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Meta a conçu ses plateformes de manière à rendre les jeunes utilisateurs dépendants en exploitant les faiblesses connues du cerveau des enfants,
Selon une plainte de 41 États américains contre Meta

Le , par Mathis Lucas

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Meta est de nouveau au cœur d'un scandale après que des dizaines d'États américains ont poursuivi l'entreprise pour avoir exploité les enfants. La plainte, qui cite des documents internes de Meta, indique que la société a conçu ses plateformes de médias sociaux de façon à tirer parti des faiblesses connues du cerveau des adolescents. Ce faisant, Meta a sciemment permis à des millions d'utilisateurs mineurs de détenir des comptes, mais a également refusé de supprimer ces comptes malgré les rapports alarmants sur leur état de santé. La plainte indique que cela était un secret de polichinelle au sein de la société et que Meta savait qu'il créait de la dépendance chez les enfants.

Meta aurait conçu ses plateformes en vue de rendre les jeunes utilisateurs addicts

Les procureurs généraux de 41 États des États-Unis ont déposé le mois dernier une plainte contre Meta, le leader mondial des réseaux sociaux. Ils accusent l'entreprise d'avoir reçu plus d'un million de signalements d'utilisateurs de moins de 13 ans sur Instagram de la part de parents, d'amis et de membres de la communauté en ligne entre débuts 2019 et 2023. Cette plainte fait suite à une enquête bipartisane lancée en 2021 sur les plateformes de Meta, notamment Facebook et Instagram. Meta est dans une position délicate, car les premières conclusions de l'enquête indiquent que la société a délibérément rendu les enfants dépendants de ses produits.


Les documents de la plainte étaient initialement expurgés, mais certains d'entre eux ont finalement été rendus publics cette semaine. On y trouve des informations qui, pour la plupart, sont des éléments à charge contre Meta. Une présentation interne de Meta datant de 2020 montre que l'entreprise a cherché à concevoir ses produits de manière à tirer parti des aspects de la psychologie des jeunes qui rendent les adolescents prédisposés à l'impulsion, à la pression des pairs et à un comportement à risque potentiellement dangereux. La présentation rend compte des observations de Meta sur les conditions suscitant la sécrétion de la dopamine chez les jeunes.

Meta décrit son produit existant comme étant déjà bien adapté pour fournir le type de stimuli qui déclenchent le puissant neurotransmetteur. La présentation indique : « les adolescents sont insatiables lorsqu'il s'agit d'effets dopaminergiques. Et chaque fois qu'un de nos utilisateurs adolescents trouve quelque chose d'inattendu, son cerveau lui fournit une dose de dopamine ». Citant des notes internes, la plainte allègue en effet que les cadres de Meta qui traitent les questions liées au bien-être des jeunes avaient conscience des dangers potentiels. Ils ont reconnu que les problèmes de bien-être étaient particulièrement prononcés chez les jeunes adolescents.

La plainte cite un courriel datant de mai 2021 dans lequel Karina Newton, responsable de la politique d'Instagram, a expliqué : « ce ne sont pas les régulateurs ou les critiques qui pensent qu'Instagram est malsain pour les jeunes adolescents, mais tout le monde, des chercheurs aux experts universitaires en passant par les parents. Le modèle de l'application n'est pas conçu pour un groupe d'âge qui n'a pas les mêmes compétences cognitives et émotionnelles que les adolescents plus âgés ». Meta réfute ces allégations et un porte-parole a déclaré : « la plainte dénature notre travail en utilisant des citations sélectives et des documents triés sur le volet ».

La plainte fait écho aux affirmations de longue date selon lesquelles Meta a sciemment créé des produits addictifs et nocifs pour les enfants. Ces affirmations ont été mises en lumière par la lanceuse d'alerte américaine Frances Haugen, qui a révélé que des études internes de Meta montraient que des plateformes comme Instagram conduisaient les enfants vers des contenus liés à l'anorexie. Elle a également déclaré que l'entreprise ciblait intentionnellement les enfants de moins de 18 ans. Ancienne employée de Meta, Haugen a divulgué des dizaines de milliers de documents internes de la du géant des réseaux sociaux au Wall Street Journal en 2021.

