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France : le Sénat dit "oui" à une disposition d'un projet de loi prévoyant d'allumer les micros et caméras de téléphone à distance dans certaines enquêtes

Le , par Stéphane le calme

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30  0 
Les sénateurs ont adopté mercredi une disposition controversée du projet de loi Justice du gouvernement, qui prévoit d'allumer les micros et caméras de téléphone à distance, dans le cadre d'affaires de terrorisme, de délinquance ou de crime organisé, malgré l’opposition de la gauche. L’article 3 du projet de loi du garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, examiné en première lecture par les sénateurs, apporte plusieurs modifications à la procédure pénale.

La proposition de loi a suscité l’opposition des groupes de gauche et du centre, qui ont dénoncé une atteinte disproportionnée à la vie privée et aux libertés fondamentales. Ils ont également souligné les risques de détournement ou de piratage des données collectées.


Le Sénat a adopté en première lecture, mercredi 7 juin 2023, une proposition de loi visant à renforcer les moyens de lutte contre le terrorisme et le cyberespionnage. Ce texte, porté par le groupe Les Républicains, autorise notamment les services de renseignement à activer à distance les caméras ou les micros des téléphones portables ou des ordinateurs des personnes suspectées de menacer la sécurité nationale.

Cette mesure est autorisée pour les enquêteurs, soit pour géolocaliser une personne, soit pour réaliser des captations de sons et d’images (des écoutes). La géolocalisation est autorisée sur requête du procureur de la République, ou du juge d’instruction, pour des affaires relatives à un crime ou à un délit puni d’au moins dix ans d’emprisonnement, tandis que les écoutes pourront être autorisées par un juge dans des enquêtes relevant du terrorisme ou du crime organisé. Dans le texte initial, cette procédure concernait les infractions punies d’au moins 5 ans de prison, mais un amendement du président du groupe LR, Bruno Retailleau, l’élevant à 10 ans a été adopté en séance.

La gauche a tenté sans succès de supprimer totalement ou partiellement des dispositions jugées «disproportionnées». « L’atteinte est particulièrement grave, car la captation concerne aussi des personnes tierces. Le suspect va prendre son portable dans le métro. Toutes les conversations autour seront alors captées. Pareil, s’il va au restaurant. Toute conversation dans l’espace public est alors sous écoute », a objecté le sénateur écologiste, Guy Benarroche en défendant un amendement de suppression de ces dispositions. C'est «la porte ouverte à une surveillance généralisée», a-t-il affirmé.

Malgré les protestations de la gauche contre un risque d’écoute généralisé, la majorité sénatoriale a simplement souhaité encadrer le dispositif. La proposition de la sénatrice écologiste Mélanie Vogel d’interdire explicitement ces écoutes pour les journalistes, les médecins, notaires et huissiers n’a pas été retenue. La rapporteuse LR Agnès Canayer a préféré se baser sur la rédaction initiale qui protégeait les lieux comme les cabinets médicaux, les entreprises de presse ou les études de notaires et des huissiers, et l’étendre aux personnes travaillant dans ces lieux protégés ainsi qu’à leur domicile.



Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti a tenté de répondre à ce qu’il a qualifié « de cris d’orfraie » en rappelant que ces techniques étaient déjà autorisées : les forces de l’ordre utilisent déjà des techniques de surveillance et de mise sur écoute, comme la pose de balises sous une voiture ou de mouchards sur les suspects par exemple. Mais « la crainte d’attirer l’attention des délinquants faisant l’objet d’enquête pour des faits de criminalité organisée, de révéler la stratégie établie ou tout simplement parce qu’elle exposerait la vie des agents chargée de cette mission » justifie la mise en place de ces nouveaux outils, selon le ministère de la Justice.


Ils sont par ailleurs « entourés de garanties importantes », a par ailleurs assuré le ministre, Éric Dupond-Moretti. « L’idée est de faire prendre le moins de risques possible aux officiers de police judiciaire, de les protéger », a-t-il argumenté. « On semble découvrir la lune » a-t-il ajouté. Le ministre a également rappelé que ces techniques étaient subordonnées à l’autorisation d’un juge.

