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La vérification d'âge est-elle compatible avec les valeurs d'Internet ? Qu'en pensez-vous comme approche pour protéger les enfants des sites pornographiques ?
Atteinte aux libertés en gestation ?

Le , par Patrick Ruiz

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23  0 
Le contexte suggère cette série de questions. En effet, l’Australie a fait savoir son intention de faire usage de la reconnaissance faciale pour vérifier l’âge des internautes afin d’empêcher aux enfants d’avoir accès à des contenus pornographiques en ligne. La France n’est pas en reste avec l’approbation du contrôle renforcé de l’âge des internautes accédant aux sites pornographiques par le Sénat. La vérification d’âge est-elle la solution idoine à la lutte contre la pédopornographie ? Sinon quelles autres approches semblent plus adaptées ?

Une liste non exhaustive d’inconvénients ramène la question sur la table avec plus d’acuité

En effet :

  • Un système dans lequel les utilisateurs sont contraints de fournir leurs informations personnelles introduit d’importants risques de vol et d’usurpation d’identité ; Illustration avec la fuite de 20 Go de données personnelles sur des modèles de webcam pornos. Des noms et copies numérisées de passeports avaient été divulgués, parmi lesquels ceux de Français. Que dire du vol des données personnelles d’environ 1,4 million de personnes qui ont effectué un test de dépistage de la Covid-19 en Île de France à mi-parcours de l’année 2020 ?
  • Une fois qu'un système d'identification numérique avec des contrôles en ligne comme celui voulu par les gouvernements est en place, son usage peur être étendu sans difficultés. Les gouvernements peuvent commencer à exiger des sites qu'ils vérifient des détails autres que l'âge, car le système est déjà en place. Les services de streaming pourraient commencer à vérifier la localisation sur la base de l'adresse sur leur carte d'identité numérique, ce qui empêcherait les gens d'utiliser un VPN pour contourner les restrictions géographiques, par exemple.
  • Un système de vérification de l’âge sur Internet pourrait donc constituer le socle d’une « architecture de l’oppression. » « Croyez-vous vraiment que lorsque la première vague, la deuxième vague, la 16e vague du coronavirus sera oubliée depuis longtemps, ces ensembles de données ne seront pas conservés ? Peu importe comment il est utilisé, ce qui est construit est l’architecture de l’oppression », avertissait Snowden à propos des développements autour de la pandémie de coronavirus.




Les gouvernements multiplient pourtant les efforts allant dans le sens de l’implémentation de systèmes de vérification de l’âge sur Internet pour protéger les enfants

L’un des projets les plus récents en la matière est celui de l’Irlande qui envisage une validation d’âge rigoureuse sur Internet. Cette initiative, présentée par Jeremy Godfrey, président exécutif de la nouvelle autorité irlandaise de régulation du contenu Internet, vise à instaurer un code de conduite régissant l'accès des adultes aux sites Internet.

Jeremy Godfrey a exposé au Irish Examiner le plan présenté à la page 17 du document de consultation et de proposition de la commission. Cet organisme réglemente le contenu (et en particulier le contenu vidéo) pour les plus grandes sociétés Internet du monde, du fait que nombre d'entre elles sont basées en Irlande. Jeremy Godfrey a déclaré que le nouveau code de sécurité en ligne visait à protéger les enfants de ce qui pourrait nuire à leur développement physique et mental.

Dans le cadre des efforts déployés pour protéger les enfants contre les contenus préjudiciables en ligne, il pourrait bientôt être demandé aux internautes de télécharger les détails de leur passeport ou un selfie sur les sites web s'ils souhaitent visionner des contenus pour adultes. Le nouveau régulateur des médias a déclaré qu'une partie du nouveau code de sécurité en ligne indiquera aux plateformes numériques qu'elles doivent utiliser une forme efficace de vérification de l'âge pour visionner des visionner des contenus pour adultes sur le web. « Se contenter de demander à quelqu'un s'il a plus de 18 ans n'est pas efficace », a déclaré Jeremy Godfrey, président exécutif de Coimisiún na Meán. « Il faut faire plus que cela avant qu'ils ne voient ce type de contenu. »

Bien que Godfrey ait déclaré que son bureau ne serait pas « absolument prescriptif » sur la manière dont la vérification de l'âge devrait fonctionner, l'obligation pour une personne de présenter son passeport puis un selfie pour vérifier qu'elle est bien la personne figurant sur le passeport pourrait être décrite comme un « étalon-or » de la vérification de l'âge d'une personne.