Meta aurait sciemment laissé des millions de préadolescents détenir des comptes

La plainte allègue que Meta sait depuis longtemps que sa plateforme est faiblement protégée contre l'utilisation par des enfants de moins de 13 ans, à qui les règles de Meta et la législation fédérale interdisent généralement l'accès à la plateforme. Aux États-Unis, les algorithmes de la société estiment que Meta compte jusqu'à quatre millions d'utilisateurs mineurs. La plainte accuse Meta de s'enorgueillir de la situation au lieu d'y trouver une solution pour protéger les enfants. « Au lieu de chercher à lutter contre l'utilisation par des mineurs, Meta a créé des tableaux vantant la pénétration d'Instagram dans les cohortes démographiques de 11 et 12 ans ».


La plainte allègue que Meta a reçu des millions de plaintes concernant des utilisateurs mineurs sur Instagram, mais qu'il n'a désactivé qu'une fraction de ces comptes. « Le grand nombre d'utilisateurs mineurs était un secret de polichinelle au sein de l'entreprise », affirme la plainte. À ce propos, la plainte cite un courriel interne dans lequel des employés discutent de la raison pour laquelle les quatre comptes d'une jeune fille de 12 ans n'ont pas été supprimés à la suite de plaintes de la mère de la jeune fille déclarant que sa fille avait 12 ans et demandant que les comptes soient supprimés. Selon la plainte, la requête de mère n'a pas été traitée par Meta.

Les employés ont conclu que "les comptes ont été ignorés" en partie parce que les représentants de Meta "ne pouvaient pas être sûrs que l'utilisateur était mineur". La plainte indique qu'en 2021, Meta a reçu plus de 402 000 signalements d'utilisateurs de moins de 13 ans sur Instagram, mais que 164 000 comptes - bien moins que la moitié des comptes signalés - ont été désactivés parce qu'ils étaient potentiellement âgés de moins de 13 ans cette année-là. Les plaignants allèguent que le maintien des mineurs sur Instagram et Facebook viole la loi sur la protection de la vie privée des enfants en ligne (Children's Online Privacy and Protection Act - COPPA).

Elle exige que les sociétés de médias sociaux fournissent un avis et obtiennent le consentement des parents avant de collecter des données auprès des enfants. Selon la plainte, certains cadres supérieurs ont évoqué la possibilité que la répression de l'utilisation de mineurs puisse nuire aux activités de Meta. Dans un courriel de 2019, Antigone Davis, responsable de la sécurité de Meta, a demandé à Nick Clegg, président des affaires mondiales de la société, de préciser si l'objectif de l'identification des utilisateurs de moins de 13 ans était de les supprimer ou s'ils doivent tester l'impact sur la croissance avant de nous engager dans quoi que ce soit.

La plainte indique : « Meta a parfois un arriéré de 2 à 2,5 millions de comptes de moins de 13 ans en attente d'action ». Mais Stephanie Otway, porte-parole de Meta, affirme qu'Instagram s'efforçait de supprimer les utilisateurs mineurs lorsqu'il les découvrait. Meta a déclaré que la vérification de l'âge est un problème. Il soutient la législation américaine qui permettrait aux parents de contrôler les applications que les utilisateurs de moins de 16 ans peuvent télécharger par le biais des magasins d'applications comme le Play Store de Google ou l'App Store d'Apple. Selon ses détracteurs, Meta tire profit de tous ses utilisateurs, y compris les enfants.