Une atteinte disproportionnée à la vie privée ?

Dans un communiqué publié le 31 mai, l’Observatoire des libertés et du numérique (ONL) avait qualifié cet article 3 de « surenchère sécuritaire du gouvernement » permettant de transformer tout objet connecté en potentiel « mouchard ». En effet, selon l’ONL, « tous les objets numériques disposant d’un micro, d’une caméra ou de capteurs de localisation » pourraient être « piratés », en citant par exemple les baby phone, les assistants vocaux, les GPS d’une voiture ou d’une montre connectée.

Citation Envoyé par ONL
La mesure prévue par l’article 3 est particulièrement problématique pour les téléphones portables et les ordinateurs tant leur place dans nos vies est conséquente. Mais le danger ne s’arrête pas là puisque son périmètre concerne en réalité tous les « appareils électroniques », c’est-à-dire tous les objets numériques disposant d’un micro, d’une caméra ou de capteurs de localisations. Cette mesure d’enquête pourrait ainsi permettre de :
  • « sonoriser » donc écouter des espaces à partir d’une télévision connectée, d’un babyphone, d’un assistant vocal (type Google Home), ou d’un micro intégré à une voiture ;
  • de retransmettre des images et des vidéos à partir de la caméra d’un ordinateur portable, d’un smartphone ou d’une caméra de sécurité à détection de mouvement ;
  • de récupérer la localisation d’une personne grâce au positionnement GPS d’une voiture, d’une trottinette connectée ou d’une montre connectée. De nombreux autres périphériques disposant de ces capteurs pourraient aussi être piratés.

Si ce texte était définitivement adopté, cela démultiplierait dangereusement les possibilités d’intrusion policière, en transformant tous nos outils informatiques en potentiels espions.

Il est, à cet égard, particulièrement inquiétant de voir consacrer le droit pour l'État d’utiliser les failles de sécurité des logiciels ou matériels utilisés plutôt que de s’attacher à les protéger en informant de l’existence de ces failles pour y apporter des remèdes.

Les services de police et de renseignement disposent pourtant déjà d’outils extrêmement intrusifs : installation de mouchards dans les domiciles ou les voitures (balise GPS, caméras de vidéosurveillance, micro de sonorisation), extraction des informations d’un ordinateur ou d’un téléphone par exemple et mise en oeuvre d’enregistreurs d’écran ou de frappes de clavier (keylogger). Ces possibilités très larges, particulièrement attentatoires à la vie privée, sont déjà détournées et utilisées pour surveiller des militant·es comme (dans la lutte du Carnet, dans l’opposition aux mégabassines, dans les lieux militants de Dijon, ou dans les photocopieuses de lieu anarchistes, etc.)

Alors que les révélations sur l’espionnage des téléphones par Pegasus continuent de faire scandale et que les possibilités des logiciels espions ont été condamnées par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, le ministère de la Justice y voit a contrario un exemple à suivre. Il tente de légitimer ces dispositifs en assurant que seuls le crime organisé et le terrorisme seront visés via ces « techniques spéciales d’enquête ».
La méthode de « piratage » est elle-même pointée du doigt. Les enquêteurs « se serviront des failles de sécurité des appareils », explique Bastien Le Querrec, juriste à La Quadrature du Net, membre de l’ONL. « Alors que le gouvernement devrait chercher à les corriger pour protéger les utilisateurs, il va les utiliser dans le cadre de ces enquêtes, et entretenir ainsi ces vulnérabilités », abonde-t-il, tout en dénonçant « une nouvelle forme de surveillance inquiétante, totalement disproportionnée ».

Sources : Sénat, Observatoire des libertés et du numérique

Et vous ?

Que pensez-vous de la proposition de loi autorisant l’activation à distance des caméras ou des micros des téléphones ?
Êtes-vous favorable ou opposé à ce dispositif ?
Selon vous, cette mesure est-elle efficace pour lutter contre le terrorisme et le cyberespionnage ?
Craignez-vous que cette mesure porte atteinte à votre vie privée ou à vos données personnelles ?
Pensez-vous que cette mesure respecte le droit européen et le principe de subsidiarité (qui permet aux États membres de l’Union européenne de prendre des mesures adaptées à leur situation spécifique) ?

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Avatar de Basiqueur
Membre du Club https://www.developpez.com
Le 09/06/2023 à 13:11
dans le cadre d'affaires de terrorisme, de délinquance ou de crime organisé
Combien de temps avant de se rendre compte que ces méthodes sont utilisées dans un cadre très éloigné de ces 3 cas ? Que le prétexte de délinquance est utilisé pour espionner des syndicalistes un peu trop virulents, des journalistes, des opposants politiques, des artistes engagés, des avocats etc....

Combien de temps avant qu'un flic se serve de ces dispositifs pour espionner son ex femme ou son voisin.........
23  1 
Avatar de totozor
Membre expert https://www.developpez.com
Le 09/06/2023 à 13:47
Citation Envoyé par Basiqueur Voir le message
Combien de temps avant de se rendre compte que ces méthodes sont utilisées dans un cadre très éloigné de ces 3 cas ? Que le prétexte de délinquance est utilisé pour espionner des syndicalistes un peu trop virulents, des opposants politiques, des artistes engagés, des avocats etc....
Des terroristes potentiels, quoi.
Des militants ou des journalistes ont déjà été espionnés comma ça, alors si on ouvre les portes, les dérives de passé sont la norme d'aujourd'hui mais que va-t-on faire des dérives d'aujourd'hui?

D'ailleurs merci de ne pas vous renseigner sur le chiffrement de vos données vous pourriez être des terroristes
Voici quelques-unes des habitudes numériques qui sont, dans cette affaire, instrumentalisées comme autant de « preuves » de l’existence d’un projet criminel11:
– l’utilisation d’applications comme Signal, WhatsApp, Wire, Silence ou ProtonMail pour chiffrer ses communications ;
– le recours à des outils permettant de protéger sa vie privée sur Internet comme un VPN, Tor ou Tails ;
– le fait de se protéger contre l’exploitation de nos données personnelles par les GAFAM via des services comme /e/OS, LineageOS, F-Droid ;
– le chiffrement de supports numériques ;
– l’organisation et la participation à des sessions de formation à l’hygiène numérique ;
– la simple détention de documentation technique.
18  0 
Avatar de micka132
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 09/06/2023 à 12:35
Il n'y a pas si longtemps c'était complotiste d'évoquer le fait que c'était simplement possible.
22  5 
Avatar de abriotde
Membre chevronné https://www.developpez.com
Le 07/07/2023 à 12:29
terrorisme, de délinquance ou de crime organisé
On a envie de dire Terrorisme délinquance et crime organisé, c'est vraiment pour les coupable grave... Sauf que Terrorisme, aujourd'hui, ça comprends
* Les opposants politiques : Des terroristes / Délinquants
- Les éco-terroristes qui attaque une méga-bassine en plein milieu de champs vide d'eau et ou ils ne peuvent rien dégradé sauf si les policiers les poussent pour qu'ils écrasent les cultures.
- Les gens un peu trop extrème droite ou gauche car ils mènent des actions "coup de poing".
* Toutes personnes suscetible d'être condamané : Des délinquants
- Les gens qui roulent trop vite.
- Les gens qui travaillent trop.
- Les gens qui manifestent.
- Ceux qui ne payent pas leurs amendes, ou tout simplement qui ont des amendes. Si l'on a un amende, c'est que l'on a pas respecté la loi et donc que l'on est délinquants.
* Tous français ayant un ami, ou une rencontre qui rentre dans ce cas là. Il y a forcément des "victimes collatérales" enfin, des innocents qui sont suspecté d'être délinquants ou du moins proche.