« Nous nous soucions beaucoup plus de l'efficacité que de la manière dont elle est obtenue », a-t-il déclaré. « Il y a d'autres moyens que l'on pourrait envisager, comme une selfie en direct à chaque fois que l'on veut accéder au passeport et que l'on utilise la biométrie pour vérifier. « C'est moins précis. Il peut être difficile de distinguer un jeune de 17 ou 18 ans de cette manière. Mais cela protégera les enfants plus jeunes ».


Et la responsabilité parentale ? Qu’en est-il ? Le parallèle avec l’univers des jeux vidéo permet de se questionner sur les responsabilités

Des parents ont déclaré que leurs enfants refusent de manger ou de se doucher à cause de leur addiction au jeu vidéo Fortnite. C’est ce qui ressortait d’une action collective en justice contre Epic Games que le juge de la Cour supérieure du Québec Sylvain Lussier venait d’autoriser.

Ce cas ramenait ainsi sur la table plusieurs questions qui divisent l’opinion à l’échelle mondiale depuis des années : Qui des éditeurs ou des parents est le plus à blâmer pour ce qui est des comportements déviants des enfants dont certains sont d’avis qu’ils résultent de l’exposition aux jeux vidéo ? De la même façon, qui des parents ou des éditeurs de sites web pornographiques est le plus à blâmer ?

Le positionnement chinois sur ces questions laisse penser qu’il revient aux parents d’assurer l’encadrement de leur progéniture. C’est la raison pour laquelle le gouvernement chinois interdit aux jeunes de moins de 18 ans de jouer à des jeux vidéo pendant plus de trois heures par semaine. L’interdiction aux adolescents de moins de 18 ans de jouer à des jeux vidéo pendant plus de trois heures par semaine s’applique aux plateformes de jeux vidéo. Le régulateur leur impose de ne proposer des jeux en ligne aux mineurs que de 20 heures à 21 heures les vendredis, week-end et jours fériés. La manœuvre s’inscrit dans ce que les autorités du pays considèrent comme la lutte contre de « l’opium spirituel. »

La posture chinoise contraste avec ceux de pays comme les USA où le gouvernement ne prend pas de position ferme. Résultat : les parents versent en aveux d’impuissance. « LN joue donc à Fortnite sur une base quasi-quotidienne depuis plusieurs mois et il devient très frustré et fâché lorsque ses parents tentent de limiter le temps qu’il passe à jouer. Lorsqu’il joue à Fortnite en réseau avec ses amis son langage est très agressif et vulgaire alors que dans la vie courante c’est un enfant sage et posé ayant un bon vocabulaire. Lorsqu’il perd il s'énerve et commence à jouer inlassablement jusqu’à ce que ses parents lui demandent d’arrêter, ce qui est une grande source de conflit. Dès qu’il invite des amis à la maison, la principale activité est de jouer à Fortnite alors que dans le passé c’était d’aller au parc, de jouer au basket, de jouer à cache-cache ou à des jeux de société, en hiver », souligne la plainte.

L’argumentaire derrière ces aveux est que les éditeurs de jeux vidéo rendent leurs titres intentionnellement addictifs ce qui met les enfants hors de contrôle des parents. « Si ses parents ne limitaient pas ses temps de jeu, LN pourrait passer des journées entières à jouer à Fortnite. D’ailleurs le fait que la console soit dans le salon familial permet d’avoir un certain contrôle sur son utilisation », indique la plainte. Néanmoins, le juge de la Cour supérieure du Québec Sylvain Lussier avait formulé l’avis selon lequel les arguments mis en avant ne sont pas suffisants pour établir qu’Epic Games use d’artifices pour rendre Fortnite très addictif.

La multiplication des projets de vérification de l’âge en ligne (dans le but de protéger les enfants) s’apparente à un alignement à la vision chinoise en matière d’Internet : contrôle total du cyberespace par le gouvernement. Pour parvenir à une telle maîtrise de son cyberespace, la Chine s’appuie sur un levier de taille : le contrôle de l’anonymat en ligne.