Zuckerberg veut des utilisateurs à exploiter et ne s'inquiète pas de leur bien-être

Selon la plainte des procureurs généraux, la gestion des jeunes utilisateurs par Meta est catastrophique et les cadres supérieurs de l'entreprise le savent, mais ils ne font rien pour changer la donne. Par exemple, Otway a envoyé au responsable d'Instagram, Adam Mosseri, ce message : « nos propres recherches confirment ce que tout le monde soupçonnait depuis longtemps ». Otway a envoyé ce message après que le Wall Street Journal a informé Meta en août 2021 qu'il avait obtenu des documents dans lesquels l'équipe de bien-être d'Instagram concluait que la plateforme affectait négativement l'estime de soi d'une partie importante des adolescentes.

Les documents non expurgés contiennent également des allégations selon lesquelles le PDG Mark Zuckerberg aurait demandé à ses subordonnés de donner la priorité à l'augmentation de l'utilisation de ses plateformes plutôt qu'au bien-être des utilisateurs. Dans un fil de courriels s'étendant de fin 2017 à début 2018, les principaux adjoints de Zuckerberg - y compris le chef de produit Chris Cox et l'actuel chef du marketing Alex Schultz - ont soutenu une proposition visant à alléger l'utilisation intensive par l'entreprise des notifications, qui sont des notifications push destinées à amener les utilisateurs sur Facebook et Instagram plus régulièrement.

Ces notifications étaient considérées en interne comme aggravant ce que l'entreprise appelait "l'utilisation problématique". Ce type d'utilisation se produit lorsque les utilisateurs signalent que leur incapacité à cesser d'utiliser les médias sociaux nuit à leur travail, à leur sommeil ou à leur vie sociale. Les collaborateurs de Zuckerberg ont déclaré que l'entreprise ne devait pas renoncer à faire ce qui était "mieux pour les gens" parce que les mesures d'utilisation étaient en baisse. Mais tout ceci a été ignoré et Naomi Gleit, chef de produit chez Meta, a déclaré que l'utilisation quotidienne est une plus grande préoccupation que l'expérience de l'utilisateur.

Selon d'autres allégations d'une plainte déposée contre Meta au début du mois par le Massachusetts, Zuckerberg a rejeté à plusieurs reprises les avertissements de hauts responsables de l'entreprise selon lesquels ses plateformes de médias sociaux phares nuisaient aux jeunes utilisateurs. Otway a contesté l'affirmation selon laquelle l'entreprise aurait donné la priorité à son propre bien-être plutôt qu'à celui de ses utilisateurs. La plainte des procureurs généraux cite d'autres cadres ayant fait des déclarations publiques qui auraient été contredites par des documents internes. Des cadres de Meta ont même évoqué la valeur d'un jeune utilisateur.

Alors que Davis a déclaré au Congrès que l'entreprise ne tenait pas compte de la rentabilité lorsqu'elle concevait des produits pour les adolescents, un courriel interne de 2018 indiquait que les équipes chargées des produits devaient garder à l'esprit que "la valeur à vie d'un adolescent de 13 ans est d'environ 270 dollars" lorsqu'elles prenaient des décisions en matière de produits. La plainte demande des ordonnances judiciaires interdisant à Meta les pratiques qui violent la loi. Les sanctions civiles pourraient s'élever à des centaines de millions de dollars, car la plupart des États réclament des amendes allant de 1 000 à 50 000 dollars par infraction.

Source : communiqué des procureurs, la plainte des procureurs (PDF)

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Avez-vous l'impression que Meta a conçu ces plateformes pour rendre les enfants addicts ?
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Selon vous, que risque Meta si l'entreprise venait à perdre ce procès ? Meta a-t-il des chances de le remporter ?
Peut-on empêcher l'exploitation des jeunes utilisateurs par les plateformes de médias sociaux ? Que proposez-vous ?
La vérification de l'âge est-elle une solution réaliste et efficace ? Pourquoi Meta considère-t-il cela comme un problème ?
Faut-il interdire l'utilisation des réseaux sociaux aux enfants afin de préserver leur santé mentale ?

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