussi à ce type de dispositifs connectés à Internet. Un rapport de la société de cybersécurité ESET a alerté sur le fait que les jouets sexuels dits intelligents ont une couche de sécurité "fragile".

Plus inquiétant encore, les jouets sexuels intelligents les plus populaires seraient ceux qui ont une sécurité médiocre. « Les conséquences liées aux violations de données pouvant survenir dans cette sphère peuvent être particulièrement désastreuses lorsque les informations divulguées concernent l'orientation sexuelle, les comportements sexuels et les photos intimes », écrivait ESET à l'époque. Selon la société, à mesure que le marché des jouets sexuels intelligents progresse, les fabricants doivent garder la cybersécurité en tête des préoccupations, car tout le monde a le droit d'utiliser une technologie sûre et sécurisée.

En 2017, un test de sécurité de PenTestPartners révélait que la société américaine SVAKOM avait introduit volontairement des failles de sécurité dans ses jouets sexuels connectés. Les jouets sexuels intelligents suscitent d'ailleurs une préoccupation majeure : tous les objets ou appareils sont-ils bons à connecter à Internet ? Aujourd'hui, ce sont "les robots sexuels pilotés par l'IA" qui suscitent des préoccupations. Des futurologues prédisent que les robots sexuels pilotés par l'IA remplaceront les relations humaines dans un avenir pas si lointain, mais les experts mettent en garde contre les dangers potentiels, dont la dépendance.

Selon les prédictions, le marché mondial de la sextech et du bien-être sexuel atteindra une valorisation de près de 3,3 milliards de dollars d'ici 2033. Il est actuellement évalué à environ 576,5 millions de dollars. Outre la dépendance, les risques liés à la sécurité ne sont pas tous connus et les problèmes de sécurité actuels de l'IA font craindre le pire aux experts en sécurité. L'exploitation des failles de ces dispositifs pourrait causer des dommages importants aux utilisateurs.

La plainte de Tatola comprend des captures d'écran du code des sites de santé sexuelle qui prétendent montrer qu'ils utilisent des cookies MUID ("Machine Unique Identifier" de Microsoft pour la publicité, l'analyse du site et d'autres objectifs opérationnels.

Source : document de la plainte

Et vous ?

Quel est votre avis sur le sujet ?
Que pensez-vous des allégations de la plainte qui vise Microsoft et le détaillant de jouets sexuels Barnaby ?
Microsoft peut-il être accusé de suivi illégal en ligne en raison de l'utilisation par Barnaby du logiciel de suivi Clarity ?
Que pensez-vous des jouets sexuels dits intelligents ? Quels sont les risques relatifs à l'utilisation de ces objets connectés à Internet ?
Tous les objets ou appareils sont-ils bons à connecter à Internet ?

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Des futurologues prédisent que les robots sexuels pilotés par l'IA remplaceront les relations humaines, mais les critiques mettent en garde contre les dangers potentiels, dont la dépendance

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Avatar de Jules34
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 01/07/2024 à 11:56
Des futurologues prédisent que les robots sexuels pilotés par l'IA remplaceront les relations humaines dans un avenir pas si lointain.
La futurologie, cette science de pointe
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Avatar de gabriel21
Membre chevronné https://www.developpez.com
Le 01/07/2024 à 12:15
Citation Envoyé par Jules34 Voir le message
La futurologie, cette science de pointe
Basée sur l'excellente méthode de l'à peu près, appliquée à l'antique science de la pifométrie...
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