Les fonctionnaires de l'UE sont mécontents de la façon dont Musk gère le réseau social X depuis qu'il a racheté la plateforme à la fin de l'année dernière. Selon l'UE, les changements apportés par Musk au personnel et au code de X font qu'il est difficile, voire impossible, pour les utilisateurs d'obtenir des "informations correctes" et sont d'une désinformation sans précédent. Musk a reçu au cours des onze derniers mois de nombreux avertissements de la part de la Commission européenne et de Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, sur sa gestion de X. Mais l'homme d'affaires s'est montré réticent à l'idée de satisfaire les exigences de l'UE.
Selon un rapport publié mercredi par Insider Musk est de plus en plus frustré par les exigences et les accusations répétées de l'UE. Le rapport, qui cite une source connaissant bien l'entreprise, indique que le milliardaire serait surtout agacé par la loi sur les services numériques (DSA) de l'UE. Ainsi, afin d'éviter de s'y conformer, Musk aurait envisagé de supprimer purement et simplement la disponibilité de la plateforme de médias sociaux dans la région, ou de bloquer l'accès des utilisateurs de l'UE. Il précise que la source a déclaré que Musk devrait s'inspirer de la façon dont Meta bloque l'accès à Threads, une alternative à X, pour les utilisateurs localisés dans l'UE.
Dans les commentaires, les internautes semblent se réjouir de l'annonce. Les internautes regrettent l'ancien Twitter et beaucoup ont émis l'idée selon laquelle le retrait de X du marché européen permettra à une application concurrente, notamment Mastodon, d'émerger rapidement. Cependant, dans un message posté aujourd'hui sur X, l'entrepreneur a dénoncé le rapport d'Insider, affirmant qu'il s'agit d'une déclaration sans fondement et totalement fausse. Musk a déclaré dans son message : « encore un Business Insider totalement faux. Il ne s'agit pas d'une véritable publication ». Il est en effet connu pour être un critique virulent de la publication.
La DSA est entrée en vigueur en août et dont l'objectif principal est de favoriser des plateformes en ligne plus sûres. En vertu des nouvelles règles, les plateformes en ligne doivent mettre en œuvre des moyens de prévenir et de supprimer les messages contenant des biens, des services ou des contenus illégaux, tout en donnant aux utilisateurs les moyens de signaler ce type de contenu. Ainsi, avec une vague de désinformation concernant la guerre entre Israël et le Hamas qui est rapidement devenue virale sur X, la plateforme est probablement déjà en violation de la DSA. L'UE a menacé Musk de sanctions en raison de la désinformation sur le conflit.
Dans une lettre adressée à Musk la semaine dernière, Breton a déclaré que X était soumis à des obligations très précises en matière de modération de contenu et que la manière dont la plateforme avait traité le conflit en cours soulevait jusqu'à présent des doutes quant à son respect de ces obligations. Selon le commissaire européen, une grande partie du contenu problématique semble provenir de changements apportés au site sous la supervision de Musk. « Nous disposons, de sources qualifiées, de rapports sur des contenus potentiellement illégaux circulant sur votre service malgré les drapeaux des autorités compétentes », a-t-il écrit dans sa lettre.
Et d'ajouter : « je vous rappelle qu'à la suite de l'ouverture d'une enquête potentielle et d'un constat de non-conformité, des sanctions peuvent être imposées ». Il a déclaré que la Commission enquêtait officiellement sur la conformité de X avec les nouvelles règles et qu'elle demandait officiellement à la plateforme des informations détaillées sur les mesures qu'elle prend pour atténuer et supprimer les informations nuisibles ou toxiques. X pourrait se voir infliger une amende s'il s'avère qu'elle a enfreint la DSA. Selon les dispositions de la loi, la Commission peut imposer des amendes pouvant aller jusqu'à 6 % du chiffre d'affaires global d'une entreprise.