Il n’y a qu’à jeter un œil à l’article 6 de la réglementation chinoise en la matière. À la réalité, la question revient de plus en plus en Europe ; le cas autrichien l’illustre puisque le pays a lui aussi annoncé son intention de mettre fin à l’anonymat en ligne. On anticipe à 2020 la période à laquelle il ne sera plus possible dans ce pays de rédiger un commentaire en ligne sans fournir son nom, prénom et adresse exacts. La raison, souligne le ministère en charge des médias dans ce pays, est très simple ; en cas d’enquête, les opérateurs de plateformes seraient tenus de fournir des informations aux agences gouvernementales ou, dans certains cas, aux personnes privées en cas d'insulte ou de diffamation.

Le train est en marche ; lentement certes, mais il semble que la destination finale soit, à l’échelle globale, un Internet régulé, modéré et censuré par les États.

Et vous ?

Êtes-vous pour ou contre le recueil de données comme l’âge ou de façon plus large de pièces d'identité à l'occasion de la création de comptes sur les réseaux sociaux ou le sites web ? Pourquoi ? Que pensez-vous de l’applicabilité de telles mesures ?
Un Internet mondial piloté selon le modèle chinois relève-t-il de l’inéluctable ?

Voir aussi :

L'Allemagne veut punir d'une amende pouvant atteindre 50 millions € les médias sociaux qui tardent à retirer les fake news et les propos haineux

Macron : « Je ne veux plus de l'anonymat sur les plateformes internet », le Président français confirme qu'il veut bien la fin de l'anonymat en ligne

La fin de l'anonymat sur les réseaux sociaux n'est « pas souhaitable et pas possible » pour Mounir Mahjoubi qui vient clarifier les propos de Macron

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Avatar de totozor
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 06/02/2024 à 8:22
Pour moi on est dans le puritanisme et le fantasme pur.
Les enfants voient du pornos trop tôt? Surement
Les enfants voient ils du porno plus tôt qu'avant? Je ne suis pas convaincu

Ma génération a vu du porno trop tôt aussi mais nous ne sommes pas en 2000 où des pop-up avec des femmes à poil apparaissaient sans prévenir.
Mais quand les hormones commencent à travailler on cherche ça, on trouve sans trop de problème. Et c'était déjà le cas à l'époque.
Et je n'ai pas l'impression qu'on est une bande de psychopathes ou de sociopathes.

Et pour la prévention de tout ça quelques moyens techniques (contrôle parental, pas de PC dans la chambre) et un peu de prévention ne font pas de mal.
Et on est pas obligé d'attaquer le sujet du porno tout de suite, la contraception, la prévention des MST et IST etc c'est mieux pour commencer.
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Avatar de OrthodoxWindows
Membre expert https://www.developpez.com
Le 05/02/2024 à 23:31
Citation Envoyé par surcouf1 Voir le message
...
Autant je suis d'accord avec toi sur le danger énorme que représente toute vérification d'identité sur le web (et donc aussi toue vérification d'âge), autant je ne suis pas d'accord avec ta solution. Certes, une censure est toujours moins grave pour les libertés qu'une vérification d'identité, mais déjà, rien dans la lois française ne prohibe la pornographie.
De plus, tu parle des FAI, mais les FAI filtre avec leurs résolveur DNS. Il est justement très facile de changer de résolveur DNS, pas besoin d'avoir fait des années d'étude pour ça.
Et vu l'importance que certains accordent au porno, l'état va vite se retrouver à devoir prendre des mesures plus radicales, similaires à des pays pas vraiment respectueux des droits de l'homme...
Sachant que même la Chine n'arrive pas à totalement bloquer l'accès à Tor, il y a de la marge.

De plus, tu part du principe que le porno est toujours mauvais. Sur de nombreux point je suis d'accord, mais entre les trucs les plus soft et les plus hard, il y a un gouffre.
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Avatar de chrtophe
Responsable Systèmes https://www.developpez.com
Le 06/02/2024 à 20:19
Les enfants voient ils du porno plus tôt qu'avant? Je ne suis pas convaincu
Ce qui a changé c'est la disponibilité facile et en quantité grâce à Internet.
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Avatar de Fagus
Membre expert https://www.developpez.com
Le 06/02/2024 à 0:04
Je pense que c'est pas loin d'être un faux sujet.

"protéger les enfants du porno" vs protéger les personnes vulnérables de l'industrie du porno.

Protéger les enfants d'une vidéo, c'est pas un problème inexistant, mais rien de neuf quoi. Est-ce qu'on laissait avant les enfant mater des films X hardcore sur la TV ? Le fait que l'écran soit sur un PC et non un décodeur TNT ou une de ces choses analogiques d'avant ne change pas grand chose. Il y a juste un peu d'hygiène à faire : éducation, écran dans le salon etc.

