« Ils ont trop de pouvoir »
« Ce que nous avons entendu des témoins à l'audience a confirmé les preuves que nous avons rassemblées au cours de l'année dernière », a déclaré David Cicilline, le président du sous-comité sur la concurrence. De plus, celui-ci estime que les GAFA ont « trop de pouvoir » et qu'ils vont « certainement émerger [de la pandémie] encore plus forts et plus puissants qu'avant ».
Sundar Pichai a été le premier à être interrogé
Cicilline a commencé par accuser Google de vol. Il a notamment affirmé que Google avait volé des avis à Yelp Inc tout en menaçant de supprimer Yelp des résultats de recherche si la société s'y opposait. « Pourquoi Google vole-t-il du contenu à des entreprises honnêtes ? », a-t-il demandé.
Le PDG d'Alphabet a répondu qu'il aimerait connaître les détails de cette accusation. « Nous nous conduisons selon les normes les plus élevées », a-t-il indiqué.
David Cicilline lui a également demandé si Google utilisait sa surveillance du trafic Internet pour voir ce que faisait la concurrence. Sur ce point, Pichai a été vague et il ne semblait pas avoir contesté cette affirmation. « Nous essayons de comprendre les tendances à partir des données que nous pouvons voir », a-t-il affirmé.
L'élu républicain Jim Jordan a ensuite demandé à Sundar Pichai si Google aiderait l'ancien vice-président Joe Biden, candidat démocrate présumé à la présidence, à remporter les prochaines élections. « Nous soutenons les deux campagnes. Nous abordons notre travail de manière non partisane », a alors répondu Pichai.
Mark Zuckerberg a été particulièrement critiqué
Les membres du Congrès se sont acharnés sur le PDG de Facebook en dévoilant de nombreuses captures d'écran des échanges par mail entre Zuckerberg et d'autres dirigeants de Facebook. D'après les législateurs, Mark Zuckerberg considérait Instagram et WhatsApp comme des concurrents lorsque Facebook les a acquises. « Les entreprises sont naissantes, mais... si elles se développent à grande échelle, elles pourraient être très perturbatrices pour nous », avait indiqué Zuckerberg deux mois avant l'achat d'Instagram en 2012.
Dans un autre e-mail, le PDG du réseau social a admis qu'Instagram était une « menace » pour Facebook, tout en ajoutant : « Une chose à propos des startups est que vous pouvez souvent les acquérir ».
En réponse à ses accusations, Mark Zuckerberg a indiqué qu'Instagram était à l'époque une petite application de partage de photos.
L'élu démocrate Joe Neguse a ensuite dévoilé un e-mail de 2014 montrant que le directeur financier de Facebook qualifiait la stratégie d'acquisition de l'entreprise de « saisie de terres ». « Nous avons un nom pour cela ; c'est un monopole », a déclaré Neguse.
Pour sa part, la représentante Pramila Jayapal, une démocrate, a demandé à Zuckerberg si Facebook avait déjà copié ses concurrents comme Snapchat pour des raisons anticoncurrentielles. « Nous avons certainement adapté des fonctionnalités que d'autres ont introduites », a répondu Zuckerberg.
Pramila Jayapal est allée jusqu'à demander le nombre d'entreprises que Facebook a fini par copier. « Je ne sais pas », a répondu Zuckerberg.
Jeff Bezos indisponible pendant environ une heure à cause d'un problème technique
Le patron d'Amazon n'a pas pu s'exprimer pendant environ une heure en raison d'un problème technique. Il a pu répondre aux questions plus tard. Jeff Bezos a notamment été interrogé par Pramila Jayapal, qui lui demandait si Amazon utilisait les données de vendeurs tiers pour prendre des décisions de vente. Jeff Bezos a répondu que l'entreprise avait une politique contre des actions de ce genre. « Je ne peux pas garantir que cette politique n'a jamais été violée », reconnaît-il. « Si nous constatons que quelqu'un l'a violé, nous prendrons des mesures contre eux », a ajouté Jeff Bezos.
Pour Apple, les accusations portent principalement sur l'App Store
L'App Store d'Apple est le seul moyen pour les propriétaires de produits de la marque d'acheter et d'installer des logiciels. L'entreprise a fait face à de nombreuses critiques sur ce point. En effet, les législateurs ont indiqué que rien n'empêche son entreprise d'augmenter les commissions qu'elle facture dans l'App Store. « Les commissions d'Apple sont comparables ou inférieures aux commissions facturées par la majorité de nos concurrents », a déclaré Tim Cook. « Et elles sont largement inférieures aux 50 à 70 % que les développeurs de logiciels ont payé pour distribuer leur travail avant le lancement de l'App Store », a-t-il ajouté. D'ailleurs, Cook a précisé qu'Apple n'avait jamais augmenté les taux de commission de l'App Store depuis 2008 et qu'environ un quart des développeurs sont concernés par des augmentations de frais, car leurs applications nécessitent des capacités fournies par les appareils Apple pour fonctionner normalement.
D'après lui, les développeurs « peuvent écrire leurs applications pour Android ou Windows ou Xbox ou PlayStation ». « Nous avons une concurrence féroce du côté des développeurs et du côté des clients, qui est essentiellement si compétitive que je la qualifierais de combat de rue », a-t-il ajouté.
En outre, « Apple n'a pas de part de marché dominante sur aucun des marchés où nous exerçons nos activités », s'est défendu Tim Cook. « Le marché des smatphones est extrêmement concurrentiel et des entreprises comme Samsung, LG, Huawei et Google ont bâti des entreprises de smartphones très réussies offrant différentes approches » a abondé le patron de la firme de Cupertino.
Trump menace d'imposer l'« équité »
Le président américain Donald Trump a menacé d'imposer l'« équité » aux géants du numérique via des décrets. « Si le Congrès n'instaure pas l'équité au sein de la Big Tech, ce qu'il aurait dû faire depuis des années, je le ferai moi-même par des décrets. À Washington, cela n'a été depuis des années que des paroles, mais aucune action et les habitants de notre pays en ont assez ! », a averti Donald Trump sur Twitter.
Par ailleurs, les hauts responsables du comité ont affirmé qu’un rapport détaillé contenant des allégations antitrust contre les GAFA ainsi que des recommandations devrait être publié d’ici la fin de l’été ou au début de l’automne.
Source : Vidéo, Twitter
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