Apple a répondu à la lettre du Comité judiciaire de la chambre des États-Unis envoyée en septembre dernier dans le cadre de la vaste enquête antitrust contre les géants américains de la technologie aux États-Unis. L’enquête, qui s’adressait aussi aux dirigeants Amazon, Facebook et Google, exigeait des cadres supérieurs d’Apple des courriels internes, des informations financières détaillées et d'autres dossiers d’entreprise glanés au cours de la dernière décennie. Le panel de la Chambre des représentants avait besoin de ces informations pour déterminer si des comportements anticoncurrentiels ont lieu à la Silicon Valley.
Apple a répondu à des questions – concernant des préoccupations sur ses politiques liées à l'App Store, son navigateur, les réparations de produits, et plus encore –, et bien que de nombreuses réponses soient attendues, la lettre révèle quelques détails qui attirent l’attention. Apple a défendu bon nombre de ses politiques tout au long de la lettre. Par exemple, à la question du panel de la Chambre de savoir si la firme imposait des restrictions lorsque les navigateurs Web concurrents cherchent à introduire leurs propres nouvelles fonctionnalités et nouveaux systèmes de sécurité qui offriraient aux utilisateurs une meilleure protection de la vie privée, Apple a déclaré que les navigateurs Web tiers sur les périphériques iOS doivent utiliser son framework WebKit pour des raisons de confidentialité et de sécurité.
Apple a cité également des exemples de fonctionnalités de WebKit qui ne sont pas disponibles pour les navigateurs tiers : la fonctionnalité WebRTC pour la visioconférence, le Service Workers, l'activation de l'option Intelligent Tracking Protection et l'API plein écran. Les navigateurs Web tiers n’y ont pas droit parce que, soit Apple n'a pas encore trouvé le moyen de faire fonctionner cette interface dans d'autres clients WebKit, soit Apple n’a pas encore déterminé des mesures pour empêcher les abus de fonctionnalités dangereux pour la sécurité de l’utilisateur.
À la question de savoir si Apple trouvait approprié de permettre à ses propres applications d'avoir des fonctionnalités ou des caractéristiques dans iOS qu'il ne permet pas aux applications concurrentes d'utiliser, le géant de la technologie a déclaré qu’il serait difficile, voire impossible, d'offrir le même niveau d'accès dont bénéficient ses applications à des tiers. Apple a dit que ses ingénieurs travaillent pour créer les produits les meilleurs et les plus sûrs sur le marché. Selon la firme, ces décisions reflètent des décisions de conception et de développement, et non des décisions commerciales.
Lorsqu'on le Comité judiciaire de la chambre des États-Unis lui a demandé d'identifier le revenu total qu'il tire des services de réparation depuis 2009, Apple a déclaré que « le coût des services de réparation a dépassé le revenu généré par les réparations » chaque année au cours de cette période. Ceci est difficile à croire venant d’un fabricant qui empêche les ateliers indépendants de réparer ses produits depuis des années.
En 2017, en lançant ses iPhone, Apple avait fait en sorte que seuls l’entreprise et ses partenaires aient le droit de réparer ses appareils. Autrement dit, tout réparateur qui s’y engageait indépendamment d’Apple prenait donc le risque d’endommager l’appareil pour de bon. Bien qu’Apple ait déployé ensuite des outils de réparation d'iPhone, sous la pression du mouvement Right To Repair, l’entreprise a ciblé des iMac Pro et MacBook Pro 2018 avec un nouveau logiciel propriétaire d’Apple empêchant la réparation par des ateliers tiers. Ces modèles devant en effet passer avec succès des diagnostics Apple pour que certaines réparations soient terminées.
En octobre 2018, une enquête en caméra cachée de CBC News a suggéré qu’Apple ferait de la surenchère lorsqu'il faut réparer l'un de ses dispositifs. L’enquête a révélé que le fabricant n’hésite pas à saler la facture de réparation d’iPhone. L’entreprise menacerait même les réparateurs tiers qui sont prêts à effectuer les mêmes réparations pour une fraction du prix. Mettant à jour sa fiche de tarification des réparations hors assurance en 2018, toute réparation d’un iPhone Xs coûtait 549 dollars US.
Mais si les services de réparation ne sont pas rentables pour le fabricant, pourquoi ne laisse-t-il pas les tiers s’en occuper ?
Sources : Réponses d’Apple
Et vous ?
Que pensez-vous des réponses d’Apple ?
Apple dit que « le coût des services de réparation a dépassé le revenu généré par les réparations » chaque année, mais il empêche les réparations par les tiers. Quel commentaire en faites-vous ?
Lire aussi
Les e-mails d'Apple, Facebook, Amazon, Google, Google exigés dans l'enquête du panel de la Chambre des États-Unis, pour élucider leurs pratiques commerciales et leurs acquisitions antérieures
La réparation des nouveaux iPhone peut vous coûter jusqu'à 599 $, leurs possesseurs auront donc intérêt à ne jamais les endommager
Un nouveau logiciel propriétaire d'Apple empêche la réparation des iMac Pro et MacBook Pro 2018, par des ateliers indépendants
Apple ferait-elle de la surenchère lorsqu'il faut réparer l'un de ses dispositifs ? Une enquête en caméra cachée suggère une réponse positive
Apple dit au Congrès qu'il n'a pas profité des réparations, en réponse à l'enquête antitrust,
Les services de réparation coûtant chers que le revenu généré par les réparations
Apple dit au Congrès qu'il n'a pas profité des réparations, en réponse à l'enquête antitrust,
Les services de réparation coûtant chers que le revenu généré par les réparations
Le , par Stan Adkens
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !