IdentifiantMot de passe
Loading...
Mot de passe oublié ?Je m'inscris ! (gratuit)

Vous êtes nouveau sur Developpez.com ? Créez votre compte ou connectez-vous afin de pouvoir participer !

Vous devez avoir un compte Developpez.com et être connecté pour pouvoir participer aux discussions.

Vous n'avez pas encore de compte Developpez.com ? Créez-en un en quelques instants, c'est entièrement gratuit !

Si vous disposez déjà d'un compte et qu'il est bien activé, connectez-vous à l'aide du formulaire ci-dessous.

Identifiez-vous
Identifiant
Mot de passe
Mot de passe oublié ?
Créer un compte

L'inscription est gratuite et ne vous prendra que quelques instants !

Je m'inscris !

Très critiquée, la loi « anti-Huawei » pour sécuriser la 5G est désormais une réalité,
Mais elle ne discrimine pas un équipementier en particulier

Le , par Stan Adkens

385PARTAGES

5  0 
L’urgence de la transition vers la technologie 5G et l’inquiétude liée aux risques potentiels de sécurité que pourraient poser les équipements de certains constructeurs, en l’occurrence le géant Huawei, ont motivé l’émergence d’un texte de loi en France. C’est ainsi qu’un nouveau projet de loi, initié à l’Assemblée nationale en avril dernier et visant à sécuriser cette nouvelle technologie ultra-rapide, a été publié par le gouvernement au Journal officiel vendredi.

Les réseaux 5G introduisent la rapidité dans les secteurs stratégiques tels que le domaine de mobilité, e-santé, industrie, robotique, et bien d’autres domaines. Mais les suspicions autour d’un des acteurs majeurs de cette technologie, le chinois Huawei, ont poussé plusieurs pays à prendre des mesures dans l’intérêt de la sécurité nationale. C’est dans ce contexte que la France a adopté une loi qui s’étend à tous les fournisseurs d’équipements 5G, mais qui a parfois été présentée comme une loi anti-Huawei, pour contraindre le seul équipementier chinois à entrer dans une moule réglementaire plus stricte afin de protéger le pays, si les accusations d’espionnage dont fait l’objet Huawei s’avèrent exactes.


Les Etats-Unis ont lancé en novembre dernier une campagne de sensibilisation, pour tenter de persuader les fournisseurs d'accès à Internet sans fil des pays alliés d'éviter les équipements de télécommunication provenant de Huawei, évoquant des préoccupations de sécurité nationale. Par ailleurs, dans une demande plus explicite adressée à l’Allemagne concernant Huawei, le gouvernement américain a demandé à son allié d'abandonner la société chinoise dans ses projets ou de risquer de perdre l'accès à certaines données des services de renseignement américains, a rapporté le Wall Street Journal en mars dernier.

Sous cette pression américaine, certains alliés ont retiré le géant chinois de leur processus de transition vers la 5G. Après la mise sur « la liste noire » américaine de Huawei, ce fut le tour de certains opérateurs américains et étrangers de couper tous liens avec l’entreprise. Néanmoins, certains pays ont déjà commencé le processus d’octroi de la 5G, sans avoir banni l’équipementier Huawei. C’est le cas de l’Allemagne qui a lancé, le mardi 19 mars dernier, une vente aux enchères de plusieurs semaines pour les fréquences 5G, après avoir proposé des règles de sécurité plus strictes pour les réseaux de données plutôt que de faire blocage à Huawei.

C’est ce qu’a fait également la France, qui verra ces premiers réseaux 5G arriver en 2020. « Notre niveau d’exposition aux risques devient un peu plus important. Il faut donc faire évoluer le périmètre pour s’assurer que les usages puissent se dérouler dans de bonnes conditions », avait dit le député LaREM, Eric Bothorel, lors de l’initiation du projet de loi à l’Assemblée nationale en avril. Mais la loi française dont « Le but étant de valider le choix de l'équipementier réseau 5G des opérateurs » est taxée de vouloir écarter le géant des télécommunications chinois Huawei de la compétition pour le déploiement du 5G en France.

Mais, selon le directeur de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, le texte évite de discriminer une entreprise en particulier. Si des doutes sont plus ou moins saillants d’un industriel à l’autre, pour Guillaume Poupard, « Se focaliser sur un seul équipementier, c’est une erreur, très clairement ». D’après lui, un acte d’espionnage et de piratage peut tout aussi bien se passer sur un autre matériel, indépendamment de sa provenance.

Concrètement, la loi couvre tous les appareils installés depuis le 1er février 2019 en France et prévoit un « régime d’autorisation préalable, fondé sur des motifs de défense et sécurité nationale, des équipements de réseaux ». Éclairé par ses services spécialisés, le Premier ministre dira « s’il existe un risque sérieux d’atteinte aux intérêts de la défense et de la sécurité nationale » avec tel équipement ou tel logiciel.

La proposition de loi « 5G » a finalement été adoptée en commission mixte paritaire mercredi dernier, un vote dont se réjouit la sénatrice Catherine Procaccia qui n’est pas aussi d’accord avec l’idée que la loi « 5G » soit seulement dirigée contre Huawei. En répondant à une question d’un site Web, elle a expliqué :

« Justement, je ne suis pas d'accord. C'est évidemment lié à Huawei, sans aucun doute. Les critiques américaines interpellent forcément. Mais ce n'est pas une loi « anti Huawei » comme j'ai pu le lire dans de nombreux médias. Historiquement, les premiers connus pour nous avoir espionnés sont les Américains... Alors Américains, Chinois, Coréens... qu'importe, c'est le même combat... La loi vise à sécuriser la 5G française contre tout ce qui pourrait compromettre sa sécurité, pas seulement contre Huawei ».


La loi prévoit également que, chaque année à partir du 1er juillet 2020, le gouvernement remettra au parlement un rapport sur l’application du régime d’autorisation préalable. Le rapport en question analysera les effets de ce régime sur les opérateurs, et le rythme et le coût du déploiement des équipements en 4G et 5G en France. Il évaluera aussi le nombre d’appareils n’ayant pas pu être installés ou ayant dû être retirés à la suite d’une décision de refus.

Que reproche-t-on au géant chinois Huawei ?

Depuis déjà quelques mois la multinationale Huawei, fondée par Ren Zhengfei, ancien officier de l’Armée de libération du peuple, essuie beaucoup de reproches. Les discussions lors d’une réunion, qui avait regroupé les représentants des pays tels que l'Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les États-Unis en juillet 2018, ont porté sur les capacités de la Chine en matière de cyber espionnage et sur l'expansion militaire croissante. Il faut noter aussi que des responsables américains ont publiquement déclaré que leur plus gros souci était que Pékin puisse contraindre Huawei à utiliser ses connaissances en matière de matériel pour espionner ou saboter des réseaux de télécommunications étrangers. Ces inquiétudes proviennent du fait que Huawei ait fait l’objet d’un examen minutieux de ses liens présumés avec les services de renseignement chinois.

L'article 7 de la loi de 2017 sur le renseignement de la Chine brandi par Danielle Cave de l'Australian Strategic Policy Institute (ASPI) renforce les suspicions autour de Huawei. Le passage de la loi qui montre l’ampleur de l'emprise du Parti communiste chinois sur des entreprises chinoises stipule que « Toutes les organisations et tous les citoyens doivent, conformément à la loi, soutenir, coopérer et collaborer au travail de renseignement national et garder le secret du travail de renseignement national dont ils ont connaissance[...]. L'État protégera les individus et les organisations qui soutiennent, coopèrent et collaborent dans le travail de renseignement national ».

Les pays qui travaillent avec Huawei devraient également se préoccuper des risques de niveau logiciel et des pratiques d’ingénierie du chinois Huawei. En effet, le rapport Huawei Cyber Security Evaluation Centre (HCSEC) Oversight Board 2019 publié en mars par le Comité de surveillance du HCSEC, a averti que Huawei n’avait pas apporté les modifications promises depuis longtemps au niveau de son logiciel et de ses pratiques d’ingénierie, des modifications pourtant indispensables à l’amélioration de la sécurité. Un précédent rapport du gouvernement britannique publié en juillet 2018 avait révélé que des problèmes techniques, affectant la chaîne d’approvisionnement des équipements du groupe chinois et qui avaient exposé les réseaux de télécoms nationaux à de nouveaux risques de sécurité, existaient.

La loi « 5G » française ne fait pas l’unanimité sur le fond et la forme

Même si la loi « 5G » de la France n’est pas anti-Huawei et qu’elle devra s’appliquer à l’ensemble des télécoms, la démarche législative qui a conduit à son adoption ne fait pas l’approbation de tous. En effet, en plus de l’absence d’étude d’impact et d’avis du Conseil d’État, il est reproché au texte de faire plus ou moins doublon avec des dispositions qui existent déjà, notamment dans le Code de la défense.

Au-delà des préoccupations de démarche législative, des opérateurs craignent à la fois des obstacles dans le déploiement de la 5G et des coûts supplémentaires à supporter pour respecter les exigences du législateur. Les concurrents européens de Huawei, qui devraient se satisfaire du champ libre que leur offre la loi en France, sont aussi en désaccord avec la nouvelle loi.
Les réseaux 5G sont attendus en France pour 2020. Pour l’heure, seuls quelques sites 5G expérimentaux sont actifs et les opérateurs tels qu’Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile n’attendent que l’attribution des fréquences pour commencer la transition vers la technologie 5G.

Source : Legifrance

Et vous ?

Que pensez-vous de la loi « 5G » française maintenant publiée ?
Pensez-vous aussi qu’elle pourrait priver Huawei des partenariats français ?
Selon le directeur de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, cette loi n’est pas focalisée seulement sur Huawei. Quels commentaires en faites-vous ?
Pensez-vous que la loi adoptée écartera tous les risques liés aux matériels ?

Lire aussi

Les États-Unis demandent à leurs alliés de boycotter les équipements télécoms du chinois Huawei, évoquant des préoccupations de sécurité nationale
Huawei prévoit une enveloppe de 2 milliards USD sur cinq ans pour la cybersécurité, afin de rassurer ses clients occidentaux
Huawei réussit également à s'imposer comme second vendeur de smartphones au 2T18 en Europe, malgré un essoufflement dans la région EMEA
USA : un projet de loi prévoit d'interdire la vente de technologie aux entreprises chinoises, qui commettent des vols de propriété intellectuelle
Huawei présente le Kunpeng 920, le processeur le plus complexe au monde, mais il ne sera disponible que sur les plateformes Huawei

Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !

Avatar de defZero
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 15/02/2020 à 22:56
Qu’en pensez-vous ?

Que Huawei est surement coupable de ce dont l’accuse les USA, mais, et c'est un gros mais, il y a deux choses que je trouve cocasse :
- D'un je ne pense pas que le gouvernement US est la moindre preuve de ce dont il accuse Huawei, sinon ils les auraient volontiers fait "fuité"
- Et de deux, le gouvernement US accuse Huawei et donc la Chine de choses dont il est lui même coupable, par le biais des boites US / Israélienne et autres rachats effectué par leurs services d' "Intelligence" depuis une 30e d’année.

Donc, en suivant le raisonnement du gouvernement US retranscrit dans les plaintes déposés et si la sécurité et véritablement leurs but, alors personnes ne devraient utiliser de technologies US et associés, non ?

Il est schizophrènes le gouvernement US ou bien ?
12  0 
Avatar de
https://www.developpez.com
Le 12/10/2020 à 9:10
La conduite la plus raisonnable à tenir vis-à-vis de Huawei est de lui imposer les mêmes règles qu'aux entreprises européennes qui veulent travailler en Chine : JV avec un partenaire local qui détient 51% des parts, usines de production situées en Europe, 2/3 des pièces d'origine européenne, etc...
10  0 
Avatar de Jon Shannow
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 11/10/2019 à 9:24
Citation Envoyé par pboulanger Voir le message
Subventionner des entreprises privées, ce n'est pas interdit par l'OMC? Les US ont bien fait condamner Airbus pour ça récemment, non?
Trump la loi c'est seulement quand ça l'arrange...
Pour une fois, je dirais que Trump est dans la même ligne que ses prédécesseurs. Les lois internationales ne sont valables pour les USA que si ça les arrange.
9  0 
Avatar de
https://www.developpez.com
Le 19/02/2020 à 19:22
Les européens ont compris que Trump est un gros bidon et que les Etats-Unis apparaissent de moins en moins comme un allié fiable en tout cas tant que Moumoutte sera au pouvoir.
9  0 
Avatar de yahiko
Rédacteur/Modérateur https://www.developpez.com
Le 18/07/2020 à 13:20
La démocratie n'est plus tendance. C'est le sentiment que j'observe sur les réseaux sociaux.
On en vient à préférer l'autoritarisme "éclairé" d'un Poutine ou d'un Xi Jinping en face d'une soupe politique insipide que nous offre nos parlements d'Europe Occidentale ou d'Amérique du Nord.
Bien sûr que nous partageons bien plus de valeur avec les Etats-Unis qu'avec la Chine. Il suffit de voyager un minimum pour s'en rendre compte.
Cela n'empêche pas que les Etats-Unis ont leur spécificités culturelles, tout comme l'Italie a les siennes.

