Le gouvernement canadien a déclaré avoir conclu un accord avec Google pour que l'entreprise contribue à hauteur de 100 millions de dollars canadiens par an à l'industrie de l'information du pays, afin de se conformer à une nouvelle loi canadienne exigeant que les entreprises technologiques paient les éditeurs pour leur contenu. L'accord met fin à une menace de Google de bloquer la possibilité de rechercher des nouvelles canadiennes sur Google au Canada. Meta, la société mère de Facebook et d'Instagram, bloque déjà les actualités canadiennes depuis le début de l'année.
"Google a accepté de soutenir correctement les journalistes, y compris le journalisme local", a déclaré le Premier ministre canadien Justin Trudeau. "Malheureusement, Meta continue d'abdiquer complètement toute responsabilité à l'égard des institutions démocratiques."
Pascale St-Onge, ministre du patrimoine canadien, a déclaré que Google verserait chaque année 100 millions de dollars canadiens (74 millions de dollars) - indexés sur l'inflation - pour soutenir financièrement un large éventail d'entreprises de presse à travers le pays. "C'est une bonne chose pour le secteur de l'information. Si un meilleur accord est conclu ailleurs dans le monde, le Canada se réserve le droit de rouvrir le règlement", a déclaré Mme St-Onge lors d'une conférence de presse. "Cela montre que cette législation fonctionne. Qu'elle est équitable. Et maintenant, c'est à Facebook d'expliquer pourquoi il laisse sa plateforme à la désinformation et à la mésinformation au lieu de soutenir notre système d'information", a-t-elle ajouté.
Fin juin, le Canada a adopté la loi sur l'information en ligne, qui oblige les géants de la technologie à payer les éditeurs pour les liens qu'ils établissent avec leur contenu ou pour la reprise de celui-ci en ligne. Meta a réagi à cette loi en bloquant les contenus d'actualité au Canada sur ses plateformes. Alphabet, propriétaire de Google, avait déjà déclaré qu'il prévoyait de faire de même lorsque la loi entrerait en vigueur en décembre.
Meta a déclaré que la loi sur l'information en ligne "repose sur le principe erroné selon lequel Meta bénéficie injustement des contenus d'information partagés sur nos plateformes, alors que c'est l'inverse qui est vrai". Le changement de Meta signifie que les personnes au Canada ne sont pas en mesure de voir ou de partager des nouvelles sur Facebook et Instagram - y compris des articles d'actualité, des vidéos et des audios publiés par des points de vente à l'intérieur ou à l'extérieur du Canada. Les liens affichés par des médias canadiens sont toujours visibles dans d'autres pays.
Mme St-Onge a qualifié la décision de Meta d'"irresponsable". "La santé de l'industrie canadienne de l'information n'a jamais été aussi menacée par les suppressions de postes ou les fermetures complètes de salles de rédaction", a-t-elle déclaré dans son communiqué.
Kent Walker, président des affaires mondiales chez Google et Alphabet, a remercié la ministre dans un communiqué et a déclaré que Google continuerait à envoyer un trafic précieux aux éditeurs canadiens.
Plus tôt cette année, le gouvernement canadien a déclaré qu'il cesserait de faire de la publicité sur Facebook et Instagram, en réponse à la position de Meta.
Meta a déjà pris des mesures similaires par le passé. En 2021, elle a brièvement bloqué les actualités sur sa plateforme en Australie après que le pays a adopté une législation qui obligerait les entreprises technologiques à payer les éditeurs pour l'utilisation de leurs articles d'actualité. Elle a ensuite conclu des accords avec des éditeurs australiens.
Trudeau a déclaré que cet accord aurait des répercussions dans le monde entier, car les pays sont confrontés aux mêmes défis que le paysage médiatique canadien.
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