
Google et Apple prélèvent de façon automatique 30 % de tous les achats effectués au sein des applications qu’ils hébergent. C’est un contrat en vigueur sur leurs plates-formes d’application respectives. Epic a développé son propre système au sein de Fortnite qui contourne les 30 % de commissions exigées par Apple et Google lors de paiements in-app. C’est ce qui a conduit le géant de la marque à la pomme à éjecter l’application de sa boutique d’applications – l’App Store. Une mesure similaire est en vigueur chez Google. Toutefois, les utilisateurs d'Android peuvent télécharger Fortnite en se servant du propre lanceur d'applications d'Epic distribué de façon indépendante par le biais de n'importe quel navigateur Web mobile.
Epic met en avant l’argument de pratiques anticoncurentielles pour porter l’affaire en justice. Dans sa décision qui fait suite à l’argumentaire oral via l’application Zoom dans la journée précédente, la juge fédérale américaine Yvonne Gonzalez Rogers déclare que bien qu'Epic n'ait pas encore démontré que sa plainte a des chances de réussir sur cet axe contre Apple, de sérieuses questions existent sur les politiques de la boutique d’applications d’Apple. Cet aspect est sûrement celui pour lequel une décision finale sera rendue au cours du mois de septembre à venir. En attendant, la décision de justice confirme le droit d’Apple de garder Fortnite hors de sa boutique d’applications. Les motifs : Fortnite est en violation des règles en vigueur sur l’App Store (ce que l’éditeur a reconnu) ; le préjudice subi par Epic Games en conséquence de cette éjection n’est pas irréparable. De façon ramassée, Epic Games doit se conformer aux règles en vigueur sur l’App Store pour qu’Epic Games soit à nouveau listé pendant que le procès suit son cours.
Epic Games International – qui possède le moteur Unreal et qui a un contrat avec Apple pour les droits de développement – est une entité distincte du point de vue juridique de l’éditeur de Fortnite. « Pour l'instant, Epic International semble avoir des accords de licence de programme de développement séparés avec Apple et ces accords n'ont pas été violés », souligne Gonzalez Rogers. En outre, indique le juge, l'action d'Apple pourrait avoir un impact dévastateur sur de nombreux développeurs tiers qui s'appuient sur le moteur Unreal. Microsoft en fait partie et c’est d’ailleurs pour cette raison que le géant de la filière technologique a fait une sortie pour apporter son soutien à Epic sur le cas Unreal Engine. C’est pour cet ensemble de raisons qu’Apple est interdit de bloquer l’accès au moteur Unreal Engine.
Sur le front d’Unreal Engine, « le dossier montre des dommages potentiels importants à la fois à la plate-forme Unreal Engine elle-même, et à l'industrie du jeu en général, y compris sur les développeurs tiers et les joueurs. Epic Games et Apple sont libres de se poursuivre l'un l'autre, mais leur différend ne devrait pas causer de dommages aux spectateurs », déclare le juge. Une injonction préliminaire, dans laquelle Epic Games demande au tribunal de renforcer la protection de ses applications le temps des échanges contradictoires, est déjà programmée.
Source : décision
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