En cas de sanctions, X pourrait avoir des difficultés pour s'acquitter de l'amende, car la plateforme perd de l'argent depuis l'arrivée de Musk. Les recettes publicitaires mensuelles de X auraient baissé d'au moins 55 % en glissement annuel chaque mois depuis que Musk a racheté l'entreprise. La débâcle qui a suivi l'arrivée de Musk à la tête de la société a poussé des centaines d'annonceurs vers la sortie et la plateforme peine toujours à les convaincre de revenir. Notons que les données disponibles concernent les États-Unis et indiquent que les recettes publicitaires du site ont baissé de 60 % en glissement annuel rien qu'au cours du mois d'août.
Par ailleurs, Musk a licencié la plupart des membres de l'équipe de confiance et de sécurité de X, réduisant considérablement les capacités de l'entreprise à faire face au flux incessant de désinformation sur sa plateforme. L'équipe comptait autrefois des centaines de personnes chargées de modérer et de superviser les propos tenus sur la plateforme. De plus, ce ne serait pas la première fois que Musk émet l'idée de limiter la portée de l'application. Des personnes au fait des discussions au sein de l'entreprise ont rapporté que juste après le rachat, Musk a suggéré, par mesure de réduction des coûts, de limiter les activités de Twitter aux seuls États-Unis.
[tweet]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">Yet another utterly false Business Insider. They are not a real publication.</p>— Elon Musk (@elonmusk) <a href="https://twitter.com/elonmusk/status/1714927856952746139?ref_src=twsrc%5Etfw">October 19, 2023</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>[/tweet]
« C'est en partie pour cette raison qu'il a supprimé les équipes internationales dès qu'il en a eu l'occasion », a déclaré l'une des sources, faisant référence aux milliers d'employés que Musk a licenciés ou renvoyés depuis qu'il a pris les rênes de l'entreprise. Cette question est revenue sur le tapis au début de l'année, lorsque Musk a décidé de fermer la quasi-totalité des bureaux internationaux de l'entreprise, dont la plupart en Europe et en Inde, ainsi qu'en Australie, en Afrique et en Corée du Sud. Il avait suggéré que la plateforme ne soit plus exploitée que dans les pays où elle était la plus populaire, à savoir les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon.
Selon l'une des sources du rapport, bien que Musk n'ait pas encore retiré X d'un pays, il ne reste pratiquement plus d'employés en Europe. Les bureaux de Paris, Madrid et Berlin sont fermés. Dublin, en revanche, reste ouvert. Selon Apptopia, l'Europe représente environ 9 % de la base mondiale d'utilisateurs actifs mensuels de X, bien que l'utilisation quotidienne ait chuté de manière significative au cours des trois derniers mois, avec une baisse comprise entre 10 % et 40 % dans l'ensemble de la région. Les téléchargements et l'utilisation sont en baisse dans presque tous les pays où l'application est utilisée, ce qui constitue un échec cuisant pour Musk.
Source : Insider
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
Que pensez-vous d'un potentiel retrait de X du marché européen ?
Selon vous, Elon Musk est-il en mesure de prendre une telle décision ?
Quels seraient les impacts de ce retrait sur la plateforme de médias sociaux ?
Quel concurrent serait en mesure de remplacer X en Europe si cela arrivait ?
Doit-on prendre au sérieux le démenti de l'homme d'affaires ? Pourquoi ?
Quelles sont vos prédictions sur l'avenir du réseau social X ? Sera-t-il encore longtemps ?
Voir aussi
Un an après l'acquisition d'Elon Musk, le trafic et les utilisateurs actifs mensuels sont en baisse sur X, selon un rapport. Point positif : la page Twitter/X de Musk n'a jamais autant été consultée
Les recettes publicitaires de X, ex-Twitter, auraient baissé chaque mois aux États-Unis depuis qu'Elon Musk a racheté l'entreprise, ce qui remet en cause les prévisions de rentabilité pour 2024
X commence à facturer aux nouveaux utilisateurs 1 dollar par an pour l'envoi de tweets, le programme "Not a Bot" est testé en Nouvelle-Zélande et aux Philippines