Le régulateur européen Thierry Breton a envoyé mercredi une lettre au PDG de Meta, Mark Zuckerberg, pour lui demander d'être "vigilant" et de supprimer la désinformation sur les plateformes de son entreprise pendant le conflit entre Israël et le Hamas et à l'approche des prochaines élections. Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur, a déclaré que l'Union européenne avait constaté une augmentation des contenus illégaux et de la désinformation sur "certaines plateformes" à la suite de l'attaque du Hamas contre Israël. Meta possède des plateformes de médias sociaux populaires comme Instagram et Facebook, ainsi que Threads, son concurrent pour X, anciennement connu sous le nom de Twitter.
En vertu de la loi sur les services numériques récemment adoptée par l'UE, Meta est responsable de la surveillance et de la suppression des contenus illégaux, tels que les contenus terroristes ou les discours haineux illégaux. L'entreprise doit également détailler ses protocoles en la matière. Le non-respect de la réglementation européenne en matière de contenus illicites est passible d'amendes représentant 6 % du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise.
"Je vous invite instamment à vous assurer que vos systèmes sont efficaces", a écrit Breton dans sa lettre, demandant à Zuckerberg de répondre dans les prochaines 24 heures. "Après les attaques terroristes du Hamas contre Israël samedi, nous avons rapidement mis en place un centre d'opérations spéciales composé d'experts, dont des personnes parlant couramment l'hébreu et l'arabe, pour surveiller de près et répondre à cette situation qui évolue rapidement", a déclaré un porte-parole de Meta à CNBC. "Nos équipes travaillent 24 heures sur 24 pour assurer la sécurité de nos plateformes, prendre des mesures à l'égard des contenus qui enfreignent nos politiques ou la législation locale, et se coordonner avec des vérificateurs de faits tiers dans la région pour limiter la propagation de la désinformation. Nous poursuivrons ce travail au fur et à mesure de l'évolution du conflit."
Mardi, Breton a partagé une lettre similaire adressée à Elon Musk, le propriétaire de X, qui comprenait un avertissement sévère pour Musk. Thierry Breton a écrit que son bureau disposait d'"indications" selon lesquelles des groupes diffusaient des informations erronées et des contenus "violents et terroristes" sur le conflit entre Israël et le Hamas sur la plateforme.
En plus de la désinformation entourant le conflit en Israël, Breton a écrit que l'UE avait reçu des rapports sur des contenus manipulés et des "deepfakes" sur les plateformes de Meta avant les récentes élections en Slovaquie. Il a déclaré que la désinformation concernant les élections était prise "extrêmement au sérieux" dans le cadre de l'ASD. Breton a demandé à Zuckerberg de partager des détails sur la manière dont Meta traite les "deepfakes" et a noté que des élections approchaient également en Pologne, en Roumanie, en Autriche, en Belgique et dans d'autres pays.
"L'ASD est là pour protéger la liberté d'expression contre les décisions arbitraires, tout en protégeant nos citoyens et nos démocraties", a écrit Breton dans un message sur Bluesky, un autre concurrent de X.
Source : Thierry Breton
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
Selon vous, comment Meta va réagir à cette situation ?
Faut-il laisser la liberté d'expression sur les plateformes en ligne quitte à s'attendre au pire ou alors renforcer les contrôles, la modération et les suppressions de comptes quitte à ce que ça puisse être vu comme une forme de censure par certains ?
Voir aussi :
Une étude montre que la désinformation se propage six fois plus vite sur Facebook qu'il y a un an, la société aurait tenté de nuire à l'étude en bannissant les chercheurs de la plateforme
Google, Meta et d'autres plateformes de médias sociaux proposent une alliance pour lutter contre la désinformation, mais l'initiative ne fait pas l'unanimité dans la communauté
Désinformation : des associations alertent sur le risque posé par une exemption de modération pour les médias, estimant qu'elle pourrait profiter à des acteurs malveillants se déclarant « médias »