La Commission fédérale du commerce (FTC) a publié un règlement final visant à promouvoir la concurrence en interdisant les clauses de non-concurrence dans tout le pays, en protégeant la liberté fondamentale des travailleurs de changer d'emploi, en renforçant l'innovation et en encourageant la création de nouvelles entreprises.
"Les clauses de non-concurrence maintiennent les salaires bas, suppriment les nouvelles idées et privent l'économie américaine de son dynamisme, notamment grâce aux quelque 8 500 nouvelles entreprises qui seraient créées chaque année une fois les clauses de non-concurrence interdites", a déclaré Lina M. Khan, présidente de la Commission fédérale du commerce (FTC). "La règle finale de la FTC visant à interdire les clauses de non-concurrence garantira aux Américains la liberté de rechercher un nouvel emploi, de créer une nouvelle entreprise ou de commercialiser une nouvelle idée".
La FTC estime que la règle finale interdisant les clauses de non-concurrence entraînera une augmentation de la création d'entreprises de 2,7 % par an, ce qui se traduira par la création de plus de 8 500 entreprises supplémentaires chaque année. La règle finale devrait se traduire par une augmentation des revenus des travailleurs, avec une augmentation estimée des revenus du travailleur moyen de 524 dollars supplémentaires par an, et elle devrait réduire les coûts des soins de santé de 194 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. En outre, la règle finale devrait contribuer à stimuler l'innovation, entraînant une augmentation moyenne estimée de 17 000 à 29 000 brevets supplémentaires chaque année au cours des dix prochaines années en vertu de la règle finale.
Les clauses de non-concurrence sont une pratique répandue et souvent abusive qui impose des conditions contractuelles empêchant les travailleurs d'accepter un nouvel emploi ou de créer une nouvelle entreprise. Les clauses de non-concurrence obligent souvent les travailleurs à rester dans un emploi qu'ils souhaitent quitter ou à supporter d'autres préjudices et coûts importants, tels que le passage à un domaine moins bien rémunéré, la délocalisation forcée, l'abandon pur et simple de la vie active ou la défense contre des litiges coûteux. On estime que 30 millions de travailleurs, soit près d'un Américain sur cinq, sont soumis à une clause de non-concurrence.
En vertu de la nouvelle règle de la FTC, les clauses de non-concurrence en vigueur pour la grande majorité des travailleurs ne pourront plus être appliquées après la date d'entrée en vigueur de la règle. Les clauses de non-concurrence existantes pour les cadres supérieurs - qui représentent moins de 0,75 % des travailleurs - peuvent rester en vigueur en vertu de la règle finale de la FTC, mais il est interdit aux employeurs de conclure ou de tenter d'appliquer de nouvelles clauses de non-concurrence, même si elles concernent des cadres supérieurs. Les employeurs seront tenus d'informer les travailleurs autres que les cadres supérieurs qui sont liés par une clause de non-concurrence existante qu'ils n'appliqueront aucune clause de non-concurrence à leur égard.
En janvier 2023, la FTC a publié une proposition de règlement qui a fait l'objet d'une période de consultation publique de 90 jours. La FTC a reçu plus de 26 000 commentaires sur la règle proposée, dont plus de 25 000 en faveur de l'interdiction des non-concurrences proposée par la FTC. Ces commentaires ont alimenté le processus d'élaboration de la règle finale de la FTC, qui a examiné attentivement chaque commentaire et apporté des modifications à la règle proposée en réponse à l'avis du public.
Dans le règlement final, la Commission a déterminé que le fait pour les employeurs de conclure des contrats de non-concurrence avec des travailleurs et d'appliquer certains contrats de non-concurrence constitue une méthode de concurrence déloyale et, par conséquent, une violation de la section 5 de la loi sur la FTC.
La Commission a constaté que les clauses de non-concurrence ont tendance à affecter négativement les conditions de concurrence sur les marchés du travail en empêchant un appariement efficace entre les travailleurs et les employeurs. La Commission a également constaté que les clauses de non-concurrence ont tendance à affecter négativement les conditions de concurrence sur les marchés de produits et de services, en empêchant la création de nouvelles entreprises et l'innovation. Il est également prouvé que les clauses de non-concurrence entraînent une concentration accrue du marché et des prix plus élevés pour les consommateurs.
Solutions de rechange aux clauses de non-concurrence
La Commission a constaté que les employeurs disposent de plusieurs solutions de rechange aux clauses de non-concurrence, qui permettent aux entreprises de protéger leurs investissements sans avoir à appliquer une clause de non-concurrence.
Les lois sur les secrets d'affaires et les accords de non-divulgation (NDA) offrent aux employeurs des moyens bien établis de protéger les informations exclusives et autres informations sensibles. Les chercheurs estiment que plus de 95 % des travailleurs soumis à une clause de non-concurrence disposent déjà d'un accord de non-divulgation.
La Commission estime également qu'au lieu d'utiliser les clauses de non-concurrence pour verrouiller les travailleurs, les employeurs qui souhaitent conserver leurs employés peuvent se livrer à une concurrence par les mérites pour les services du travailleur en améliorant les salaires et les conditions de travail.
Changements par rapport au NPRM
En vertu de la règle finale, les clauses de non-concurrence existantes pour les cadres supérieurs peuvent rester en vigueur. Il est toutefois interdit aux employeurs de conclure ou d'appliquer de nouvelles clauses de non-concurrence avec des cadres supérieurs. La règle finale définit les cadres supérieurs comme des travailleurs qui gagnent plus de 151 164 dollars par an et qui occupent des postes de décision.
En outre, la Commission a supprimé une disposition de la proposition de règlement qui aurait obligé les employeurs à modifier légalement les clauses de non-concurrence existantes en les annulant formellement. Cette modification contribuera à rationaliser la mise en conformité.
En revanche, en vertu de la règle finale, les employeurs devront simplement informer les travailleurs liés par un accord de non-concurrence existant que cet accord ne pourra pas être appliqué à leur encontre à l'avenir. Pour aider les employeurs à se conformer à cette exigence, la Commission a inclus dans le règlement final un modèle de langage que les employeurs peuvent utiliser pour communiquer aux travailleurs.
La Commission a approuvé la publication de la règle finale par 3 voix contre 2, les commissaires Melissa Holyoak et Andrew N. Ferguson ayant voté contre. La règle finale entrera en vigueur 120 jours après sa publication au Registre fédéral.
Source : FTC
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