Sur les écrans de smartphone. Déjà c'est plus compliqué. Pas de smartphone pour les petits enfants ça semble bien. Pour les plus grands ce serait pas mal d'avoir des téléphones bridés clés en main comme l'industrie du jeu a fait avec PEGI.

Ensuite mettre un contrôle d'âge sur tous les sites web, ça me semble un combat perdu d'avance. Pas forcément pour les raisons de confidentialité du justificatif d'âge, mais pour la raison que si c'est pas mondial ça ne sert à rien, à moins de construire un grand pare feu comme en Chine, ce qui implique une sorte de dictature.

Si on voulait faire une authentification anonyme par âge, techniquement on pourrait.
-Par ex, on pourrait faire une authentification par tiers de confiance France connect qui sert à s'authentifier sur différents sites comme les impôts (ce qui devrait dissuader les gens de donner leur code à n'importe qui), avec un module de certification d'âge qui ne mémorise pas les sites qui la demandent. Forcément, ça implique de faire soit même confiance au tiers de confiance.
-Faire un système d'authentification 100% anonyme, c'est beaucoup plus compliqué pour que personne ne revende le moyen d'authentification anonyme, mais c'est pas impossible. On pourrait mettre dans la carte d'identité ou le passeport (objet qu'on n'est pas tenté de revendre) une puce qui répond à un défi cryptographique en fonction de l'âge, sans communiquer l'identité (la crypto et les puces sécurisées permettent bien des choses). Mais il faudrait refaire les puces, acheter des lecteurs, et ça servirait à rien sans le grand pare-feu (donc ça n'a pas de sens).
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Avatar de surcouf1
Membre actif https://www.developpez.com
Le 05/02/2024 à 12:03
Et vous ?

Êtes-vous pour ou contre le recueil de données comme l’âge ou de façon plus large de pièces d'identité à l'occasion de la création de comptes sur les réseaux sociaux ou le sites web ? Pourquoi ? Que pensez-vous de l’applicabilité de telles mesures ?
contre.

c'est l'éternelle lutte de l'épée contre le bouclier, quand l'un évolue, l'autre s'adapte. Donc cela vaut-il la peine de faire un bouclier super chiadé alors que l'épée s'y adaptera et le travail et l'investissement dans le bouclier (incluant des réduction de liberté et ou d'anonymat) seront "perdus"?

Pour protéger les enfants des sites pornographiques, je préférerais une autre solution, celle de demander aux fournisseurs d'internet de filtrer ces sites. De les rendre inaccessibles dans tous les cas. Cela aurait l'avantage de:
  1. de laisser à des techniciens (les fournisseurs internet) le soin de faire le travail de filtre, plutôt qu'aux ignorants (la plupart des parents ont d'autres talents que de maîtriser l'infrastructure informatique, les filtres parentaux etc.)
  2. le filtre "à la source" permet de résoudre le problème de parents conscients de leurs devoir, mais impuissants quand l'enfant "était chez un ami" ou "a regardé sur le téléphone du copain en récréation...)
  3. de ne plus faire de discrimination entre les jeunes de 17 et ceux de 19 ans
  4. de laisser une chance aux enfants et adolescents d'avoir un développement affectif et sexuel plus progressif et dans la durée, sans s'y faire précipiter par du contenu sexuel pour lequel ils sont souvent immatures
  5. de forcer les consommateurs adultes à se remettre dans la vie réelle, prendre soin de leurs relations réelles
  6. de donner d'autres perspectives un peu plus dignes aux acteurs et actrices plutôt que de "vendre leur corps"
  7. faire des économies d'énergie pour tous (toute la bande passante économisée)


Par ailleurs cet argument
:Une fois qu'un système d'identification numérique avec des contrôles en ligne comme celui voulu par les gouvernements est en place, son usage peur être étendu sans difficultés.
me semble - malheureusement - très pertinent, c'est pourquoi je désapprouverai chaque pas allant dans cette direction.

Un Internet mondial piloté selon le modèle chinois relève-t-il de l’inéluctable ?
L'inéluctabilité est une question de vitalité démocratique. Vu l'expérience récente en France (covid quand tu nous tiens, règle du 1km de distance...), je suis semi-pessimiste sur les capacités des citoyens à exercer leur droit de vote contre les gouvernants mettant en place des mesures de réduction des libertés.
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