Nous sommes les enfants d'Athènes.

Et nous sommes en train de renier notre héritage et notre civilisation en nous jetant dans les bras du nouveau Tsar de Russie ou du Parti Unique de la Chine et de sa République (sic) Populaire (re-sic).

Dans le discours anti-américain, je relève souvent notre propre aveux d'impuissance. On reproche souvent à autrui ce que nous aimerions pouvoir faire, mais que nous ne pouvons pas ou plus faire. C'est le drame de l'Europe.

Alors, on réécrit l'Histoire, en minimisant le rôle des Américains lors de la 2nde Guerre Mondiale. Pourtant, sans eux, sans leurs ressources industrielles, pétrolifères, et aussi humaines, nous serions encore sous domination Nazi. Dire le contraire n'est pas sérieux. L'URSS a certes beaucoup contribué à la victoire aussi, mais je suis heureux et reconnaissant que les Américains aient débarqué en Normandie et aient libérée la France, avant les Soviétiques. Le sort des états satellites sous occupation soviétique ne me fera jamais rêver.

La Chine est une dictature, tout comme l'Arabie Saoudite ou le Qatar. Ceux qui méprisent l'Arabie Saoudite et le Qatar (j'en fais partie), restez cohérent, méprisez la Chine.

Mais j'ai l'impression que c'est pourtant vers ça que nous souhaitons aller dans des discours de plus en plus nombreux sur la Toile. A vouloir juste un hypothétique bonheur, sans la liberté, nous n'aurons ni l'un, et ni l'autre.

Les responsables de la situation de la France, ils sont connus de tous, c'est nous-même. Pas juste le Président, pas juste le Premier Ministre, pas les députés et la classe politique forcément corrompue et/ou incompétente. Mais à toi et à moi.

Le venin qui circule sur la Toile envers tout ce qui ne va pas, c'est surtout le reflet de notre propre lâcheté, de notre propre manque de courage, de notre propre passivité que nous déplorons.

Il y a un vrai combat à mener. C'est un combat envers nous-même.
10  1 
Avatar de yahiko
Rédacteur/Modérateur https://www.developpez.com
Le 11/10/2019 à 7:59
Subventionner Ericsson et Nokia ? Pourquoi pas, à condition que l'argent aille dans la R&D (les ingénieurs) et pas dans la poche des dirigeants et des commerciaux...
8  1 
Avatar de jopopmk
Membre expert https://www.developpez.com
Le 12/02/2020 à 9:05
Ils ont des preuves mais ne veulent pas les diffuser, je vois donc deux possibilités :
- pas de preuve réelle, simple discrimination, ou
- ils peuvent utiliser ces failles pour le propre intérêt.
7  0 
Avatar de pemmore
Membre actif https://www.developpez.com
Le 19/01/2021 à 21:38
Les Américains ont tout de même fait un drôle de choix avec cet olibrius, j'ai bien du mal à trouver un homme politique français aussi naze , Déroulède un peu, mais Déroulède était un poète celui-ci est un bouseux de la dernière espèce.
Du coup les fabriquants de puces se cherchent de partout de nouveaux fournisseurs, heureusement la production automobile est à minima avec la covid.
Le grand projet de fabrication de puces européennes (surtout françaises) il faudra sans doute 10 ans; dommage d'avoir laissé choir Alcatel et ses lignes de production quasiment neuves en Normandie.
C'est triste à dire, mais que ces choix débiles se retournent contre les Américains eux-mêmes ne seraient que bien mérités.
9  2 
Avatar de RenarddeFeu
Membre averti https://www.developpez.com
Le 25/11/2024 à 7:52
C'est cocasse alors que les USA s'adonnent à l'espionnage massif des télécommunications. D'ailleurs, l'ambassade à Paris situé à proximité de l'Assemblée Nationale a un faux toit rempli d'antennes. Mais le pire, c'est que la France laisse faire sans sourciller.
7  0 
Avatar de pboulanger
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 11/10/2019 à 8:58
Subventionner des entreprises privées, ce n'est pas interdit par l'OMC? Les US ont bien fait condamner Airbus pour ça récemment, non?
Trump la loi c'est seulement quand ça l'arrange...
6  0