En fait en pratique, cela peut être utilisé dans tous les cas. On vous dira, non, mais ne les croyez pas, ce serait croire, qu'ils ne vont jamais dépassé un peu le cadre "légale". Laissez moi rire.
15  0 
Avatar de Jon Shannow
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 09/06/2023 à 13:12
Bienvenue en Chine !
14  0 
Avatar de totozor
Membre expert https://www.developpez.com
Le 23/06/2023 à 7:52
Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
Le gouvernement français estime que les utilisateurs de WhatsApp, Signal, Telegram et autres sont des terroristes potentiels
Ce qui n'est pas faux.
On pourrait dire que les utilisateurs de voiture sont des terroristes potentiels.
On pourrait dire que les utilisateurs de vélo sont des terroristes potentiels.
On pourrait dire que les utilisateurs de trottinette sont des terroristes potentiels.
On pourrait dire que les pietons sont des terroristes potentiels.

Nous sommes tous des terroristes potentiels en fait
Mais l'utilisation de ces applications n'est probablement même pas un indice de fait qu'on en est un ou pas.

De toute façon la moindre action organisée et désapprouvée par le gouvernement semble être du terrorisme, des militants des soulèvement de la terre sont en garde à vue pour 96h pour avoir arraché de salades.
Comment peut on parler de terrorisme quand on ne s'attaque pas directement ou indirectement à la sécurité de personnes. Quels groupe de la population se sent en danger après qu'ils aient arrachés des salades.
14  0 
Avatar de Pyramidev
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 09/06/2023 à 18:00
Citation Envoyé par Basiqueur Voir le message
Combien de temps avant de se rendre compte que ces méthodes sont utilisées dans un cadre très éloigné de ces 3 cas ? Que le prétexte de délinquance est utilisé pour espionner des syndicalistes un peu trop virulents, des journalistes, des opposants politiques, des artistes engagés, des avocats etc....
Tout à fait. Les opposants politiques sont déjà traités comme de potentiels terroristes, surtout ceux qui sont présents dans les manifestations.

Voici une vidéo de 7 minutes publiée aujourd'hui sur Le Média à propos du fichage des manifestants par la police :


En 2027, j'espère que les Français ne vont pas mettre des fous dangereux au pouvoir, comme ils l'ont déjà fait en 2022.
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Avatar de pierre-y
Membre chevronné https://www.developpez.com
Le 11/06/2023 à 16:47
Citation Envoyé par micka132 Voir le message
Il n'y a pas si longtemps c'était complotiste d'évoquer le fait que c'était simplement possible.
Je confirme, j'ai eu droit a la tartine du complotiste pour l'avoir dit.

On en arrive tranquillement a une ue totalitaire.
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Avatar de totozor
Membre expert https://www.developpez.com
Le 07/07/2023 à 8:14
Citation Envoyé par TotoParis Voir le message
Franchement, LFI est un parti politique plus que malsain, non ?
Ca va loin, leur bouffonnerie...
Clairement c'est le seul gros parti qui a voté contre cette loi.

Rappel : les enqueteurs se plaignent que les manifestants laissent leurs smartphones chez eux quand ils partent en manifs ou qu'ils utilisent des GSM plus rudimentaires. Pourquoi? C'est étrange quand même...
Scoop : quand je pars en festival je ne prend pas mon téléphone, je risque trop de le perdre, le casser me le faire voler etc. Est ce que ça fait de moi un terroriste ou un militant radical?

Prochaine loi : vous ne devez pas vous éloigner de plus de 1m de votre smartphone...
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Avatar de pboulanger
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 10/06/2023 à 9:28
Dès lors que la porte dérobée sera imposée par les états aux constructeurs ou aux gestionnaires de réseaux, combien de temps avant que des hackers s'en servent pour faire du chantage?
Mettre le doigt dans ce type d'engrenage sera liberticide à moyen terme... On voit bien poindre la dérive de Macron qui utilise des mots comme terroristes pour des opposants écolos à Sainte-Soline. D'ici à mettre ces "terroristes" sous surveillance, il n'y a qu'un pas...
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