Avec le volume sans cesse croissant du Big Data au cours de ces dernières années, la publicité en ligne et notamment sur les réseaux sociaux, s’est développée aujourd’hui plus que jamais et est devenue de plus en plus ciblée. En quelques années seulement, la publicité sur les réseaux sociaux semble s’être imposée chez les marketeurs comme pour occuper une place de plus en plus importante dans la part des budgets des annonceurs. Cependant, alors que les questions liées à la vie privée et à la confidentialité sur Internet deviennent des plus inquiétantes, les actions contre la collecte de données massives sur ces différentes plateformes commencent à rencontrer des résistances de toute part.
La collecte de données massives sur les personnes dans le but de faire de la publicité sur les réseaux sociaux et d’autres plateformes rencontre de plus en plus de résistance. Facebook, l’un des plus grands du marché de la publicité, aux côtés de Google et Amazon est enclin depuis un moment maintenant à des appels à son démantèlement. Les appelants dénoncent des violations sans cesse de la vie privée des utilisateurs par la société.
Dans le même temps, Elizabeth Warren, la candidate démocrate à la présidentielle américaine de 2020 aurait comme plan de démanteler Facebook, Google et Amazon pour promouvoir la concurrence le secteur technologique. « Nous avons ces géants de la technologie qui pensent régner sur la terre », avait-elle déclaré à une foule d'environ 300 personnes à Long Island City, dans l'arrondissement du Queens en mars dernier. « Je ne veux pas d'un gouvernement qui est là pour travailler pour les géants de la technologie. Je veux un gouvernement qui travaille pour le peuple. », a rapporté le média Reuters.
Cette semaine, selon ce que rapporte Bloomberg, c’est un sénateur républicain qui veut s’attaquer à la collecte de données massives par les GAFAM, alors que le Congrès discute actuellement des mesures de protection de la vie privée qui pourraient permettre aux consommateurs de se retirer du service de collecte de données. Bloomberg a écrit que Josh Hawley, un sénateur républicain envisage de proposer un projet de loi qui permettrait aux consommateurs d'empêcher tous les sites Web de collecter des données inutiles, une mesure susceptible de nuire aux activités de publicité basée sur les données de Google, Alphabet Inc., Facebook Inc., etc. Selon ce qu’il propose, la loi prévoit un paramètre dans les navigateurs qui, lorsqu’il est activé, permettra à l’utilisateur d’exclure toute collecte de données « au-delà de ce qui est indispensable aux entreprises en ligne ».
Une fonction pareille existerait déjà dans les navigateurs, mais ne fonctionne pas comme elle devrait. D’après les propos du sénateur rapportés par Bloomberg, les navigateurs permettent depuis longtemps aux utilisateurs d’envoyer des signaux « Ne pas suivre », mais cette fonctionnalité n’est qu’une requête et est rarement remplie. La mesure interdirait également aux entreprises de profiler les utilisateurs qui activent la fonctionnalité. La collecte de données contribue à dynamiser l'économie numérique sur laquelle de nombreux consommateurs s'appuient, des services de localisation aux sites de médias sociaux.
En cas d’inobservation de la requête de l’utilisateur de ne pas être suivi ou en cas de violation de son refus de ne pas partager ses données personnelles, la loi prévoit des sanctions très strictes. Le projet de loi imposerait aux entreprises une amende de 1 000 dollars par personne et par jour pour des infractions délibérées ou téméraires, avec un minimum de 100 000 dollars, selon un porte-parole de la recrue du Missouri, l'un des critiques conservateurs les plus virulents de Big Tech. Le sénateur Josh Hawley envisage de présenter le texte intégral mardi, a déclaré le porte-parole.
Si cette loi venait à passer, cela pourrait nuire véritablement à l’activité publicitaire de géants de la haute technologie. Facebook et Google se placent comme les premiers du marché et selon Bloomberg, les ventes publicitaires de l’année dernière, seulement aux États-Unis, ont atteint un record de 208 milliards de dollars, dont plus de la moitié en ligne, selon le chercheur Magna. Avec sa proposition de loi, Josh Hawley entend élargir également la protection de la vie privée en ligne pour les jeunes avec des propositions visant à mettre fin aux achats de jeux vidéo comparés aux jeux d'argent et à bloquer l'acquisition de technologies américaines sensibles par la Chine.
Il appelle également à des « changements radicaux » pour Facebook et rejoint le sénateur Ed Markey, un démocrate du Massachusetts, pour demander une enquête de la Federal Trade Commission sur les appareils d'Amazon. Avant lui, rappelle Bloomberg, Ron Wyden, un autre sénateur démocrate avait présenté en novembre dernier un projet de loi pouvant imposer une peine de prison aux dirigeants de sociétés qui ne protègent pas correctement les données personnelles des Américains. Cette proposition avait également inclus une clause selon laquelle l’implémentation et le bon fonctionnement de la fonctionnalité « Ne pas suivre » sont obligatoires.
Rappelons qu'en mars dernier, Gabriel Weinberg, le PDG de DuckDuckGo, a préparé une campagne visant à faire revivre la norme Do Not Track, un système de confidentialité mis en place pour la première fois il y a 10 ans et largement abandonné par le secteur depuis lors. Weinberg a élaboré un projet de loi intitulé The Do-Not-Track Act of 2019, qui vise à donner à cette norme la force juridique qu’elle n’a jamais eue auparavant. Selon lui, c’est le moyen le plus simple de résoudre le problème de la publicité en ligne. « Do Not Track est une chose que vous pouvez faire et qui va vous permettre de ne pas être pisté », a avancé Weinberg. « Tout ce qui reste à faire est de lui donner des dents réglementaires ».
Source : Bloomberg
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Le , par Bill Fassinou
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